Quelle gouvernance publique pour accorder les ressources informatives d’un choix politique et les finalités éducatives, pédagogiques et déductives ?
La résolution quotidienne des problèmes de l’éducation et de l’enseignement appartient aux acteurs eux-mêmes[1].
Le domaine de la gouvernance publique est celui de créer d’une part les structures où les acteurs de terrain trouvent les formations nécessaires à une conduite raisonnée et éthique de leurs actes d’autre part d’inscrire des temps où les situations de l’éducation et de l’enseignement des apprenants existent.
Ainsi la gouvernance publique de l’éducation et de l’enseignement investit trois champs.
Le premier est de distinguer comme les parties précédentes le mettent en évidence que, tout en considérant qu’éducation et enseignement interagissent l’un sur l’autre, il s’agit de deux actions distinctes.
Les études sur les compétences psychosociales chez les enfants et les jeunes conduites par l’Inpes[2] en montrent l’importance mais confondent les actes éducatifs avec la pédagogie et la didactique. Si l’enseignant doit être averti et collaboré hors de l’enseignement aux actions des responsables de l’éducation, la finalité de sa fonction est la transmission des connaissances avec leur dimension épistémologique et pragmatique.
Le second est de créer les structures nécessaires à ces deux finalités, éduquer et enseigner.
La communauté scolaire et universitaire prend en compte cette distinction en s’appuyant sur les différents centres médicaux, sociaux, médico sociaux et judiciaires de son environnement et en y associant l’environnement personnel de l’apprenant.
Au sein même de ces communautés existent des personnels relais qui prennent en charge l’apprenant en état de crise, comme le conseiller d’éducation, l‘assistante sociale, l’infirmière(er) sans oublier le chef d’établissement pour l’orienter vers un de ces centres.
L’objectif de la gouvernance publique est de prévoir les effets et non de les traiter au moment des crises, il est d’anticiper donc de mieux répartir les taches d’éducation et d’enseignement et de favoriser les relations entre les acteurs de ces deux finalités.
Le troisième est de reconnaître que si une gouvernance publique doit reconnaitre l’importance des informations brèves produites par le système économique institué, les acteurs de terrain confrontés quotidiennement à leurs effets sont les seuls à pouvoir traiter des sens véhiculés et des traces mnésiques des informations brèves dont le contenu et la finalité sont masqués par la « société spectacle »[3].
Si la réflexion sur les effets mnésiques et cognitifs des « confettis numériques » questionne les modes de transmission des connaissances, elle a un domaine plus étendu quand le constat suivant est fait.
Ces informations brèves sont tributaires d’une technologie qui impose son modèle par sa capacité à développer une « mondialisation » de rupture, soutenue par le choix d’un type d’économie. Cette conception de « la rupture » agit sur l’ensemble des systèmes écologiques de la terre. Elle occulte les multiples modes d’utilisations offertes aux femmes, aux hommes, aux communautés et aux Etats.
Dés son entrée dans la vie sociale, former une génération montante à pratiquer une réflexion sur une des manifestations quotidiennes de cette technologie, « le confetti numérique », et à en comprendre les effets mnésiques et cognitifs, n’est-ce pas un enjeu politique et anthropologique pour une transition citoyenne?
Pr. Alain Jeannel
Septembre 2017
http://www.educavox.fr/innovation/recherche/le-confetti-numerique-1-quelle-pedagogie
http://www.educavox.fr/innovation/recherche/la-trace-mnesique-et-l-action-educative
http://www.educavox.fr/innovation/recherche/les-confettis-numeriques-et-la-didactique
[1] A. Jeannel, « Bonne gouvernance de l’éducation : 3 - L’expérience des acteurs de terrain », Educavox Jan 04 2017
[2] La santé en action, Dossier, Développer les compétences psychosociales chez les enfants et les jeunes, inpes, mars 2015 numéro 431.www.inpes.sante.fr
[3] Guy Debord, La Société du spectacle, éditions Buchet/Chastel, Paris, 14 novembre 1967.
Dernière modification le mercredi, 09 mai 2018