fil-educavox-color1

« Histoires d’une nation. L’école », le livre revisite le mythe de l'école à la française à travers les témoignages de nombreuses personnalités. En France, République et École sont nées au même moment, sous Jules Ferry. Pourtant, déjà, les instituteurs étaient missionnés par les communautés villageoises ou l’Église. Au fil de l’histoire de la nation, l’école s’invente. Si être élève est une expérience commune à tous les Français, tous ne racontent pas la même histoire. L’école pour tous est un projet que la réalité transforme souvent en école pour chacun.

Le livre se nourrit d’histoires singulières. Daniel Pennac incapable de suivre en classe, Etienne Klein rêvant de Louis le Grand depuis sa banlieue, Ariane Ascaride voulant que ses enfants apprennent les codes qui lui ont manqué, Aïssa Maïga et sa famille de musulmans, de militants laïques et de catholiques pratiquants ; et d’autres, inconnus aux histoires fortes...

Parler de son école, c’est aussi parler d’une époque. Les récits des témoins sont mis en regard des événements historiques et des choix politiques, dessinant le visage multiple, et parfois contradictoire, de notre nation. Entre mythe et réalité, c’est bien la France qui se révèle dans son rapport à l’école.

Le livre du documentaire événement diffusé sur france TV : "Histoires d’une nation. L’école"

https://www.francetvpro.fr/contenu-de-presse/38192371

« Histoires d’une nation : l’école »

Deux documentaires et un débat nous éclairent sur l’école de la République. De sa naissance à nos jours, on suit les soubresauts et les retours en arrière de ce qu’aujourd’hui nous tenons pour acquis et central dans nos vies. « Histoires d’une nation : l’école », suivi d’un débat présenté par Julian Bugier, mardi 18 octobre à partir de 21.10 sur France 2.

Cette première grande soirée documentaire de la rentrée met l’école à l’honneur. Histoires d’une nation : l’école est un documentaire en deux parties qui nous raconte l’histoire de l’école en France de 1830 à aujourd’hui. Car l’enseignement laïc tel que nous le connaissons aujourd’hui est assez récent à l’échelle de notre histoire. Avant d’être accessible à tous, l’école fut longtemps réservée à l’élite. Jusqu’en 1833, à 4 ans, les enfants des campagnes étaient aux champs et à 8 à la mine. Même si chaque commune doit avoir une école, les élèves s’y rendent selon le bon vouloir de leurs parents. En 1870, seuls trois quarts des Français déchiffrent l’alphabet. Il faut attendre 1871 et la fin de la Commune pour que Jules Ferry alors ministre de l’Instruction déclare : « La République tiendra grâce à l’instruction. » S’en suivent un grand nombre de mesures, relatées au travers de documents d’époque, de photos de classes, de fictions et de témoignages de personnalités et d’inconnus qui racontent « leur » école.

À quoi sert l’école ?

S’il est une expérience commune à tous, c’est d’avoir passé notre enfance sur les bancs de l’école. Parfois nous l’avons aimée, parfois nous l’avons détestée. Au final, chaque génération partage un ensemble de connaissances qu’elle a acquis au cours de ces années scolaires et des images qui restent à tout jamais. L’école est le premier lieu où nous sentons que nous faisons partie d’une histoire commune, celle d’une nation. Et, de fait, bâtir une école publique, ouverte à tous, est intimement lié à la construction de la République française. Depuis deux cents ans, de l’école du certificat d’études au lycée pour tous, les Français se sont lancés dans l’aventure du savoir. Ils tiennent à leur école publique, gratuite et laïque et, dans le même temps, ils ne cessent de vouloir la changer.

Pour les élèves comme pour les profs, apprendre et enseigner reste une épreuve, pleine d’embûches, d’incompréhensions, de découvertes et toujours d’émotions. Parce qu’en France l’école est intimement liée à la nation, elle est le lieu où les histoires de nos enfances se mêlent à la grande histoire, une histoire tumultueuse et passionnelle, une histoire française. Dans ce grand récit en deux parties, des témoins, connus et inconnus, des enseignants et des élèves confrontent leurs souvenirs à l’histoire de l’école, celle de la nation à hauteur d’enfants.

Intention des auteurs : Françoise Davisse et Carl Aderhold

« Nous avons créé la collection Histoires d’une nation avec le désir que chacun puisse regarder un documentaire d’histoire en se sentant partie prenante de l’Histoire. Et, pour cela, nous avons voulu croiser les histoires personnelles, familiales et l’histoire commune. Car c’est ainsi que s’est construite la nation française.

Lors du tournage de la première série Histoires d’une nation, dont le sujet était l’histoire de ces habitants venus d’ailleurs, tous les témoins ont, sans que nous le demandions, évoqué leur expérience scolaire : ce moment où, enfant, nous entrons dans un espace commun, où nous est enseigné ce que la nation a décidé de dire à ses enfants, la première image qui nous est renvoyée de la société dans laquelle nous entrons, mais aussi de la place qu’elle propose à chacun.


Ces films vivent sur le petit écran, mais aussi en dehors lors de projections et de débats publics.

Histoires d’une nation a été projeté dans une quinzaine de lycées, en collaboration avec la délégation interministérielle de prévention de la radicalisation. Les lycéens ont fortement réagi face à ces films qui mêlent expériences personnelles, auxquels ils peuvent s’identifier, et regard différent sur l’histoire de France, non pas vue d’en haut, mais en reliant les événements et les choix politiques à leurs conséquences sur la vie des citoyens. Là encore, la question du rôle de l’école revenait très souvent.

Parler de la nation, de son histoire, de ses histoires, ne se fait pas sans évoquer ce lieu où chacun est passé, ce lieu de construction d’une identité commune. Et pourtant l’histoire de l’école reste réservée d’un côté à des spécialistes, de l’autre, bien souvent, à des imageries d’Épinal, sur les hussards noirs, les “ancêtres les Gaulois” et Jules Ferry.

Histoires d’une nation sur l’école s’imposait donc à nous, pour mettre en récit des histoires singulières qui toutes s’intègrent dans un élément déterminant de la construction de la nation : l’école.

Bien sûr, lorsque nous parlons d’“école”, il ne s’agit pas que de l’école primaire. D’autant, et c’est ce que nous racontons dès le départ, que les lycées ont d’abord commencé dès 6 ans, et pour comprendre ce qu’ils sont maintenant, les problématiques auxquelles ils se heurtent comme l’importance qu’ils revêtent, rien de tel que de redécouvrir leurs transformations, au fil des générations d’élèves, de ce lieu de l’élite à celui de toute une classe d’âge. Cette aventure scolaire française est indissociable de l’histoire de ce pays, dans le cœur des gens, parce que c’est la leur, mais aussi parce qu’elle est une manière de la raconter en partant de la vie des jeunes de chaque époque.

Enfin, les événements de ces dernières années nous motivent. Sans cesse, l’actualité demande de reparler de ce que la nation attend de son école, et donc de redonner vie à l’histoire de ce projet, aux générations d’enseignants qui se sont succédé, aux interrogations, aux grands débats, aux choix qui ont construit le système scolaire français. Et de donner place dans cette histoire aux élèves. La pandémie, ensuite, qui a révélé l’importance non seulement d’apprendre, mais aussi le rôle des établissements scolaires, la nécessité impérieuse de service public. »

À l’antenne

Un débat, présenté par Julian Bugier, prolonge ces deux films qui mêlent expériences personnelles et regard historique sur les événements et les choix qui ont construit notre école

Première partie : Une affaire d’État (1830-1945) 
Faire de tout enfant un élève est une idée assez neuve dans notre histoire française. Tout commence au XIXe siècle quand l’État décide d’éduquer les Français, ces paysans, ces ouvriers des faubourgs, qu’il voit comme des sauvages, toujours prêts à se révolter. À l’image de ces nouveaux ancêtres qu’on leur attribue alors, les Gaulois. Les manuels scolaires expliquent que ce sont des barbares fiers et querelleurs, et il a fallu les Romains pour les civiliser. Le message est clair : pour bâtir une nation, les Français doivent se discipliner et s’unir. C’est l’école qui va le leur apprendre. 

Seconde partie : Une école pour tous (1945-aujourd’hui) 
En matière d’éducation, les idéaux de la libération ont été enterrés, les Français rêvent d’un autre avenir pour leurs fils, leurs filles et veulent une école capable de changer le destin de leurs enfants. Pour moderniser le pays, le général de Gaulle instaure l’école obligatoire jusqu’à 16 ans en même temps que la Ve République. Tout le monde va au collège. Et un nouvel âge de la vie s’instaure, c’est l’adolescence, et ces jeunes vont faire entendre leur voix en mai 1968…

"Grande et petites histoires de l'école" animée par Louise Tourret.
 
Le replay de la conférence est maintenant disponible sur :


1 lea nathan
- Nathan.fr pour les parents
https://editions.nathan.fr/actualites/coups-de-projecteur/replay-de-la-table-ronde-grande-et-petites-histoires-de-l-ecole


En savoir plus sur l'ouvrage "Grande et petites histoires de l'école" : https://site.nathan.fr/livres/grande-et-petites-histoires-de-lecole-le-livre-du-documentaire-evenement-de-france-tv-9782092494707.html

 

« Histoires d’une nation : l’école »

Histoires d’une nation a été diffusé mardi 18 octobre à 21.10 sur France 2

À voir et revoir sur france.tv

https://www.francetelevisions.fr/et-vous/notre-tele/a-ne-pas-manquer/histoires-dune-nation-lecole-13931

 

Documentaire (2 x 60 min – 2022) – Narration Roschdy Zem – Réalisation Stéphane Corréa – Auteurs Françoise Davisse et Carl Aderhold – Conseillers historiques Jean-Yves Rochex et Jean-François Condette – Musique originale Baptiste Charvet – Production Igor Ochronowicz et Clara Vuillermoz / Point du Jour et Les Films du Balibari – Avec la participation de France TélévisionsHistoire TV – Avec le soutien de la région Île-de-France et du CNC

Dernière modification le mercredi, 07 décembre 2022
Morandi Franc

Professeur émérite de l'université de Bordeaux
Cognition, modélisation des systèmes et des fonctions mobilisés par les apprentissages
Epistémologie de l'information, ingénierie et construction de connaissances
Humanités numériques
Didactique professionnelle
CNRS, UMR-5218 IMS/ISCC, Équipe RUDII (Représentations, Usages, Développement des Ingénieries de l'Information), Groupe Cognitique, Bordeaux, France.

Membre du conseil d'administration et du conseil scientifique de l'An@é