Ainsi cette semaine pendant la conférence eMOOCs, tout en suivant l’une des 4 sessions proposées en parallèle, je pouvais partager les ponts qui me paraissaient saillants et accéder aux éléments relevés par l’ensemble des twittos de la conférence qui suivaient les autres sessions. Ce n’est pas de l’ubiquité, mais cela aide à assumer un choix inévitable.
Je peux suivre qui je veux sur twitter, des spécialistes mondiaux et locaux dans l’e-éducation ou les MOOCs, et dans tous les aspects connexes du numérique, aussi bien que des collègues, nos étudiants, et quelques institutionnels. Et s’abonne à mon flux qui veut, par intérêt, par curiosité, par amitié sait-on jamais.
Car ce qui est sans doute aussi important, contrairement à ce qu’affirmait Pierre Lévy lors de son intervention au colloque de pédagogie QPES, c’est le coté humain, émotionnel permis par ces messages courts, faciles à émettre ou à relayer. Ainsi l’humour est souvent présent, ce qui aide à prendre du recul sur les thématiques sur lesquelles chacun échange sur Twitter.
Des messages d’encouragement, des relais d’informations, des réponses rapides à toute sorte de question aident également à développer la confiance indispensable pour le caractère social de ces réseaux. Ce lien social permet de dépasser le cadre purement intellectuel et formel de l’échange universitaire pour développer des liens qui ressemblent terriblement à de l’empathie, voire de l’amitié. Et qui se transforment naturellement en solidarité.
Ainsi hier soir à l’occasion de la tempête Ulla qui a coupé la pointe de la Bretagne du reste du monde, alors que j’essayai de rejoindre Brest, je me suis retrouvé à errer sur les rails pour finalement débarquer à Rennes. J’ai donc pu en twittant (et en envoyant 1 SMS) ma mésaventure m’apercevoir qu’un collègue était bloqué à Morlaix et ne pouvait revenir sur Rennes, un autre était à Paris, recevoir un message d’encouragement, avoir une proposition d’hébergement et un rendez-vous dans un bar avec un autre naufragé du rail. Pas si mal.
Bref, Twitter permet à la fois un partage d’information inégalé, et une construction sociale réelle. Et c’est bien cette alchimie que l’on appelle réseau social, même et surtout quand on l’aborde comme un outil pour apprendre, donc de développement personnel. La motivation est bien un couplage informatif et social. Oublier l’un des deux, c’est comme pour la vision, c’est perdre la 3ème dimension qui donne de l’épaisseur.
Crédit photo : Twitter Eggs at OSCON par Garrett Heath licence CC-by