« Il y a toujours des gens qui pensent que dans le fond ça va passer, que c’est dangereux, que c’est inutile, que ça porte avec soi les forces du mal et les esprits grincheux ou obscurantistes ne manquent pas. »
Aujourd’hui même, le président François Hollande, rapporte Le Monde, réaffirme son soutien à la réforme du collège par des paroles qui ne manquent pas non plus de force ni de détermination :
« J’entends le concert des immobiles, ce sont souvent les plus bruyants, ceux qui au nom de l’intérêt général supposé défendent leurs intérêts particuliers, eh bien non, c’est terminé »
Au moment où j’écris ce billet, se déroulent les derniers préparatifs concernant la restitution des résultats de la concertation nationale sur le numérique pour l’éducation. L’intégralité duprogramme est d’ores et déjà affichée. Ce sont quatre recteurs qui viendront nous rendre compte, sur chacun des quatre thèmes retenus, de l’exercice périlleux d’une synthèse. Une table ronde rassemble l’ensemble des partenaires. Mais la journée est surtout marquée par trois interventions fortes sur ce thème de l’école numérique : celle de la ministre Najat Vallaud-Belkacem, celle de la directrice générale de l’enseignement scolaire Florence Robine et, enfin, celle du président de la République, François Hollande.
[Mise à jour à 12 h 30 : si c’est bien la ministre qui ouvrira, si c’est bien le président qui clôturera, accueilli par Florence Robine, c’est bien la directrice du numérique pour l’éducation Catherine Becchetti-Bizot qui fera la restitution de la consultation].
Pour tout vous dire, je me fiche un peu des annonces qu’ils vont nous faire, les uns et les autres. Il m’indiffère complètement de savoir qu’on achètera des tablettes ou des tableaux numériques ou qu’on enseignera le code. Il m’intéresse un peu plus de savoir comment les mutations attendues vont pouvoir s’inscrire dans les réformes en cours, l’éducation aux médias et à l’information, le socle commun, les programmes disciplinaires, le collège, la formation des maîtres. De même, j’attends quelques informations pour sortir de l’impasse des examens bloqués dans leur configuration d’un autre siècle. Ce sont là des enjeux forts, comme ceux de la transdisciplinarité et de la collaboration.
Mais j’attends beaucoup de phrases, de mots, d’expressions qui seraient prononcés par les uns et les autres qui montreraient à la fois une évolution de leur vocabulaire et donc de leur compréhension des enjeux, mais qui seraient capables d’emporter l’adhésion et de renvoyer pour de bon à leur obscurantisme les grincheux dont parlait Vincent Peillon il y a deux ans.
Il est maintenant nécessaire d’avancer, d’ouvrir en grand les fenêtres, de donner de l’air et de la souplesse au système éducatif comme de donner à leurs acteurs, les élèves y compris mais aussi bien sûr l’encadrement et les professeurs, l’autonomie et la responsabilité dont ils ont besoin pour collaborer à l’édification de cette école numérique.
J’attends par exemple qu’on dise clairement qu’il s’agit d’y former demain des citoyens éclairés, en prise et en accord avec leur temps, plus que des travailleurs employables.
En attendant, vous trouverez ci-dessous le travail remarquable réalisé pour faire la synthèse de cette consultation, document qui sera remis demain à tous les présents invités à cette journée, dont je serai bien sûr.
Bien entendu, demain, je prendrai note des bonnes résolutions attendues pour sortir de l’ornière. Je vous tiens au courant.
De toutes façons, cette occasion sera sans doute une des dernières. Il ne faut pas la rater.
Michel Guillou @michelguillou
Crédit photo : Candle Light via photopin (licence)
1. La fracture numérique est au ministère ! http://www.culture-numerique.fr/?p=270
Article publié initialement sur le site : http://www.culture-numerique.fr/?p=3078