Le débat sur l’espace réel et l’espace numérique est quelque peu stabilisé, nous semblons nous accorder sur l’existence d’un continuum entre les deux mais … Il nous reste à analyser la question de leur fréquentation en simultanée et en alterné. Comment faut il occuper l’un vers l’autre pendant une session de formation ? Nous sommes ici dans la sphère de la porosité entre le professionnel et l’intime et dans le choix de l’institutionnel et du privé. En acceptant d’ouvrir les flux, on prend le risque de la navigation buissonnière, on prend le risque de limiter la fréquentation des lieux réels institutionnels.
Pour l’instant le risque est minime car les réflexes de défense de l’ancien système sont forts et très ancrés. Pour autant il n’est pas interdit de se mettre en posture de réflexion même si imaginer le futur c’est mobiliser l’état de ce qui existe aujourd’hui (ce qui rend l'exercice difficile
Comment doit-on, comment peut-on réguler ces ponts spatiaux ?
Je n’aurais pas la prétention de proposer des solutions, je n’en ai pas, mais je vais poser des questions pour engager la réflexion :
- Comment va évoluer la salle de formation dans un univers numérisé ? ;
- Quelles sont les propositions immobilières et mobilières qui peuvent être présentées pour activer l’école 2.0 ? Allons au-delà de l’accumulation de machines dans un lieu ;
- Quels statuts à venir pour les structures immobilières de formation ? Entre volonté de diffuser les ressources en ligne et volonté de fixer les étudiants sur site ? L’injonction paradoxale de la politique immobilière et de la poltique de formation ;
- Quelle place des lieux non institutionnels ? Doivent-ils être reconnus comme une extension réelle des lieux institutionnels ? ;
- Quel est l’avenir de l’amphithéâtre si l’on persiste à dispenser des cours massifs en mode frontal ? Les MOOC ne sont-ils pas une démonstration que l’amphi peut être supprimé, disons atténué ? Là encore nous sommes dans le paradoxe du « je veux » et « je ne veux pas »;
- Quelle pensée spatiale pour ne pas avoir uniquement un modèle européo / techno centré ? ;
- Développer des stratégies d’aménagements des locaux dans les Universités est ce déjà une stratégie de fuite en avant ? Les étudiants ne préfèrent-ils pas déjà travailler de chez eux ? Pourquoi aller sur site quand le même site met tout en oeuvre pour diffuser à distance ? (Cours, bibliothèque, gestion administrative, …) ;
- La diffusion des espaces de formation en ligne ne préfigure t-elle pas la définition d’un espace unique de formation ?
J’ai bien conscience que mes questions peuvent être vues et lues comme dérangeantes, certains pourront les interpréter comme ineptes. Je reste persuadé qu’il est nécessaire de poser ces questions comme base d’un débat sur l’espace de formation à venir.
Vous pouvez contribuer ….
Dernière modification le mercredi, 02 mars 2016