J’ai eu envie de tenter de transformer l’essai avant l’heure. Je m’en resservirai, peut-être…
Si c’était à refaire, j’auras continué à écrire des petits programmes en Logo (si si !) pour me faire plaisir et continuer ce projet éducatif abandonné trop tôt…
Si c’était à refaire, j’aurais été présent sur les BBS et utilisé Usenet plus tôt encore pour y porter la réflexion sur le numérique éducatif…
Si c’était à refaire, je n’aurais pas passé autant de temps à promouvoir l’utilisation de logiciels et de supports pédagogiques, publics et privés, bogués et sans guère d’intérêt…
Si c’était à refaire, j’aurais promu Internet, le paradigme qu’il porte, les logiciels et ressources libres beaucoup plus tôt et fort…
Si c’était à refaire, je n’aurais pas dû croire une minute à ce que nous disaient ceux qui, au ministère ou à la Caisse des dépôts et des consignations, nous annonçaient les ENT comme le chantier le plus important et fondateur du début de ce millénaire…
Si c’était à refaire, je n’aurais pas dû croire une seconde à ce que nous disaient ceux qui pilotaient le lancement des ENT et nous annonçaient la mort des serveurs d’établissement…
Si c’était à refaire, j’aurais donné un peu de mon temps pour aider au lancement de projets collaboratifs, comme Wikipédia par exemple, auxquels, je le concède, je n’ai pas cru…
Si c’était à refaire, j’aurais lutté beaucoup plus fort encore contre tous les dispositifs rendant impossible la copie privée, verrous en tous genres et autres DRM, toutes barrières inventées à la seule fin de ralentir les usages…
Si c’était à refaire, j’aurais protesté plus fort encore contre les invraisemblables stratégies des éditeurs de logiciels publics et privés qui ont inventé et imposé des systèmes de licences ingérables…
Si c’était à refaire, je me serais attaché à porter des efforts plus importants pour tenter de fournir aux professeurs documentalistes des systèmes de gestion de bases de données documentaires modernes, souples, libres et non sclérosants…
Si c’était à refaire, j’aurais passé moins de temps à promouvoir l’usage de dispositifs matériels qui n’ont apporté qu’une plus-value très faible en matière d’innovation pédagogique numérique…
Si c’était à refaire, j’aurais porté l’essentiel de mes efforts, depuis vingt ans, à promouvoir les dispositifs et attitudes de partage des démarches innovantes en matière de pédagogie avec le numérique…
Si c’était à refaire, j’aurais dû promouvoir plus et mieux que je ne l’ai fait les droits des jeunes et des lycéens en particulier en matière d’expression et de publication…
Si c’était à refaire, j’aurais lancé l’idée d’une grande mobilisation des lycéens à la construction collaborative d’une « nétiquette » éducative, à l’usage de tous les élèves des écoles, collèges et lycées…
Si c’était à refaire, je n’aurais pas passé autant de temps dans les aréopages à essayer de convaincre de l’importance du numérique, à travers le B2i par exemple, des cadres pédagogiques qui ne voulaient en aucune façon être convaincus…
Si c’était à refaire, j’aurais dû, plus tôt, commencer à réfléchir à ce que pouvaient porter, en matière d’innovation pédagogique, les nouvelles humanités numériques…
Si c’était à refaire, j’aurais fourni des efforts plus nourris encore à convaincre de l’importance de la formation à l’image et aux médias…
Si c’était à refaire, j’aurais engagé beaucoup plus tôt une démarche valorisante de labellisation des écoles et établissements…
Si c’était à refaire, j’aurais commencé bien plus tôt à mettre en place des dispositifs de formation en ligne…
Si c’était à refaire, j’aurais commencé à utiliser Twitter dès sa création en 2006, pour mieux en promouvoir les usages coopératifs et pédagogiques…
Si c’était à refaire, je ne me retournerais pas pour me demander ce que j’aurais pu faire si c’était à refaire…
Michel Guillou @michelguillou http://www.neottia.net/