Qu’est-ce qu’un CYBORG ?
Un «cibernetic organism» (cyborg) est un être humain greffé à des accessoires électroniques. C’est un être humain amélioré par la machine. Plus besoin de boussole ou d’un sens de l’orientation pointu pour trouver ce matin la route vers la Porte de Versailles.
Téléphone à la main, le CYBORG suit le parcours que la machine lui indique.
L’être humain amélioré trouvera quasi instantanément réponse à sa question. Il partagera l’information avec son interlocuteur, images à l’appui. La machine est sa mémoire.
La machine est une extension qui lui permet de voyager dans l’espace. Le CYBORG peut consulter sa copine sur-le-champ et discuter avec elle en temps réel du meilleur chapeau à acheter, de son nouvel amoureux ou de la planification de leur rencontre ultérieure en changeant subitement l’heure ou le lieu sans problèmes.
Le CYBORG parle peu au téléphone, il écrit des messages codés, des SMS et échange multiples photos.
Le concept de CYBORG est le résultat d’une réflexion datant des années ’60 de Manfred Clynes et Nathan S. Kline. Ce concept vise à souligner l’importance d’une relation intime entre l’humain et la machine telle qu’elle était perçue en ce début d’ère spatiale.
Cependant, depuis la création du World Wide Web en 1991 et l’actuelle explosion de la bulle internet avec plus 4 600 000 000 ordinateurs connectés, la charge émotive humain/machine n’est plus celle d’échange telle qu’imaginée par les concepteurs du terme cyborg mais celle de substitution où la machine envahit l’espace humain.
Bref, ces appareils nommés téléphones qui servent à tout sauf à téléphoner, ces appareils à interface mobile multi-point ont transformé l’Homo sapiens en Homo Numericus comme on l’appelle à la conférence Homo Numericus présentée en Belgique par l’Ambassade de France en Belgique et la Direction générale Transformation digitale du SPF BOSA.
Moi, je les nomme CYBORG et je les côtoie quotidiennement, dans les rues, les couloirs de l’université, même pendant les cours, dans les bus et le métro et quand je me procure mon pain et mes laitues.
Observez-les omniprésents autour de vous !
Quel enseignement offrir à ces jeunes CYBORGs ?
Quel numérique éducatif concevoir pour eux ?
Nous vivons bien malgré nous le tsunami numérique et je crains que tous les murs qu’on aimerait ériger n’en empêchent pas le déferlement. Couper internet me semble impossible quand nos véhicules sont connectés et qu’on rêve de villes intelligentes.
Tourner le dos, fermer les yeux ?
Quel enseignement concevoir pour ces jeunes cyborgs qui ont toute la mémoire du monde au creux de leurs mains ? Est-il encore utile cet enseignement fondé sur la mémorisation ?
Comment guider les jeunes au coeur de cette mer d’information, quelles balises sont essentielles, quelles bouées de navigation devons-nous leur transmettre ?
J’imagine que là résident toutes les réflexions indispensables sur l’enseignement et l’éducation des jeunes CIBORGS.
Et puis, il y a la question de l’usage efficace et intelligent de ces merveilleuses technologies pour faire de l’enseignement cybernétique, c’est-à-dire un enseignement où la machine devient prof pour les tâches d’apprentissage répétitives, l’aspect mécanique du français ou de l’arithmétique par exemple.
Il y a aussi l’affaire de l’intelligence artificielle, cette arme à deux tranchants qui permet à la fois un enseignement différencié, adapté aux besoins de chaque élève et qui présente le danger d’enfermer l’enfant dans une case dont il ne pourra plus s’évader.
Dernière modification le mercredi, 01 décembre 2021J’ai fait court car on lit peu.
La question est ouverte : quelle éducation pour nos jeunes cyborgs? Quoi conserver ? Quoi transformer ?