Une telle possibilité n'est pas prévue au niveau de la classe de première. Nous suggérons d'ameliorer significativement la grille horaire actuellement prévue en ajoutant une telle offre, au motif que cela améliorerait fortement le dispositif prévu, et serait de nature à satisfaire les besoins de nombreuses familles, et ce à coût quasi constant.
1) Un vide très dommageable qui doit être comblé :
En sortant de classe de seconde générale et technologique, les élèves devront choisir trois "enseignements de spécialité" a raison de quatre heures par semaine chacun, parmi lesquels il sera possible d'opter pour les mathématiques. Depuis peu, on dispose du programme de cet enseignement. De l'avis de beaucoup, il est de haut niveau d'exigence. Au lieu de le concevoir pour être à la portée de l'ensemble des élèves des ex filières ES, L et S désormais réunis en une première générale unique, on a choisi de construire ce nouveau programme en fonction du niveau requis pour les élèves à profil scientifique. Il en résulte qu'il ne sera probablement pas à la portée d'une importante partie des élèves de la nouvelle classe de première générale unique.
Or, en l'état actuel des choses, ces élèves n'auront d'autre choix que d'opter pour cet "enseignement de spécialité" à haut niveau d'exigence ou s'abstenir de tout enseignement de mathématiques. Un tel scénario conviendra aux lycéens qui se montreront désireux d'opter pour un enseignement de mathématiques à haute exigence, ainsi qu'à ceux qui choisiront de ne pas en faire du tout. Par contre, il laissera sur la touche l'ensemble de celles et ceux qui auront besoin d'un enseignement de mathématiques plus à leur portée que celui fixé pour la spécialité, dont le programme pourrait être conçu dans une logique de mathématiques moins abstraites, essentiellement fait de statistiques, probabilités, programmation et diverses autres mathématiques dites "appliquées ".
C'est pourquoi nous suggérons d'ajouter à la grille horaire de la nouvelle classe de première générale unique une possibilité d'opter facultativement pour un tel enseignement, qui pourra être prolongé par celui d'ores et déjà prévu pour les classes terminales générales. Nous proposons de fixer le volume à deux heures par semaine en clase de première, et de conserver le volume de trois heures hebdomadaires pour le niveau terminale.
C'est à nos yeux la seule façon de combler le manque provoqué par le système du "tout ou rien" qu'il est actuellement prévu de mettre en place en classe de première générale unique, et qui nous semble fort dommageable pour nombre d'élèves.
2) Des obstacles, mais rien d'insurmontable :
. Un calendrier qui n'est plus favorable :
La nouvelle classe de première doit être créée début septembre 2019, dans huit mois par rapport à la date de rédaction de ce texte. Pour être opératoire, une telle mesure demande non seulement à être examinée, mais aussi soumise à diverses instances devant émettre des avis. Il faudra que parallèlement un programme soit conçu et soumis aux instances ad hoc. De l'avis de plusieurs hauts responsables, il serait impossible d'y parvenir d'ici juin prochain. D'autres cependant pensent que concernant un simple enseignement optionnel facultatif, une procédure accélérée serait tout à fait envisageable, à la condition toutefois de l'ouvrir sans tarder, voire ne le faire qu'à compter de la rentrée de 2020... ce qui ne nous semble peu acceptable car cela donnerait le sentiment qu'on accepte que la promotion des entrant en première de septembre 2019 soit une sorte de "génération sacrifiée". Cet obstacle est réel, mais semble de nature à pouvoir être surmonté, du moins si une volonté politique se met en œuvre pour porter une telle décision.
. Un contexte budgétaire qui ne serait pas propice à une telle décision :
A la date d'aujourd'hui, les établissements ont d'ores et déjà reçu leurs dotations (DHG) respectives. C'est donc dans le cadre de moyens pré fixés qu'une telle décision pourrait être prise. En outre, s'agissant d'une option supplémentaire, il y aurait un coût supplémentaire qui pose problème, le contexte budgétaire étant loin d'être favorable. Tout cela est vrai, mais notre sentiment est que, globalement, une telle mesure se ferait a coût quasi constant... voire pourrait être source d' économie budgétaire. En effet, cette option facultative sera pour un certain nombre de lycéens une invitation à préférer un enseignement réduit de deux heures (deux au lieu de quatre). Le coût de la création d'une telle option facultative supplémentaire serait de ce fait sans doute intégralement compensé.
Bruno MAGLIULO
Dernière modification le dimanche, 03 février 2019