Les 100 plus importantes sont alors rassemblées dans un palmarès, le Netexplo 100, donnant une vision globale des changements d’ors et déjà à l’œuvre dans la société à l’heure de l’Internet et du numérique".
Ce forum Netexplo, le 6ème, comme le rappelle Thierry Happe, le co-fondateur avec Martine Bidegain de cet événement, permet de capter l’avenir, celui de notre société qui intègre avec enthousiasme ou (et) inquiétude une civilisation numérique qui s’organise sur tous les continents.
Nous avons pu percevoir que l’innovation est présente partout et que d’année en année l’ensemble des secteurs de notre vie quotidienne se dote d’outils à destination de nombreuses fonctions sociétales. C’est le signe que rien ne stagne au royaume des numériques et que tout responsable d’entreprises, de collectivités, d’associations, d’écoles, de communautés doit s’en préoccuper.
J’ai été frappé de « l’envahissement » par le numérique des secteurs de la santé, de la sécurité, de la protection, du bien être, du commerce, du travail, de la biologie, du corps.
Depuis le déjà ancien GPS aux nouveautés par exemple, les « chaussures intelligentes », c’est l’explosion des possibilités qu’offre le dialogue avec les objets comme avec nos amis. Les écrans captent toute émotion, émettent des diagnostics sur notre santé, les « montres à écrans souples » ou notre cerveau avec les serres têtes, permettent d’analyser nos envies, nos désirs et d’anticiper les maladies.
Comme l’indique Joël de Rosnay dans son intervention : « Mutants du numérique : du portable à l’intégrable », c’est bien l’écosystème numérique qui, pour le meilleur ou le pire, modifie nos sens : L’homme et la femme augmentés sont désormais intégrés dans un écosystème numérique qui les change.
Lire l’article de Camille Gicquel sur Regards sur Le Numérique.
« Pour lui, voici cinq éléments qui expliquent la configuration Homme-machine : Une fusion de l’espace numérique et du temps numérique, Internet serait aussi une fusion du numérique et de l’énergétique.
De plus en plus, il observe une fusion du monde matériel avec le monde numérique. La personnalisation et la consommation des objets, leur banalisation et leur usage massif font que les nouveaux usages des internautes seraient en train de modifier l’essence d’Internet. Il prend une nouvelle forme à mesure qu’il est utilisé et détourné.
L’économie du partage joue aussi un rôle important. Nous serions ainsi passés du système D, celui de la débrouille, au système Co, soit un monde de coopération et de co-décision. Un monde du chacun pour tous ».
Au fond nous vivons déjà cette fusion entre notre corps et cet écosystème en perpétuelle évolution. Les approches de Joël de Rosnay sur l’homme symbiotique se confirment. D’ailleurs le Grand Prix Netexplo de cette année est bien Nanshu Lu, chinoise, diplômée du MIT Chinois proposant un badge truffé de capteurs électroniques posé à même la peau qui permet de surveiller à distance, par smartphone, rythme cardiaque ou l’activité du cerveau.
Lire le reportage sur Techno-Science.net.
Dans « Le tour du monde de l’innovation digitale : vers un monde multipolaire ou l’innovation distribuée » Francis Pisani met en avant la Russie, l’Inde, la Chine, l’Indonésie, Israël, le Chili et bien sûr Afrique.
Plus exactement il met en avant des jeunes, des femmes, des lieux partagés et ouverts avec une approche, propre à la Silicon Valley où les échecs sont sources de créations, d’idées puis de réussites. Evidemment cette vision rejoint celle de Joël de Rosnay qui considère que nous ne sommes pas en crise mais dans un changement de monde.
Sans jouer sur les mots, celui du monde, j’ai noté comment les territoires de l’innovation évoluent vers l’Est et l’Afrique. Le titre d’un article du Point est révélateur : La Chine, nouvel empire du Web. D’ailleurs même si un prix fût attribué à un français, - Zéro Gâchis – l’ouverture mondiale est une réalité contemporaine.
C’est dans ce contexte que l’institution éducative et ses acteurs doivent, avec confiance et détermination prendre à bras le corps cet écosystème qui a un impact sociétal, économique et politique donc en phase avec les savoirs et la formation.
Il a été fait référence, en particulier par des innovateurs d’Afrique que leur prochaine révolution serait celle de l’éducation. Au-delà des mots c’est une stratégie nécessaire.L’avenir a évidemment besoin de sens.
Marcel Desvergne
Dernière modification le lundi, 05 janvier 2015