La dénomination
Sur le plan de la structuration de cette dénomination, quelques remarques pour commencer. On peut penser que « PEN » sera le nom de famille (psychologue de l’éducation nationale), et qu’il pourra être associé à deux prénoms pour distinguer les spécialités ?
Il y a alors deux ordres possibles X PEN ou PEN X ? La spécialité est « distinguante », et mise en avant dans la formule, X PEN. Ou bien c’est l’appartenance familiale qui est primordiale avec PEN X.
Différentes dénominations circulent :
- Psychologue, conseiller d’orientation
- Psychologue, conseiller en orientation
- Psychologue de l’orientation,
- Psychologue, conseiller en formation et profession.
On est sur le deuxième modèle, et c’est « psychologue » le nom de famille. Mais cette liste désigne la dénomination de la « spécialité », ou le nom général qui sera utilisé ? Il y a un risque de doublon, « PEN » et « Psychologue …. », ce qui fait peut-être un peu beaucoup !
Se pose également la question de la liaison entre les deux termes. Dans « conseiller d’orientation-psychologue », c’était le trait d’union qui avait été utilisé, semblant indiquer deux entités distinctes, et donc deux rôles différents : en tant que « psychologue », il ne s’occupe pas toujours d’orientation, et en tant que conseiller d’orientation, il n’est pas toujours psychologue. Si le nom avait été « conseiller d’orientation psychologue », ou psychologue conseiller d’orientation », le sens aurait été différent.
Donc la forme de la liaison entre prénom et nom peut être importante. De plus, ici, on est dans une relation d’emboîtage.
Il y a aussi des interrogations sur le plan sémantique, et une réflexion est également à mener
- Psychologue de l’EN (PEN)
- Psychologue, conseiller d’orientation
- Psychologue, conseiller en orientation
- Psychologue de l’orientation,
- Psychologue, conseiller en formation et profession.
Comme ça, à priori, je retiendrais « Psychologue, conseiller en orientation ». C’est le nom le plus ouvert me semble-t-il ? Le « en », atténue la compréhension autoritaire du « d’ ». J’ai aussi le sentiment que l’on ouvre le champ de l’orientation hors du « scolaire » avec cette formule (penser à la participation au SPRO), et la fonction « conseiller technique » peut-être également désignée (une des évolutions générales du fonctionnement du système scolaire)…
Mais le nom final serait « Psychologue de l’EN, Psychologue, conseiller en orientation » ou bien « Psychologue de l’EN, Conseiller en orientation ». Redoublement ou non du « psychologue » ? Et le sigle serait PENPCO ou PENCO, ou inversé COPPEN ou COPEN ?
Le CIO et le DCIO ?
Avec ce nouveau statut, se pose la question du maintien de la fonction de directeur de CIO et même de l’existence du CIO.
Jusqu’à présent, se posait la question de la fermeture des CIO, que j’ai déjà abordée dans divers articles : Un changement à bas bruit : la fermeture des CIO départementaux et La fermeture programmée des CIO du Val d’Oise, et d’ailleurs…
Le ministère semblait s’être orienté sur l’établissement d’une nouvelle carte des CIO, qui supposait d’ailleurs une forte réduction de l’implantation de ces organismes.
Mais le nouveau statut recadre différemment la question me semble-t-il. En effet, c’est la fonction même de directeur de CIO qui semble remise en question avec ce statut. La situation est bien expliquée dans le papier DCIO, activités en hausse, statut en berne, sur le site de l’ANDCIO.
Un groupe de travail devait se réunir le vendredi 13 novembre sur ce sujet. Les participants étant le ministère et les syndicats qui représentent en majorité les conseillers. Le DCIO n’aurait plus de fonction d’animation de l’équipe, ni de notation du personnel. S’il n’y a pas de « chef » et d’animateur, alors à quoi bon un CIO ? D’autant plus que pour beaucoup de COP, pardon de CoPsy, le vrai travail se fait en établissement. Et quant à la notation par l’inspecteur, c’est parfais, comme pour les profs, il est loin, submergé par le travail auprès du DASEN, et donc fort peu contrôlant, les conseillers, déjà critiqués pour être des électrons libres, trop libres. Cette réduction de la fonction des DCIO accentuera ce phénomène. Dès lors, on pourra laisser pourrir la situation, puis supprimer les CIO et nommer, s’il en reste, les conseillers dans les établissements. Leur travail sera impossible étant sous la responsabilité de plusieurs chefs d’établissement.
Les principes de la LOLF pourront alors s’abattre tranquillement, la suppression de ce petit corps de l’éducation nationale sera enfin totalement justifiée.
Désolé pour la tonalité de cet article qui ouvre l’année 2016.
Espérons un sursaut !
Bernard Desclaux
Article publié sur le site : http://blog.educpros.fr/bernard-desclaux/2016/01/04/un-sombre-avenir-pour-les-cop/