Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre la défense de l’enseignement des langues mortes comme vous venez de le faire sur Facebook ?
Le recul ! Le recul que j’ai aujourd’hui, âgé de plus de 50 ans, et grâce auquel je réalise tout ce que je dois à l’apprentissage du latin et du grec. En tant qu’écrivain c’est, bien sûr, la connaissance de ma langue, une liberté dans ma langue, une archéologie de ma langue. Mais d’une manière plus générale, j’y vois une école de la concentration et de la résolution progressive des difficultés. Apprendre une langue morte est un exercice de tension mentale qui permet de se connaître et de se discipliner. Il y a d’ailleurs, selon moi, une égalité de bienfaits entre l’apprentissage des mathématiques et celui des langues mortes, deux matières qui ont en commun de ne pas servir à communiquer avec nos contemporains, mais qui sont, toutes deux, des sortes de « gymnastique de l’hygiène de l’esprit ». Mais alors que tout le monde est d’accord pour donner ce statut aux mathématiques, celui-ci est contesté aux langues mortes.
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Auteur : Olivier Van Caemerbèke
Photo : Eric-Emmanuel Schmitt copyright ANTIGONE SA – Photographe Catherine Cabrol