En résonance avec leur actualité, des chercheurs et chercheuses de l’INHA, des personnalités qui y sont accueillies dans le cadre de leurs recherches, mais aussi historiennes et historiens de l’art, conservateurs et conservatrices, sont invités à dialoguer autour de leurs projets (expositions, ouvrages, projets de recherche), avec toujours comme fil conducteur l’histoire de l’art et la manière dont cette discipline s'insère dans le monde contemporain.
Rencontres animées par Lucie Grandjean, Chargée du développement culturel à l’INHA.
Jeudi 7 novembre avec Christophe Marquet
À l’occasion de la sortie de son livre Cent vues de Naniwa aux éditions Piquier, Christophe Marquet viendra nous parler de ce que fut, il y a un siècle et demi, la ville prospère et animée d’Ōsaka, qualifiée de « Venise du Japon » par les premiers voyageurs occidentaux. Cet écrit nous permet de découvrir la ville dans son ensemble : ses temples, ses fêtes religieuses, ses commerces, ses quartiers de plaisirs ou encore ses sites d’excursion, à la veille de l’époque moderne.
Cet ouvrage reproduit l’intégralité d’une rare série de gravures sur bois réalisées vers 1863-1864 par trois artistes de l’école Utagawa d’Ōsaka : Kunikazu, Yoshitaki et Yoshiyuki. L’album à l’origine de ce livre provient de la collection Jacques Doucet conservée à la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Les estampes d’une grande qualité, jamais éditées en France, sont accompagnées de commentaires historiques et précédées d’un essai sur Ōsaka à travers l’estampe.
Christophe Marquet, historien de l’art japonais, est directeur d’études à l’École française d’Extrême-Orient. Il a traduit et édité aux éditions Picquier, en collaboration avec l’Institut national d’histoire de l’art, une dizaine d’albums d’artistes japonais des XVIIIe et XIXe siècles (Morikuni, Shunboku, Keisai, Utamaro, Hōchū, etc.), dont le dernier est Cent vues de Naniwa. Ōsaka au XIXe siècle (2024). Parmi ses derniers ouvrages : Hiroshige. Les éventails d’Edo. Estampes de la collection Georges Leskowicz (In Fine, 2022), La Pérégrination vers l’Ouest. Intégrale des illustrations de l’édition japonaise de 1806-1837 (Éditions 2024, 2023).
Jeudi 14 novembre avec Zeuler R. Lima
Dans le cadre de la parution de l’ouvrage Lina Bo Bardi. L’architecture comme action collective, aux éditions de l’INHA, dans la collection « Dits », l’auteur Zeuler R. Lima revient sur le projet de l’architecte italienne Lina Bo Bardi.
À la fin de sa vie, Lina Bo Bardi (1914-1992) conçoit un projet destiné à être présenté lors de l’Exposition universelle de Séville de 1992. Il ne sera jamais réalisé, mais rend compte de plusieurs des préoccupations de cette architecte et intellectuelle, qui vécut entre l’Italie et le Brésil, notamment sa vigilance à l’égard de l’ascendance des valeurs occidentales sur le reste du monde et sa conviction que les identités culturelles sont ancrées dans les manifestations quotidiennes. Cet ouvrage nous permet de comprendre le dialogue, à la fois critique et fécond, que Lina Bo Bardi noue avec la culture du XXe siècle. Son héritage créatif et visionnaire reste d’actualité dans un monde où les valeurs et pratiques humanistes sont en jeu.
Zeuler R. Lima est designer, artiste et professeur associé à l’École de design et d’arts visuels de l’Université de Washington à Saint Louis (États-Unis). Docteur en architecture, urbanisme et paysagisme de l’Université de São Paulo (Brésil) et post-doc en littérature comparée à l’université Columbia de New York (États-Unis), il a étudié et enseigné au Brésil, aux États-Unis, en France, en Italie et au Japon. Ses travaux de recherche portent sur l’architecture, l’urbanisme et l’art au XXe siècle. Il a récemment été commissaire de l’exposition Lina Bo Bardi dessine à la Fondation Joan Miró de Barcelone (Espagne) et au Carnegie Museum of Art de Pittsburgh (États-Unis), 2018-2019.
Jeudi 21 novembre avec Boris Valentin
Le 17 octobre est paru l’ouvrage De Courbet à Lascaux. Une origine du monde préhistorique aux éditions de l’INHA dans la collection « Dits » de Boris Valentin.
Dans des chaos de grès proches de Fontainebleau se trouve un triptyque gravé il y a 21000 ans, à la même époque que la grotte de Lascaux. Deux chevaux encadrent un pubis de femme, qui rappelle au visiteur actuel le tableau de Gustave Courbet, L’Origine du monde.
Cette séance de l’état de l’art sera l’occasion de revenir, en dialogue avec l’auteur, sur le fonctionnement de cette installation paléolithique et de tisser des liens, à la lumière de la mythologie comparée, avec l’imaginaire de Courbet.
Boris Valentin, professeur à l’université Paris I – Panthéon-Sorbonne, étudie les derniers chasseurs-collecteurs en Europe. Il coordonne des recherches sur des gravures rupestres préhistoriques près de Fontainebleau après avoir dirigé les fouilles sur le site magdalénien d’Étiolles, dans l’Essonne. Il est notamment l’auteur, avec Jean-Michel Geneste, de Si loin, si près. Pour en finir avec la préhistoire (Flammarion, 2019), après avoir publié un « Que sais-je ? » sur le Paléolithique. Se préoccupant de l’utilité sociale que l’on peut trouver en général à l’archéologie, il essaye en particulier de montrer combien la césure entre préhistoire et histoire paraît relative. À ce titre, il est correspondant du magazine L’Histoire.
Dernière modification le mercredi, 30 octobre 2024