Dans l’introduction de votre livre, "Des valeurs - Une approche sociologique", Nathalie Heinich, vous relevez une caractéristique de notre état contemporain :
“ la spectaculaire intensification des possibilités techniques de diffusion des opinions, via Internet et les réseaux sociaux”.
Vous ajoutez :
“... là où l’opinion personnelle était limitée à la sphère privée, ou bien réservée, dans son expression publique, à ceux qui avaient accès aux organes de presse, elle peut aujourd’hui se faire largement connaître à la seule initiative de son producteur, sans médiation. Les progrès techniques qui permettent cette inflation des opinions dans l’espace public engendrent également des raisons renouvelées de prendre position. Car, en modifiant les possibilités offertes aux humains, les bouleversements de la technologie obligent à redistribuer les priorités, à redéfinir ce qui est licite ou souhaitable et, du même coup, suscitent des débats qui, inévitablement, remontent des actions aux normes et des normes aux valeurs qui les justifient. ”
C’est très intéressant, et à tout dire, assez lumineux. Parce qu’au lieu de dévaloriser par principe ce qui se dit dans les réseaux, vous l’inscrivez dans une problématique plus large, et surtout invitez à en mesurer les conséquences en se posant une question que l’on pourrait vulgairement résumer par : comment se mettre d’accord sur des valeurs quand tout le monde donne son avis sur tout ?
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Source image publiée sur Franceculture.fr : Panneau de La Morale par l'exemple par Lecerf et Dumoulin (Librairie d'Education Nationale) début 20e siècle • Crédits : Leemage - AFP
Dernière modification le mardi, 07 mars 2017