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Symboliquement, la dernière après-midi de l’édition 2016 de Ruralitic a mis en avant les acteurs de l’éducation " face, avec, en symbiose, en réflexion, en révolution " avec l’univers numérique en évolution de notre société.

Les élèves de CE2 de l’école primaire de Polminhac étaient présents sur le site, manipulant sous l'impulsion de l'entreprise "Tralalère",  écrivant des mots, en les remplaçant par des images ou en créant des devinettes interactives en utilisant  le code HTML. Des élèves de CM1 et CM2 sur un logiciel développé par "Beneylu School" ont créé un livre numérique sur la classe de mer à laquelle ils ont participé, en juin, à Meschers-sur-Gironde. Ils ont répondu aux questions sous le regard très attentif de la la ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem, venue dans le Cantal et à Ruralitic.

 

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Il y avait donc à Polminhac :

L’accueil des élèves de l’école primaire, les ateliers de ces élèves dans des espaces numériques, la visite attentive de la  ministre Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans les espaces de Ruralitic et auprès des élèves.

L’organisation du débat : « L’école et le collège numérique au grand complet : connexion, équipement, formation des enseignants et contenus digitaux...Et Numérique périscolaire ? » avec Françoise Cartron, Sénatrice de la Gironde, Michelle Laurissergues, Présidente de l’An@é, Jean Marc Merriaux, Directeur général du réseau Canopé, Fabien Miedzianowski, Directeur des Affaires Juridiques, d’Appui aux Collectivités, de la  Prospective et des Systèmes d’Information au Conseil Général du Cantal, Benjamin Viaud, Fondateur de Beneylu School.

L’ensemble étant animé par Sébastien Côte, le Président de Ruralitic en présence de Madame la Ministre.

 

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Nous avons eu plaisir à écouter les interventions des intervenant(e)s du débat qui, après le rappel de la problématique par Sébastien Côte : numérique au cœur de la reconquête du milieu rural, l’implication des élus locaux, l’articulation obligée entre tous les acteurs du terrain, la mise en valeur des usages et la complémentarité des espaces, tiers lieux, écoles, entreprises,... a permis de mettre en perspective les propos suivants.

Françoise Cartron ayant remis son rapport sur la mise en place des projets éducatifs territoriaux (PEDT), le 20 mai 2016, au Premier ministre Manuel Valls, en présence de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et de Patrick Kanner, ministre de la Ville de la Jeunesse et des Sports a identifié 25 propositions concrètes pour mieux accompagner les petites communes et communes rurales dans la mise en place de la réforme des rythmes scolaires, insiste sur la richesse des activités diverses sur le terrain.

Elle insiste sur l’égalité entre les territoires urbains et ruraux dans le cadre du numérique, l’engagement des maires, et cette réalité que c’est l’école qui fait vivre les villages. Elle pense que le « penser ensemble » permet l’émergence de l’intelligence du territoire. Sont liés, les espaces, les équipes et les emplois.

Fabien Miedzianowski, en rappelant les fonctions du CIT du Cantal parle de la création d’une dynamique et d’un mouvement cohérent car il responsabilise tant les institutions que les associations et les acteurs du terrain, enseignants, médiateurs et élus.

Lui aussi insiste sur la cohérence d’une stratégie commune pour rester maître de l’évolution de l’éducation utilisant les facilités du numérique.

Michelle Laurissergues considère qu’il faut, dans notre contexte national quelque fois déprimant, regarder le chemin parcouru et valoriser ce qui va bien  dans la complexité du monde éducatif. 

La complexité ? Plusieurs raisons et à titre d'exemples, le nombre des acteurs : institutions, ministères concernés, collectivités de tout niveau, complexité des lieux et possibilités de formation, ESPE, cours en ligne, Moocs, le monde des filières industrielles et  leséditeurs, les parents, les espaces de médiation culturelle ou scientifique..Les animateurs, interveannts extérieurs......Les structures et les temps. Les bâtiments connectés, construction de nouveaux locaux tenant compte des réalités d'utilisation du numérique..., la gestion des espaces-temps entre enseignants, avec les parents, le temps des formations, l'harmonisation avec  le périscolaire et la possibilité de connexion entre avec le "dans" et "hors l’école" .

Néanmoins elle insiste sur le fait que des inégalités existent tant sur le haut-débit  ( Accès à l'environnement numérique de Travail, à la vidéo du cours inversé par exemple), que sur les conceptions de l'école.

Des conceptions se heurtent, qui, sont d'ordre culturel, politique, pédagogique, d'ouverture au monde. Les enseignants "innovateurs" sont aujourd'hui sont parfois traités de "geek" et leur action, lorsqu'elle n'est pas prise en compte par la politique d'établissement pose la question de l'efficacité et du continuum éducatif.

Elle pointe du doigt quelques contradictions, les questions d’évaluation et de notation, les notions de cycle et de classe, l'interdisciplinarité et les emplois du temps des professeurs...le projet et les découpages horaires en temps courts...

La révolution que nous vivons nous oblige à aller de l’avant et de travailler ENSEMBLE. Le site www.educavox.fr y participe activement.

Jean Marc Merriaux, lui insiste sur l’accès aux contenus, la nécessité de ne pas oublier certains décrochages par rapport à l’école, la mise en avant des enseignants innovants, le renforcement d’une culture de projet, les enseignants « créateurs », et la nécessité absolue d’une formation des enseignants. Le travail avec les éditeurs est essentiel. Il considère qu’une lame de fond est en marche : l’utiliser le numérique c’est l’opportunité du « changement du temps ».

Benjamin Viaud, avec beaucoup d’humour présente Beneylu School en place en particulier dans le département d' Eure-et Loir en insistant sur la volonté politique et académique, sur des durées courtes d’installation et un coût d’installation plutôt modeste.

Les échanges entre les intervenants(e)s permettent de focaliser le débat sur les questions suivantes :

  • Le Trés Haut Débit pour tous
  • Les questions pédagogiques au coeur du numérique
  • Les pratiques de mutualisation
  • La nécessité d’intégrer les expériences,  classes inversées,  twictées, écriture collaborative, création de blogs, de podcasts, utilisation de géolocalisation, logiciels et  drones, des porteurs de projets venus de l’extérieur de l’école, de l’articulation entre animateurs et enseignants
  • La gestion des « données des élèves »

Le numérique est une opportunité pour le changement et pour les territoires. Etre « smart » est sans doute la marque des territoires ruraux en phase avec la révolution numérique en marche...

Puis la Ministre pris la parole...

 

1014"Je tenais à être ici parmi vous, pour une raison simple : l’École n’est pas une idée. Ce n’est pas un concept.

Si je prononce, ce mot, école, vous n’allez pas penser à l’Ecole en général : dans votre esprit se forme généralement l’image d’une école en particulier, celle de votre village, de votre commune, celle où vous avez-vous-même passé votre enfance, celle que fréquente vos enfants, celle, enfin, que vous avez pu avoir le plaisir de construire et d’inaugurer.

L’École, c’est un lieu. Un lieu spécifique, qui s’ancre dans ces territoires divers qui font la richesse de la France.

Le singulier ne doit pas nous leurrer : l’École, c’est avant tout une multitude d’établissements scolaires, avec leur diversité et leur spécificité.

Si j’insiste sur ce point, c’est qu’une même prudence vis-à-vis du singulier est nécessaire quand on parle de la ruralité. La ruralité n’existe pas. Ce qui existe, ce sont des territoires ruraux. Vos territoires."

http://www.najat-vallaud-belkacem.com/2016/09/15/ecole-rurale-et-numerique-educatif-discours-a-ruralitic/

 Marcel Desvergne

Vice-président An@é

Dernière modification le jeudi, 06 juillet 2017
Desvergne Marcel

Vice-président de l’An@é, responsable associatif accompagnant le développement numérique. Directeur du CREPAC d'Aquitaine,  Délégué général du Réseau international des universités d'été de la communication de 1980 à 2004, Délégué général du CI’NUM -Entretiens des civilisations numériques de 2005 à 2007, Président d’Aquitaine Europe Communication jusqu’en 2012. Président ALIMSO jusqu’en 2017, Secrétaire général de l’Institut du Goût de la Nouvelle-Aquitaine.