L’apprentissage à distance laisse peu de place à l’improvisation.
Elle doit être planifiée et organisée de façon beaucoup plus précise. Les marges de manoeuvre sont minces et la cohérence de l’approche est fragile.
De la même manière que lorsque j’organise des séances en présence, en plus de me préoccuper de ce qu’il faut faire apprendre, ma stratégie s’élabore autour du questionnement que peut avoir l’apprenant au regard des efforts qu’il devra investir dans la formation, pour apprendre.
Comme je l’ai déjà indiqué, une formation n’est pas faite pour celui qui la donne, mais pour celui qui la suit.
Pour concevoir la séquence des activités de l’apprenant, et ainsi élaborer ma stratégie, j’ai retenu cinq questions que l’apprenant est en droit de se poser spontanément :
- Qu’est-ce qu’il faut que je fasse?
- Qu’est-ce que cela donne de faire ce travail?
- Comment devrais-je m’y prendre pour faire le travail?
- Qu’est-ce qu’il faut que j’apprenne pour pouvoir le faire?
- Comment vais-je savoir si mon travail est conforme?
Sur la base de ces questions, j’ai élaboré le déroulement, pour l’apprenant, des séances synchrones, du travail asynchrone ainsi que son travail personnel. J’ai voulu garder l’obligation d’être présent lors des séances et également organiser le travail personnel de l’apprenant à distance. Le déroulement présente la progression du dispositif de formation pour l’apprenant en se basant sur les actions cognitives que j’ai visées pour l’amener de la compréhension de l’objectif de la séance à sa mise en oeuvre et au dépôt du livrable de son travail.
Le processus se fera en neuf étapes :
- Faire le lien entre l’objectif et la pratique didactique en enseignement;
- S’informer du travail à faire;
- S’approprier le savoir lié à l’objectif;
- Valider son appropriation du savoir;
- Poser les questions pour comprendre le travail à faire;
- Confronter sa compréhension;
- Réaliser le travail à faire;
- Valider la conformité de son travail;
- Remettre son travail.
Le défi est de faire le pont entre les objectifs à atteindre des séances en lien avec la compétence à développer, les conditions pour faire apprendre, l’action cognitive visée, les ressources dont nous disposons, la motivation de l’apprenant, l’action que je peux faire comme professeur et finalement l’organisation dans le temps de tous ces éléments.
L’aboutissement de toute cette organisation est d’en arrivé au déroulement de chacune des séances du cours lui-même. Mon cours de didactique est d’une durée de 45 heures à raison de 15 séances de trois heures. Il est prévu que pour chacune des séances de trois heures l’apprenant devrait consacrer cinq heures de travail personnel. Mon schéma traitant du déroulement d’une thématique présente la valeur, en pourcentage, du temps qui devrait être consacré à chacun des moments du déroulement d’une thématique incluant le temps synchrone, asynchrone et le travail personnel estimé pour l’apprenant.
L’organisation des sécantes de chacune des thématiques comporte huit moments:
- La présentation de la thématique, de la quête et du mode de fonctionnement; (synchrone)
- La présentation des liens entre thématique et la pratique didactique en enseignement; (synchrone)
- L’exploration de la thématique par l’apprenant; (synchrone)
- La validation de l’interprétation de la thématique par l’apprenant; (synchrone)
- Le questionnement de l’apprenant sur la thématique; (synchrone)
- La discussion entre les apprenants et le professeur sur la thématique; (synchrone)
- La présentation du travail à réaliser; (asynchrone)
- Réalisation du travail et soutien à l’apprenant. (asynchrone)
Chacune des étapes de ce déroulement va demander l’utilisation de ressources et d’outils numériques pertinents aux intentions et au but de ma stratégie. Ce sera le volet six de ma présentation: Des ressources didactiques et numériques pour débuter la formation.
Henri Boudreault
Dernière modification le mardi, 30 juin 2020