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Comment l’IA peut aider les étudiants à réussir leur concours ? Par exemple, celui de la première année de médecine pour lequel mes étudiants s’emploient à travailler bien plus que dans d’autres filières. Cette épreuve reste l’une des plus exigeante du système universitaire français, aussi les étudiants dont seulement 20 à 30% la réussiront, essayaient de mettre tous les avantages de leur côté pour décrocher le saint Graal. Mémorisation massive, charge de travail intense, gestion du stress, esprit de synthèse… autant de compétences à mobiliser dans un temps limité et face à une concurrence des plus sévères. De quoi parfois les décourager !

Mais aujourd’hui, une nouvelle alliée, pour ne pas dire un véritable coach, s’invite dans leurs stratégies de préparation : l’intelligence artificielle générative (IAG). De plus en plus d’étudiants utilisent ChatGPT, Notion AI, Copilot ou des plugins intelligents d’Anki pour renforcer leur apprentissage et mieux les aider dans la préparation du concours. Pour les enseignants, ces outils peuvent paraître flous ou anecdotiques. Pourtant, intégrés avec discernement, ils ouvrent de vraies pistes pédagogiques.

Parmi les exercices d’entrainement proposés par ce nouveau coach « artificiellement intelligent », on notera une très grande diversité de services comme

1. Simplifier des notions complexes du cours : un premier usage très fréquent est la reformulation des cours ou de parties de cours. L’étudiant interroge l’IAG pour transformer un contenu qu’ils trouvent ardu en explication claire. Ils peuvent « prompter » de la manière suivante : « Explique-moi le cycle de Krebs comme si j’étais au lycée« . Le résultat attendu est une version pédagogique, adaptée à leur niveau de compréhension, qui peut leur servir de tremplin vers la version experte, celle donnée par l’enseignant.

2. Transformer une captatio audio en fiche de lecture : Aujourd’hui, il est devenu très simple de passer d’un enregistrement audio à une fiche de lecture synthétique, grâce à l’IAG. Que ce soit pour un cours, une réunion, un entretien ou une conférence, de nombreux outils automatisent ce processus en deux étapes : transcription du contenu audio, puis génération d’un résumé structuré. Certains outils proposent une expérience complète, de la captation à la synthèse, sans avoir besoin de passer par plusieurs logiciels (Fireflies.ai, Otter.ai, Tactiq ou Scrib). Ces IAG sont capables de transformer automatiquement des audios pris en cours en documents synthétiques de qualité. Une manière efficace de gagner du temps pour les étudiants.

3. Générer des QCM à la demande pour s’entrainer : Les IAG comme ChatGPT peuvent produire à la demande des QCM ciblés sur un thème précis, avec des corrections commentées. Par exemple : « Rédige moi 5 QCM sur les liaisons chimiques, avec 4 propositions et des explications pour les bonnes réponses« . Ce type de contenu permet un entraînement actif, immédiat et personnalisé. Mes étudiants par exemple demandent à l’IAG de transformer mes propres QCM ou d’en rédiger de nouveaux en gardant mon style rédactionnel.

4. Organiser intelligemment les révisions : L’IAG peut aider à structurer un planning de révision cohérent en fonction des priorités de l’étudiant et adapté à son rythme biologique. Un simple prompt suffit comme : »Propose moi un planning sur 4 semaines, avec 6 heures par jour, en insistant sur la chimie et la biophysique et tiens compte du fait que je suis plus productif le matin que l’après-midi« . Cela peut être couplé avec des rappels espacés via Anki ou Notion.

5. Favoriser la mémorisation active : Les étudiants utilisent Anki avec des plugins IA pour générer automatiquement des cartes mémoire à partir de leurs fiches de cours. Par exemple, un texte collé dans l’outil produit des questions-réponses, prêtes à intégrer une session de révision.

6. Comprendre des schémas ou des visuels anatomiques : L’IAG visuelle comme Copilot ou ChatGPT Vision permet d’analyser une image anatomique ou un schéma. L’étudiant peut soumettre une photo d’IRM par exemple ou une coupe anatomique et demander à l’IAG une description ou un rappel des structures.

7. Gérer le stress et l’anxiété : Des IAG conversationnelles comme Woebot ou des exercices guidés proposés par ChatGPT (respiration, visualisation, routine de concentration) aident les étudiants à mieux se préparer émotionnellement aux épreuves.

En conclusion, que retenir ?

Loin de remplacer les cours ou d’être utilisée bêtement, l’IAG peut agir comme un amplificateur pédagogique. Elle stimule la révision active, la reformulation, l’autoévaluation et la personnalisation du parcours d’apprentissage. Elle s’avère ainsi extrêmement utile de la remédiation (remise à niveau) à la montée en expertise (préparation aux concours, par exemple.). En tant qu’enseignant, on doit sensibiliser ses étudiants aux bons usages (ne pas copier aveuglément, toujours vérifier) de l’IAG, proposer des activités de renforcement avec elle (créer un QCM à partir du cours, reformuler une fiche de synthèse) et accompagner leur autonomie dans l’exploitation de ces outils. L’IAG ne fait pas le travail à leur place. Mais bien utilisée, elle devient un véritable accélérateur de compréhension, d’entraînement et de confiance… un bon coach en fait ! 

https://blog.educpros.fr/jean-charles-cailliez/2025/05/16/lia-generative-un-nouveau-coach-pour-les-etudiants/

Merci à Jean-Charles Cailliez (HDR, Directeur de LiDD Ecole de Design, Vice-Président Innovation de l'Université Catholique de Lille, TEDx speaker) pour l'autorisation de partage

Dernière modification le lundi, 19 mai 2025
An@é

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