De leurs séances d’observation, d’exploration jusqu’à la réalisation de plans, croquis, dessins en ateliers émerge un récit sous la forme d’un parcours ponctué d’installations artistiques en métal le long du cours d’eau ainsi révélé.
Un projet pédagogique du Lycée Louis Armand avec le partenariat du Rectorat de l’Académie de Lyon et du CAUE Rhône Métropole.
Cette démarche de projet s’est construite à l’initiative du lycée polyvalent Louis Armand et d’une équipe enseignante en partenariat avec le CAUE Rhône Métropole et Frédérique Euvrard architecte-paysagiste mandatée dans le cadre d’un dispositif de l’Académie de Lyon « Appel à projet artistique et culturel ». Il a bénéficié du soutien de la Délégation Académique aux Arts et à la Culture de l’Académie de Lyon.
Ce projet pédagogique s’intègre à un projet d’aménagement des extérieurs de l’école et vient prendre place sur l’espace naturel en se reliant à son environnement proche, lointain, en surface ou en sous-sol. Il donne à rendre visible, également, le savoir-faire et la détermination des élèves qui se sont pleinement engagés dans celui-ci.
La ville dialogue avec la nature :
C’est la relation de la ville à la nature qui a inspiré ce projet, tout au long de son cheminement rythmé par six séances d’imprégnation, d’observation, d’appropriation et de création.
Le chantier du Nizerand :
En prolongement du chantier porté par l’agglomération de Villefranche depuis l’été 2013 à Gleizé sur le Nizerand, derrière le lycée Louis Armand, c’est naturellement que le projet s’est précisé en choisissant l’eau comme élément de la nature tissant un lien « secret » avec le lycée. Ce chantier sur une longueur de 1,6 km se situe à Gleizé vers le lycée Louis Armand, et se prolonge jusqu’au cimetière paysager vers la route de Montmelas. Il s’agit de déplacer le lit de la rivière du Nizerand d’une dizaine de mètres vers le sud. A l’issue de ce vaste chantier, un cheminement piéton sera ouvert avec, à terme, la réalisation d’une passerelle depuis la route de Montmelas.
Les rives de Saône :
Le Nizerand venant se jeter dans la Saône et les berges de la Saône récemment aménagé par l’agence Ilex dans une articulation entre le végétal, l’eau, l’art et le paysage. Les installations artistiques dont celle de Pablo Reinoso avec son œuvre « Nouages » ont amené le lycée et le CAUE à organiser une sortie à Lyon. Cette première séance a permis aux élèves de découvrir les rives de la Saône, d’appréhender la notion d’échelle, de développer leur sens de l’observation, de percevoir les différentes ambiances et de comprendre la relation art et espace public. A l’issue de cette visite et voyage d’étude, ils ont entrepris un travail d’analyse sur les jeux d’échelle et les jeux d’acteurs.
Le projet du lycée :
Ce projet a été conduit parChristine Segura
Ont suivi une sortie sur le terrain du lycée, l’esquisse des premiers projets sous la forme de croquis, de photos, de choix de mots, la production de cartographies très graphiques pouvant illustrer la relation du grand bassin au site du lycée et la manière dont l’eau peut façonner le territoire.
Tel le « River Movie » des rives de Saône, le site du projet du lycée a été découpé en six séquences que les élèves ont arpentées, observées, qualifiés pour en faire émerger trois thèmes ensuite travaillés en groupe : le parcours, le passage, la pause. Ces trois thèmes ont donné naissance à la création d’œuvres plastiques réalisées en acier corten.
Un projet en trois thèmes présenté par les élèves :
Parcours/ rythme et fluidité : comment symboliser le parcours invisible du Nizerand ? Evoquer le cours d’eau par des lignes sinueuses, le mouvement de l’eau par les décalages, un jeu de dalles en pas japonais « on marche sur l’eau » ou encore un jeu de lignes le long du mur « on longe le cours d’eau ».
Passage/ transition, pont, porte : comment symboliser le passage, l’entre-deux ? Entre le monde souterrain et le monde aérien, imaginer une fontaine pleine de vide qui laisserait s’écouler l’eau de pluie pour évoquer l’eau de la rivière. Un panneau signalétique venant situer l’emplacement du cours d’eau. Une ligne sinusoïdale pour suivre l’invisible et symboliser la traversée.
Pause/ contemplation, regard, cadre. Créer des assises pour inviter à s’asseoir et observer. Installer des cadres pour orienter le regard vers le cours d’eau que l’on révèle.
Des installations en acier corten :
Les créations réalisées par les quinze élèves de terminal bac pro chaudronnerie du lycée Louis Armand valorisent leurs connaissances et savoir-faire ainsi que leurs capacités à dessiner et fabriquer des œuvres dans ce matériau « métal » au cœur de leur spécialité.
Ce matériau présente une esthétique particulière et sa résistance aux conditions atmosphériques favorise son emploi dans les domaines de l’architecture, de la construction et de l’art. Son aspect rouillé peut en effet symboliser le passage du temps, l’érosion, le passage de l’eau sur le matériau, ses couleurs chaudes et profondes relient terre et ciel, partie visible et invisible. Ce matériau vivant change de couleur et de texture selon qu’il est éclairé par le soleil ou lustré par la pluie.
Les installations conçues et réalisées par quinze élèves en Bac Pro chaudronnerie
On peut suivre le fil du Nizerand à travers les installations artistiques en métal réalisées par les élèves de terminale bac pro chaudronnerie afin de s’imprégner du lieu, de sa face visible et invisible, de percevoir le sens de la présence de cette nature « l’eau » et de mieux comprendre les enjeux de la nature en ville pour tendre vers une qualité de vie saine, viable et durable.
Parcours jalonné d’installations artistiques le long du Nizerand immergé.
Rendre visible l'invisible !
C'est bien de celà qu'il s'agit.
L'invisible du Nizerand sous le lycée...Certes...
L'invisible des liens tissés par des dispositifs préparés et proposés dans les actions culturelles des institutions.
L'invisible d'un travail pluridisciplinaire avec l'introduction de l'art essentiel dans la formation des élèves, travail avec des artistes, un ancrage dans l'histoire des berges de Saône, le ressenti d'un lieu, des créations in situ avec tout ce que signifie "projet" en appropriation, hypothèses et imagination, doute et, créations, réalisations et présentation...
L'invisible rendu visible par l'explicitation, la mise en mots et en images de ces réalisations, l'hommage rendu par les élus, les intervenants, le proviseur notant un projet intemporel qui marquera à jamais l'établissement.
In fine...Que du bonheur
Merci à Christine Segura pour le PDF ci-joint présentant toutes les étapes du projet
Michelle Laurissergues
Dernière modification le vendredi, 21 septembre 2018