Carole Christophe est professeure des écoles et enseigne au CE1 dans l’école élémentaire de Saint Rémy sur Bussy. Lors d’une séance de français consacrée à l’acquisition de la phrase négative, elle nous décrit comment elle met en œuvre des activités d’apprentissage basées sur la pédagogie inversée.
L’origine du projet
Enseignante en classe de CE1 à l’école élémentaire de Saint Rémy sur Bussy. Cette école est un RPIC de 9 communes en milieu rural. C’est aussi une école ENR depuis 2009 qui bénéficie de TNI et d’une classe mobile.
Depuis 2011, l’école utilise un ENT. Avec l’utilisation de l’ENT, j’avais réfléchi à la personnalisation de parcours d’apprentissage pour les élèves. Je cherchai aussi une nouvelle façon d’aborder les notions en classe.
A la rentrée 2012, sur proposition de la circonscription, je suis entrée en expérimentation dans le protocole de pédagogie inversée.
En pratique
Ma classe est divisée en trois groupes hétérogènes de 7 à 8 élèves. Chaque groupe a un plan de travail qui indique précisément la tâche à faire. Ce dispositif favorise l’autonomie et les élèves sont toujours en activité. Les groupes tournent environ toutes les 10 minutes.
- Un groupe visionne une capsule puis fait un test rapide en évaluation formative (ce test servira pour proposer des exercices de réinvestissement lors d’une prochaine séance).
- Ensuite les élèves se regroupent pour une phase d’interaction dans laquelle ils confrontent ce qu’ils ont compris ou pas. Au final, ils élaboreront une carte mentale.
- Les autres groupes font des exercices d’entrainement ou de remédiation sur des notions abordées dans des séances précédentes.
La capsule : petite vidéo d’environ 2 minutes que j’ai réalisée avec le logiciel du TNI. Elle est déposée sur l’ENT. Les enfants pourront la consulter à volonté. C’est un apport de connaissances avant d’aborder une notion. Les élèves aborderont la phase interactive avec « un petit bagage »
L’interaction : C’est la phase essentielle, la phase d’apprentissage qui va structurer la prise de connaissances des élèves. A ce moment, ils échangent, s’entraident, construisent ensemble la notion. Ils sont pleinement acteurs. L’enseignant est là pour accompagner, guider. Pour structurer, synthétiser tout ce que rapportent les élèves, le groupe construit une carte mentale. Cette phase permet d’arriver à la maitrise de la compétence.
L’entrainement se fait lors d’une prochaine séance. La notion est revue et réinvestie dans des exercices d’entrainement ou de remédiation.
Le chef d’œuvre : C’est une production réalisée par les élèves qui montrera ce qu’ils ont compris. Les élèves y réinvestissent les compétences acquises. Le chef d’œuvre peut prendre différentes formes (capsule, exercices, podcast, etc.).
Le déroulement de l’activité
Un groupe écoute la capsule sur la phrase négative, puis vient en interaction au TNI. Pendant ce temps un deuxième groupe fait un exercice d’entrainement puis écoute la capsule avant de faire une évaluation formative très rapide. Ce groupe viendra ensuite lui aussi en interaction au TNI. Le dernier groupe est en autonomie sur des exercices de réinvestissement et/ou remédiation. Ce dernier groupe écoutera la capsule. La phase d’interaction se fera lors de la 2ème séance.
Intérêts
- Un grand calme dans la classe.
- Les élèves sont toujours en activité.
- Ils sont pleinement investis et acteurs dans les phases d’apprentissage.
- Le travail en petit groupe permet de bien cerner les acquis ou les difficultés de chaque élève. Chaque enfant prend la parole.
- La capsule peut être écoutée à volonté par les élèves (à la maison par exemple).
Carole Christophe
Date de publication : 26/03/2013