Sans la fraternité, il ne pourra jamais y avoir de véritable liberté, sans oublier l'égalité. Tout cela est exigeant, certains diront trop idéaliste, mais l'actualité du moment et bien des crises successives nous montrent sans doute que nous ne pouvons pas y échapper car c'est VITAL ! Les gesticulations les plus diverses, les bonnes intentions, souvent si vaines lorsqu'il s'agit de les appliquer concrètement, ne font qu'entretenir le désespoir des peuples et au final, une résignation coupable à bien des égards. Tout finalement n'est que renoncement, hypocrisie car la sauvegarde des intérêts personnels passe bien avant le bien commun de tous !
Partant de ce constat, la question essentielle serait peut-être, pour chacun d'entre nous, de se demander en permanence ce qui est le plus important dans une vie, histoire de ne pas passer à côté de notre existence justement, en ayant le regard tourné vers ce qui grandit l'être humain et non le rabaisse au point d'engendrer souvent ce qui a de pire. L'esprit de fraternité, c'est exigeant, cela demande une ouverture d'esprit, un respect de la différence, le sens de l'accueil de l'autre, une envie de pratiquer une solidarité universelle et de connaître cet autre qui ne vit pas ou ne pense pas comme nous. Sans tous ces critères si élémentaires, nous n'y arriverons jamais et toutes ces dispositions se transmettent dès le plus jeune âge pour que cela devienne presque instinctif lorsqu'on devient adulte.
La fraternité, quelque part, s'oppose aux considérations liées au souverainisme, au nationalisme farouche, au communautarisme, qui tendent à enfermer les consciences, les peuples, à cloisonner les individus et à exclure plutôt qu'à rassembler les êtres humains sur des valeurs communes et universelles.
La période que nous vivons en 2016 exprime bien justement ces choix de société et nous sommes bien à un tournant majeur, comparable, par certains côtés, à ce qui s'est passé dans les années 1930. C'est dire, à mon sens, l'URGENCE de réagir peut-être avant qu'il ne soit trop tard, car nous savons tous ce qui s'est passé à cette triste époque. Les enseignants, les éducateurs, sans oublier les parents, doivent absolument remettre la valeur fraternité au premier plan pour tenter d'assurer un avenir plus serein aux jeunes générations. Pour ces derniers, le bonheur ne pourra pas simplement se construire dans la simple réussite individuelle qui compte aussi bien-entendu. Si jamais demain la société se déchirait à cause d'une fraternité qui serait détruite, alors ils seraient tous ensemble très malheureux au final et la vie deviendrait alors insupportable.
Pour finir, oui, la fraternité doit absolument être à la base de tout projet de société sinon tout sera toujours bâti sur du sable...... tout sera vain et inutile ! A quoi bon posséder le savoir, la connaissance, le progrès technologique, l'argent, etc... si tout cela n'est pas mis au service du plus grand nombre et dans un esprit fraternel et d'entraide. Il faut apprendre à nos jeunes qu'il est nécessaire de remplacer cette terrible envie de se replier sur soi par le besoin de s'ouvrir aux autres d'où qu'ils viennent. Notre humanité, nous le savons depuis longtemps d'ailleurs, n'a pas le choix ou alors demain ce seront encore plus de grincements de dents, de larmes et de sang ! Pour ma part, si je devais retenir une chose au terme de ma pauvre vie, c'est bien cette évidence incontournable ! Alors OSONS enfin proclamer et vivre concrètement cette FRATERNITE au grand jour !
Guy GILLET