fil-educavox-color1

Vincent Descoeur, Président du Conseil Général du Cantal : "Ma responsabilité est de proposer des perspectives pour le Cantal, notamment grâce aux technologies de l’information et de la communication, domaine dans lequel le Cantal fait figure de leader en France : collège numérique rural, télécentres, télétravail… Sur le dossier du Très Haut Débit, la Région et les Départements d’Auvergne, tous mobilisés et unanimes, confirment leur avance. 
L’originalité de la démarche ? Un vrai consensus entre acteurs publics. Objectif : 100 % des foyers en THD d’ici 2017 »

Les journées
 s’articulent autour de plénières, de tables rondes et d’ateliers sur le thème du numérique et des territoires ruraux.
 
 
Les élus locaux sont désormais face à un nouveau défi : réussir l’appropriation du numérique par leurs territoires, par leurs entreprises et leurs populations.
Benoît Thieulin est président depuis 6 mois du Conseil National du Numérique qu’il qualifie d’ "évangélisateur" et qui se doit d’éclairer les décisions prises en matière de décisions pour la mise en œuvre d’une politique publique "d’inclusion numérique ".
 
La persistance de la fracture numérique persiste et les enjeux d’accès et de maitrise des usages numériques demeurent fondamentaux pour participer à la société actuelle et assurer l’égalité des citoyens.
 
Cependant 20 ans après ce concept de « fracture »après des investissements majeurs notamment en infrastructures et Très Haut Débit, un effort nouveau doit naitre. Il s’agit de réinventer de nouvelles dimensions pour une "inclusion numérique" privilégiant le développement d’une "culture numérique".
 
Il s’agit d’accompagner un grand nombre de citoyens, territoires et entreprises, à s’approprier les usages numériques et à les massifier en divers domaines, e-santé, emploi, accès à la connaissance, services publics …
 
Il faut une action locale et les élus ont un rôle à jouer. L’enjeu est de s’approprier les infrastructures, de développer des services, c’est également une révolution culturelle et cognitive. La politique d’aménagement du territoire qu’on a connue "doit devenir l’aménagement du territoire numérique"
 
Marco Diani, sociologue, chercheur au CNRS notamment en théories de l’urbain, des villes et du design observe le déploiement des investissements, les plans qui deviennent réalité malgré les retards. Posant la question "qu’est-ce que le milieu rural aujourd’hui, redéfini par le numérique ?", il affirme que les orientations de fond sont bien dans les contenus, dans les interactions multiples, dans les nouvelles "figures professionnelles". Quels sont les nouveaux profils professionnels "ces nouveaux hussards noirs" de la République digitale ?
 
Il évoque quelques points importants pour ces nouveaux défis :
 
· On manque encore d’initiatives, de connaissances sur les contenus et de coordination de ces initiatives
· On peut observer l’augmentation des pouvoirs locaux nouvelle prise de pouvoir de fait mais pas fonctionnelle : quelle démocratie participative peut-elle se développer ?
· On constate un déficit énorme sur l’apprendre à utiliser la digitalisation des lieux. Comment accompagner les populations éloignées ou résistantes ? A l’époque des connexions massives, l’inclusion doit être visible.
· On peut s’interroger sur la mise en œuvre des coopérations entre territoires
 
Il poursuit en soulignant un paradoxe français, celui du nombre important de travaux qui ne sont pas échangés avec l’étranger sous forme de coopératives industrielles par exemple et s’interroge sur les risques et les avantages d’une démocratie du flux…Une consultation constante avec ses risques et ses paradoxes ? Quels sont les nouveaux territoires de l’urbain, du rural ?
Voilà bien des chantiers de réflexion encore ouverts
 
 
Des « élus adjoints au numérique » dans toute la France, pour toutes les communes et pour les Municipales 2014 ?
 
Le président de l’Assemblée des départements de France Claudy Lebreton, élu des Côtes-d’Armor a plaidé pour des « adjoints numériques » dans les conseils municipaux. Il préconise aussi que le conseil national du numérique s’enracine dans les territoires et souhaite des consensus élaborés dans la proximité avec la création de pôles interterritoriaux d’ingénierie du numérique.
 
Lors de la table ronde : Viviane Artigalas, Vice-Présidente de la Région Midi-Pyrénées, Nicole Rouaire, Vice-Présidente de la Région Auvergne, Pascale Luciani-Boyer, représentante de l’AMF au Conseil National du Numérique, Présidente d’Honneur du Club des Elus Numériques évoquent leur rôle d’élue du numérique. Ne se sentant ni "évangélisatrices" ni hussards noirs" mais "dynamisatrices", elles démontrent une évolution des comportements dans les différents services et de plus en plus de travail en transversalité à mettre en œuvre. L’élu en charge du numérique peut donc aussi avoir d’autres délégations ce qui favorise cette transversalité.
 
L’acteur public ne peut plus agir seul et le caractère pyramidal des territoires est à modifier avec des mobilisations entre tous les niveaux.
 
Il est clair qu’aujourd’hui les constats sont les mêmes, une nouvelle forme de gouvernance est née et s’impose ! L’appropriation par tous aussi !
 
John Billard, Maire - Président de l’association des maires ruraux d’Eure-et-Loir, Membre du Conseil National du Numérique plaide pour un maire mobile et connecté ce qu’il réalise dans sa commune et signale que l’appropriation du numérique par les élus peut aussi passer par la création d’un site Internet !
 
Il évoque aussi la possibilité de créer de nouveaux territoires autour de l’école à définir autour de la culture avec les parents les associations… 
 
L’accès à la formation pour tous les territoires, TIC et MOOC ?
 
La problématique était ainsi posée dans un atelier avec notamment la présentation d’tun dispositif de formation à distance développé par le Conseil Régional Midi-Pyrénées à destination des demandeurs d’emploi. Ceci démontre la mise en œuvre d’une Région qui utilise depuis dix ans déjà les possibilités offertes par le numérique.
 
Je ne peux cependant pas m’empêcher de penser que les territoires sont bien trop complexes pour des évolutions rapides !
 
Le politique a mis en place à renfort de travail de persévérance d’évaluations et de financements un « système » qui valorise son action, qui favorise les structures de formation, et aide les concitoyens dans leur recherche d’emploi. Aujourd’hui se mettent en place des MOOC’S qui offrent un accès libre à des dispositifs et à des ressources d’une manière qu’il conviendrait peut-être d’observer…N’y aurait-il pas là des idées à prendre ? Des possibilités de mutualisation ?
 
A peine ce sujet fut-il évoqué qu’on sentit tout de suite des réserves…Légitimes et compréhensibles bien sûr…Mais alors quid de l’adaptabilité, du flux, "des nouveaux territoires numériques " à conquérir ?
 
Dans tous nos" territoires" à tous les niveaux, chez les élus, dans l’administation, en éducation...bien des enjeux sont présents, politiques, économiques, personnels.. Ils sont "bordés" par des modes de gestion, portés par des valeurs, par des cultures, par des croyances, des implications personnelles fortes ... 
 
Nous apercevons le fil ... Alors, sommes-nous prêts à tirer la pelote ?
 
Michelle Laurissergues
Dernière modification le jeudi, 18 août 2016
Laurissergues Michelle

Fondatrice et présidente d'honneur de l’An@é, co-fondatrice d'Educavox et responsable éditoriale.