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Contribution de Karine Guillebaud, PLP Anglais Lettres ; Sébastien Ferat, PLP Maths Sciences ; Christelle Ampoulange, PLP Lettres-Histoire-Géographie- du Lycée professionnel Martin Nadaud de Bellac. Cet article a été rédigé dans le cadre d’un projet Léa ( Lieux d’éducation associés) regroupant 6 Lycées pro du Limousin ; à savoir le projet FORMSCOLEEP (FORMe SCOlaire Enseignement Engagement Professionnel) porté par l’Ifé, en appui sur le 110 bis (CARDIE du Rectorat de l’académie de Limoges) et l’unité de recherche en Sciences de l’éducation et de la formation FrED (Education et diversités en espaces francophones, université de Limoges). Marie-Hélène JACQUES Professeure des Universités, Université de Limoges et Présidente du Comité d’orientation scientifique de Cap –Métiers de Nouvelle-Aquitaine est porteuse scientifique de ce projet.

Lors de plusieurs séminaires inter-établissements, les enseignants et équipes direction ont formalisé des pratiques innovantes auprès d’élèves de CAP. Lors du dernier séminaire, ces formalisations ont donné lieu à des articles, en appui sur des images prises en classe.

Tout a commencé par le constat d’une rencontre difficile en début de cours, d’un manque de coopération enseignant-élèves :

Un cours de 55 minutes se réduisait à 30 minutes d’apprentissage, 20 minutes pour se préparer, pour retirer les écouteurs des oreilles, ranger son téléphone et sa sacoche, puis pour retrouver le cours précédent. Ce flou favorisait le bavardage et le non-engagement scolaire dans les séances d’enseignement général et technologique, en classe, et non pas dans les ateliers où les élèves peuvent exercer leur mobilité.

Depuis longtemps, nous mettions en place des petites et grandes choses pour favoriser l’épanouissement de tous et pour une gestion cohérente des apprentissages. C’est ainsi que notre entrée dans un projet LéA a impulsé une réflexion plus aboutie : l’équipe pédagogique a eu une année pour imaginer une meilleure gestion de l’hétérogénéité et des difficultés de mise au travail.

Notre observation s’est alors arrêtée sur la notion d’espace qui est devenue évidente : les locaux permettaient d’avoir trois salles contiguës dont deux salles de classe…et au milieu coulait un passage : ce serait notre salle sas. 

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Nous avons imaginé cette salle sur le modèle des enseignements professionnels : à savoir, on entre dans les ateliers par le vestiaire où on se change, où l’on pose son sac et tous ses « oripeaux sociaux » d’adolescent … et où l’on prend tout son matériel pour pouvoir travailler.

La salle sas est donc un espace-temps où l’élève peut se préparer à être acteur de ses apprentissages et à reconnaître ses camarades de classe comme des coopérateurs avec lesquels on échange sur le cours précédent, sur le matériel nécessaire qu’on a ou pas. L’adulte présent accueille les jeunes sans le costume d’enseignant, il prend la température, demande des nouvelles de façon informelle et dans la bonne humeur.

Conséquemment, quand on entre dans la salle de classe, l’élève est prêt à accueillir le professeur et les apprentissages.

Avec cet argument, les financements du projet NEFLE (Notre école, faisons-la ensemble) ont permis l’acquisition de mobilier pour aménager ce sas.

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Ainsi une véritable chorégraphie, comme enchaînement de gestes, s’est mise en place dans cet espace agencé en préalable de l’entrée en classe :

Je passe la porte ; je suspens mon manteau et ma casquette sur la patère ; je pose mon sac sur la table centrale ; je range mon téléphone et mes écouteurs dans mon sac – au besoin, l’œil vigilant de l’adulte occasionne une pirouette pour déposer mon cher et tendre téléphone - ;

je recherche les supports et le matériel nécessaires au cours dans mon sac ; je me retourne pour déposer mon sac dans un casier ouvert ; je termine la conversation avec mes camarades et j’échange avec eux sur le cours à venir ; si besoin, je glisse vers le casier mis à disposition par l’enseignant pour récupérer les supports de cours que je n’ai pas ; …et j’entre en scène dans la salle de classe : disposé aux apprentissages, j’incarne alors mon rôle d’élève.

Lien vers la fiche action : https://nuage04.apps.education.fr/index.php/s/xt3LLPWfzMgamYG

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Au final, le SAS devient un espace de Souplesse-Accueil-Sérénité qui se répercute sur les relations élèves/ enseignant/ apprentissages : en témoigne cet instantané de vie de classe, avec des postures de concentration, de questionnement … ou d’octroi d’une pause.

 

Lycée professionnel Martin Nadaud de Bellac - Académie de Limoges

 

Lieux d’éducation associés : projet FORMSCOLEEP ((FORMe SCOlaire Enseignement Engagement Professionnel) porté par l’Ifé (Institut français d’éducation de Lyon), en appui sur le 110 bis (Centre Académique pour la Recherche et le Développement en Innovation et Expérimentation du Rectorat de l’académie de Limoges) et l’unité de recherche en Sciences de l’éducation et de la formation FrED (Education et diversités en espaces francophones, université de Limoges). 

Dernière modification le vendredi, 07 février 2025
An@é

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