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Communiqué : De septembre 2021 à juillet 2024, en collaboration avec le Ministère de l’Education nationale et plus spécifiquement, le bureau du soutien à l’innovation numérique et à la recherche appliquée de la DNE, une évaluation d’impact a été mise en place par une équipe de recherche composée de deux chercheuses, Camille Terrier et Fanny Landaud. Elle confirme ses effets sur le niveau de confiance des élèves quant à leur apprentissage du numérique, la cohésion de classe et le climat scolaire.

Durant l’année 2023/2024, 2 371 élèves du CE2 au CM2 dans 109 classes volontaires, ont participé à une expérimentation unique en France en tant que classe “test” ou “témoin” pour mesurer l’impact de IOTA, une plateforme d'apprentissage du numérique entre pairs et par le jeu, développée à l'initiative de Sophie Viger, Directrice générale de l'école 42. La mesure d’impact représente la différence de résultats entre les élèves des classes “test” qui ont bénéficié de IOTA et ceux des classes “témoin” n’ayant pas bénéficié de cet apprentissage.

Pensée pour les enseignants du CE2 au CM2, IOTA est une plateforme gratuite et prête à l’emploi, qui ne requiert aucune formation préalable.

Inspirée de la pédagogie 42, elle combine apprentissage par le jeu, entraide et co-évaluation pour développer à la fois les compétences numériques et les aptitudes sociales des élèves.
Structurée autour des 5 domaines de compétences du Cadre de Référence des Compétences Numériques (CRCN), IOTA aborde la citoyenneté numérique, la sécurité en ligne, la pensée algorithmique ou encore l’initiation à l’intelligence artificielle.
Un outil clé-en-main, collaboratif et inclusif, conçu pour faire du numérique un levier d’égalité et de confiance dès le primaire.

En pratique, IOTA s’adapte facilement à la réalité des classes : les enseignants peuvent la déployer librement, sans formation préalable. Avec ses activités ludiques et collaboratives inspirées de la pédagogie 42, la plateforme permet aux élèves de développer des compétences numériques, mais aussi des aptitudes sociales et une plus grande autonomie. L'objectif de cette étude était de mesurer l'impact de IOTA autour du développement des compétences numériques et psychosociales des élèves.

Les résultats sont sans appel: IOTA transforme la vie en classe, et les chiffres le prouvent.

● +25 % d'élèves estiment avoir acquis de bonnes ou très bonnes compétences numériques
● +16 % d'élèves et + 28 % pour ceux issus de milieux défavorisés ont acquis une meilleur confiance dans leur capacité d’apprentissage à l’école et s'estiment réussir aussi bien que leurs camarades de classe
● -45 % de situation de harcèlement physique pour les élèves issus de milieux défavorisés

« Si les technologies sont présentes dans la vie quotidienne des élèves, cela ne veut pas dire qu’ils en comprennent le fonctionnement, savent en déjouer les pièges ou qu’ils savent utiliser leur potentiel à bon escient. L’objectif de IOTA est de leur permettre de comprendre les mécanismes des outils numériques, de développer leur esprit critique et d’adopter un usage équilibré et raisonné », explique Taninna Portebos, Directrice de IOTA.

Un impact positif marquant sur les interactions sociales et sur le climat scolaire

L’étude met en évidence des progrès notables qui dépassent la simple acquisition de compétences numériques :
● Les amitiés évoluent : +19% entre filles et garçons et +9% entre enfants de milieux différents, renforçant la mixité sociale et l’ouverture.

● Le climat scolaire s’améliore nettement : -33% de situations de harcèlement physique (-45 % pour les élèves issus de milieux défavorisés) et -31% de cas de harcèlement psychologique (-40% pour les élèves issus de milieux défavorisés); alors que l’étude nationale "E-Enfance / IFOP 2023" révèle que 27% des élèves en primaire déclarent être victimes de harcèlement à l’école.

Ces avancées dessinent un cercle vertueux : en misant sur la collaboration et le jeu, IOTA aide les élèves à s’entraider, à gagner en confiance et à mieux vivre ensemble, tout en apaisant le climat de classe. Elles font aussi écho à une réalité préoccupante : d’après le baromètre e-Enfance & ARCOM (2023), près d’une famille sur cinq a été confrontée au moins une fois au cyber harcèlement et toujours selon cette même étude plus d’un élève victime de cyberharcèlement a rencontré des difficultés dans leur scolarité par la suite.

“La plateforme IOTA, axée sur l'apprentissage par les pairs au primaire, a été évaluée lors d'une étude randomisée inédite. Menée auprès de 2 371 élèves (CE2-CM2) dans 109 classes, IOTA organise l'aide, les évaluations et les projets en équipe pour favoriser la diversité et les interactions. Les résultats montrent une augmentation des interactions et de la diversité (genre, origine sociale), une hausse de la confiance sociale et scolaire, et une baisse du harcèlement. Ces bénéfices sont particulièrement marqués pour les élèves défavorisés et les filles, prouvant qu'une EdTech bien conçue peut réduire les inégalités.” témoignent les chercheuses Camille Terrier et Fanny Landaud.

Un outil nécessaire aux luttes contre les inégalités

L’impact du projet IOTA se révèle particulièrement fort auprès des filles, avec +22 % d’entre elles qui s’estiment désormais capables de programmer, réduisant ainsi l’écart de confiance avec les garçons. Ce résultat est d’autant plus marquant que, selon l’étude DEPP 2023–2024, les filles se déclarent jusqu’à 10 points de moins confiantes que les garçons dans leurs performances scolaires, notamment en mathématiques, malgré des résultats équivalents.

L’effet est également significatif dans les écoles des zones défavorisées, où la confiance scolaire progresse de +28 %. En effet, les élèves issus de milieux modestes se sentent davantage à la hauteur de leurs camarades, tandis que l’approche collaborative contribue à créer un climat plus serein et enclin à la réussite. Ces résultats sont d’autant plus notables qu’ils touchent des élèves pour qui les inégalités sociales et scolaires se cumulent dès le primaire.

Un manque de confiance en soi dès le primaire peut accentuer ces écarts, tant il limite la capacité des élèves à se projeter et à progresser dans leurs apprentissages futurs. Un décalage qui continue ensuite de se creuser dans le cursus scolaire : selon une étude de l’Observatoire des inégalités (2023), la différence de performance en compréhension écrite entre un élève issu d’un milieu favorisé et un élève issu d’un milieu défavorisé dépasse encore les 100 points à 15 ans. Autrement dit, en France, l’origine sociale reste un déterminant majeur de la réussite scolaire.

Créée avec la connaissance de ces enjeux, la plateforme IOTA agit en direction de l’égalité des chances, mais aussi sur la cohésion sociale, en donnant à chaque enfant, la possibilité de prendre confiance en lui et de s’intégrer dans la dynamique du groupe.

“L'aspect culturel, le développement de l'esprit critique, la pédagogie collaborative, la gamification assumée et le développement de compétences psychosociales font de IOTA une initiative unique quand le numérique est encore associé à un apprentissage individuel isolé. Sans se limiter exclusivement à l’enseignement scientifique, le numérique offre tant aux filles qu’aux garçons, les mêmes possibilités d’orientations, répondant ainsi à l'enjeu de la sous-représentation des filles dans les filières scientifiques.” explique Axel Jean, chef du bureau du soutien à l'innovation numérique et à la recherche appliquée à la Direction du numérique pour l'Éducation (DNE). 

IOTA est un projet ayant bénéficié de la conception à l'évaluation, d'un soutien scientifique complet. Gratuitement mis à disposition dans les classes, sa vocation sociale est un atout d'égalité des chances. Il associe contenus pédagogiques, nouvelles modalités d’apprentissage et démarche scientifique, ce qui en fait une initiative originale et innovante sur le long terme.” conclut-il.

Une pédagogie innovante et pérenne

Inspirée de la pédagogie innovante de 42, IOTA s’appuie sur un apprentissage entre pairs et fonctionne avec un système d’entraide et d’évaluation entre élèves.

Les activités, conçues sur la base du cadre de référence des compétences numériques, permettent aux élèves de développer des compétences techniques mais aussi des compétences transversales comme l'esprit critique et la résolution de problème et également psychosociales comme la coopération, la communication, l'écoute et l'empathie. En France, l’expérimentation a déjà montré des effets positifs sur la confiance, la mixité et le climat de classe.

“L’activité développe la coopération et l’entraide : le climat de la classe s’est amélioré et les élèves décrocheurs entrent dans l’activité avec plaisir et motivation !” constate Constance Assiga Saouré, enseignante en CM2

Mais l'ambition ne s'arrête pas là car le projet est déjà réclamé à l'international. Fort de l'appui du réseau mondial 42, présent dans plus de 30 pays, IOTA se lance dès la rentrée 2025 dans les pays francophones et ce, toujours gratuitement pour les écoles publiques.

Pour en savoir plus sur les résultats de la mesure d’impact rendez-vous sur : https://projet-iota.fr/study

Reportagehttps://www.youtube.com/watch?v=XPUlKK8Mu0w

 

Dernière modification le mercredi, 15 octobre 2025
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