Qui doit assister à ces réunions ? L’enseignant en charge de la conception des cours magistraux. Le chef de projet. Dans l’idéal toutes les personnes impliquées dans la scénarisation du cours (ingénieurs pédagogiques, etc) et la conception des ressources (doctorants, etc). Il n’est pas nécessaire que des décideurs soient inclus dans la boucle. La réunion peut être faite à distance via des outils comme Skype ou Google Hang Out (l’équipe du MOOC GdP ne s’est rencontrée en face à face pour la première fois qu’un mois après la fin du cours).
Première étape : ouvrir un Google Drive commun à toute l’équipe pour le partage des fichiers (ou une Dropbox mais c’est moins pratique pour le travail en simultanné). Eventuellement un Google Group si on veut éviter d’avoir à fouiller dans ses mails à chaque fois que l’on souhaite retrouver une information. Vous pouvez par exemple commencer par créer un fichier spécialement pour les comptes-rendus de réunion, un dossier pour les différents livrables, etc.
Puis première chose à discuter : les objectifs pédagogiques. La question du public-cible a normalement été résolue au cours de la (ou des) réunion(s) de cadrage. Il s’agit de faire la liste des compétences que l’on souhaite voir se développer chez les participants. Pour reprendre le cas du MOOC GdP, il s’agissait d’apprendre à utiliser une carte conceptuelle, savoir utiliser les outils informatiques nécessaires à la gestion de projet, savoir faire un calcul d’actualisation, un compte-rendu de réunion, et une planification et notamment un Gantt (entre autres). Une fois les objectifs pédagogiques bien définis, nous pouvons passer à la scénarisation et donc au choix de la pédagogie.
Je ne crois pas qu’il y ait apprentissage sans pédagogie active, qui est rappelons-le la base du MOOC (ou du moins en principe). Le contenu seul ne suffit pas (et c’est la raison pour laquelle il n’est pas possible d’organiser un MOOC avec WordPress seul). Il s’agit de proposer des activités en lien avec les objectifs pédagogiques que l’on a fixés, comme nous l’avons discuté dans le billet Anatomie des MOOC. Il faut donc répondre à la question : Quelle pédagogie souhaite t-on mettre en place dans ce MOOC ? Si l’on souhaite mettre en avant des facultés de gestion et de travail collaboratif, la pédagogie par projet sera sans doute la plus pertinente. Si l’on souhaite insister sur les capacités d’analyse et de créativité, la résolution de problème est sans doute plus adaptée, etc. Après la question Quelle pédagogie ? il faudra bien sûr répondre à la question Quelles activités ?
Pour réaliser ces activités, il est en général nécessaire de fournir des ressources pédagogiques. En général des cours magistraux, mais bien sûr des consignes pour les activités, des corrigés, des tutoriels, et tout ce que l’on peut appeler les ressources d’accompagnement. On peut par exemple construire un document similaire à celui-ci, qui fait la liste de l’ensemble des ressources du cours tout en fournissant des renseignements sur leur nature, leur responsable, leur degré d’avancement, etc. Il s’agit de répondre à la question : Quelles ressources et dans quel ordre ? Par ailleurs, il faut également se poser la question de la licence associée : licence libre (Creative Commons) ou licence propriétaire (licence par défaut). Dans le cas d’une licence libre, quel type de licence choisir ?
Vient ensuite la question du degré de contrainte : nombre et fréquences des évaluations, nombre d’heures de vidéo de cours par semaine, etc. Combien faut-il rendre de devoirs pour obtenir la certification ? Combien de jours laisse-t-on aux participants pour évaluer les copies de leurs pairs lorsque ce type de dispositif est mis en place ? Y a-t-il un seul parcours possible ou met-on en place une pédagogie différenciée ? Impose-t-on un malus si le devoir est rendu en retard ou en cas de refus de participer aux évaluations par les pairs ?
Représentation du déroulement du projet sous la forme d’un Gantt
Une fois toutes ces questions réglées, on peut passer à l’étape suivante : la planification. Cela commence par une planification interne du cours. Il s’agit de faire la liste des dates importantes. Date de l’ouverture du cours, dates de rendu des devoirs, dates des événements en live, dates de l’examen s’il y a lieu. Puis, passage aux choses sérieuses : planification de l’ensemble du projet. Dates de début et de fin de la conception des ressources, du recrutement de l’équipe et des bénévoles, de la campagne de communication, du cours, de l’envoi des certificats, etc. Si l’on veut faire les choses dans les règles de l’art, l’idéal est de faire un Gantt. Nous n’en représentons ici qu’une fraction à titre d’exemple, l’intégralité se trouve à l’adresse http://goo.gl/wTZm6.
A cette étape du projet, il peut être également intéressant de faire une carte conceptuelle pour clarifier un peu le tout. Il s’agit de répondre à plusieurs questions. Quelles sont les responsabilités des uns et des autres, les liens entre les différents acteurs, les différentes ressources ? Voici par exemple un extrait d’une carte conceptuelle du même MOOC, dont l’intégralité se trouve à l’adresse http://goo.gl/VKKHr. En vert sont représentés les membres de l’équipe du MOOC, en violet les différents partenaires : l’Université, les bénévoles, et l’hébergeur. Les livrables produits par l’équipe pédagogique sont en vert clair. Le cours est représenté en orange au moment de sa conception, en rouge pour son déroulement. Les participants et les différents éléments qui les concernent sont représentés en jaune.
Représentation du déroulement du projet sous la forme d’un Gantt
Une fois toutes ces questions réglées, on peut passer à l’étape suivante : la planification. Cela commence par une planification interne du cours. Il s’agit de faire la liste des dates importantes. Date de l’ouverture du cours, dates de rendu des devoirs, dates des événements en live, dates de l’examen s’il y a lieu. Puis, passage aux choses sérieuses : planification de l’ensemble du projet. Dates de début et de fin de la conception des ressources, du recrutement de l’équipe et des bénévoles, de la campagne de communication, du cours, de l’envoi des certificats, etc. Si l’on veut faire les choses dans les règles de l’art, l’idéal est de faire un Gantt. Nous n’en représentons ici qu’une fraction à titre d’exemple, l’intégralité se trouve à l’adresse http://goo.gl/wTZm6.
A cette étape du projet, il peut être également intéressant de faire une carte conceptuelle pour clarifier un peu le tout. Il s’agit de répondre à plusieurs questions. Quelles sont les responsabilités des uns et des autres, les liens entre les différents acteurs, les différentes ressources ? Voici par exemple un extrait d’une carte conceptuelle du même MOOC, dont l’intégralité se trouve à l’adresse http://goo.gl/VKKHr. En vert sont représentés les membres de l’équipe du MOOC, en violet les différents partenaires : l’Université, les bénévoles, et l’hébergeur. Les livrables produits par l’équipe pédagogique sont en vert clair. Le cours est représenté en orange au moment de sa conception, en rouge pour son déroulement. Les participants et les différents éléments qui les concernent sont représentés en jaune.
Voilà de quoi occuper quelques réunions je pense. Et nous sommes encore loin du compte. Quelques livrables qui manquent : la matrice de gestion des risques, et surtout le budget. Nous en avons fait une estimation grossière dans le billetMOOC : une brève étude de faisabilité, mais ce pas encore une budgétisation digne de ce nom. Cet exercice complexe revient en principe au chef de projet. Il impose d’avoir une idée assez précise du nombre d’heures qu’implique chaque tâche d’une part, et du tarif horaire correspondant d’autre part ; nous y reviendrons probablement sous peu.
Enfin, parmi les dernières tâches à accomplir avant de se livre corps et âme à la conception des ressources : l’étude d’antériorité. Quel que soit le sujet choisi, il est très probable au vu du nombre croissant de MOOC organisés sur la Toile qu’un cours similaire (ou au moins de ce domaine académique) ait été organisé (en anglais du moins). Il peut être intéressant d’aller faire un tour chez les collègues/concurrents pour voir leurs points forts comme leurs points faibles et en tirer des leçons. Il y aussi quelques sites qui fournissent des retours d’expérience intéressants, comme http://moocnewsandreviews.com/. Cela permet d’éviter d’avoir à suivre les cours dans leur intégralité et donne un bon aperçu des bonnes et des mauvaises pratiques.
Entre les réunions de cadrage et le dossier de montage, nous avons presque fait le tour de la phase d’avant-projet. Cela représente déjà un certain investissement en temps et en énergie. Et ce n’est que le début…
Tous les documents sont en licence CC-BY-NC, les originaux (format VUE pour la carte conceptuelle, Gantter pour le Gantt) sont disponibles sur demande.
Photo Credit : vuemme via Compfight cc