En maternelle, c’est sûr personne ne va tenir ce discours. Mais il existe encore dans l’inconscient collectif l’image qu’à la maternelle on chante et on joue à longueur de journée, qu’on y apprend tout au plus à devenir élève dans un joyeux petit monde de bisounours !
Et bien non, la maternelle ce n’est pas cela et même si nos élèves de 3 à 5 ans ne peuvent pas pour la plupart encore lire ou écrire de façon autonome, ce n’est pas pour autant qu’ils ne peuvent pas réfléchir, construire des savoirs pointus, collaborer et prendre du plaisir à faire des choses qu’habituellement on pense qu’ils ne sont pas capables de faire.
Non, la maternelle n’est pas un lieu à part où tous les enfants sont mignons, et débordants d’amour où le vivre ensemble est inné et où tout est facile dans le meilleur des mondes.
La maternelle est l’école de tous et le reflet de la société.
Les enfants d’aujourd’hui sont élevés dans le monde de l’immédiat et du zapping. Et dès la maternelle, cela se sent ! Depuis quelques années, nous constatons que nos élèves ont de plus en plus de mal à patienter, à se concentrer sur la durée et à accepter les contraintes de la vie en collectivité.
Alors plutôt que de le déplorer et de se morfondre, pourquoi ne pas essayer de changer les choses et faire évoluer les comportements même à la toute petite échelle d’une classe et d’une école ?
Le projet Savanturiers du cerveau
C’est l’ambition que je me suis donnée et mettre en place un projet Savanturiers du cerveau est un des outils que j’utilise dans ma classe pour faire évoluer notre constat.
Les nouveaux programmes nous demandent de donner à nos élèves les outils pour structurer leur pensée. Un projet d’éducation par la recherche s’inscrit complètement dans cette démarche, permettant aux élèves d’investiguer, de confronter leurs points de vue, d’établir collectivement des protocoles permettant de valider ou pas leurs hypothèses initiales.
Et c’est en coopérant que les élèves vont chercher, se tromper, chercher à nouveau et finir par trouver ! Coopérer n’est pas juste se mettre tous autour d’une table pour faire la même chose, c’est d’abord savoir utiliser les forces des uns et des autres, les habiletés de chacun au service du groupe !
D’autres types de projets permettent de mettre en place ces compétences mais au départ de celui-ci il y avait ma volonté de donner à mes élèves très tôt des clés pour mieux apprendre, des pistes pour mieux se concentrer.
Parce que si, très tôt, on leur montre qu’on peut travailler ainsi, on leur donne des clés pour affronter les défis de demain, alors j’ai la naïveté de croire qu’il en restera toujours quelque chose pour toute leur scolarité à venir !
Mes petits de 4 et 5 ans en sont à un âge où ils font le plus souvent ce que leurs parents ou les adultes leur demandent de faire sans vraiment se poser de questions. Construire ses propres raisonnements et apprentissages en conscience est donc un énorme travail qui prend du temps. Mais n’est ce pas avant tout le plus beau défi de la maternelle !
Ce projet n’est déjà plus le mien car mes élèves se le sont déjà appropriés avec leurs questionnements propres, ouvrant d’autres cheminements, des possibles insoupçonnés au départ par la maîtresse que je suis et c’est tant mieux. Quand les élèves surprennent leur enseignante, c’est l’enseignante qui s’adapte et pas les enfants !
Pour suivre notre projet, n’hésitez-pas à consulter notre blog de classe
Murielle Ducroo
https://blogpeda.ac-bordeaux.fr/matercapsus/
et particulièrement la catégorie « savanturiers du cerveau » https://blogpeda.ac-bordeaux.fr/matercapsus/category/savanturiers-du-cerveau/
Dernière modification le mardi, 31 janvier 2017