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Définition du dictionnaire « Le Petit Robert » : « Accompagner c’est se joindre à quelqu’un pour aller où il va en même temps que lui » (…). C’est « réduire l’angoisse qui découle de la nécessité de choisir ».

Force est de constater que l’accompagnement – en tant que nouvelle modalité de la relation qui lie une personne (ou un groupe de personnes) en quête de résolution d’un problème, avec une autre susceptible de l’aider à trouver la solution - se met en place dans un nombre croissant de secteurs d’activité.

Nombreux sont ceux qui considèrent que cela se fait avec un excès  de précipitation, avant que celles et ceux qui en ont la charge ne soient passés par l’étape qui aurait dû être première : celle de la réflexion sur ce qu’accompagner veut dire, sur ce qui distingue ces nouvelles pratiques d’aide de celles qui étaient (et continuent d’être) mises en œuvre auparavant, sur la nouvelle posture qu’il convient que le professionnel accompagnant présente au regard de l’accompagné(e), sur la place que ce dernier  doit occuper dans le rapport qui se met en place entre les deux composantes de cette relation … Il en résulte que l’accompagnement, tel qu’il se pratique aujourd’hui, est multiforme, et source d’ambiguïtés qui mettent fréquemment sous tension les professionnels accompagnants comme les accompagnés, et ce d’autant plus que la plupart des accompagnateurs d’aujourd’hui ont été formés à l’aune des objectifs et méthodes d’hier.

1. De la démarche de conseil d’hier à celle d’accompagnement à l’orientation scolaire d’aujourd’hui :

C’est au début des années 1970, peu après les évènements de mai 1968, qu’est né le système français moderne d’orientation scolaire. Dans une France alors caractérisée par un quasi plein emploi, la prééminence du secteur industriel,  l’importance croissante du besoin de former des jeunes diplômés de niveau baccalauréat et aux divers niveaux de l’ enseignement supérieur …  il n’est pas surprenant que la question des missions dévolues au système d’orientation scolaire et professionnelle français ait été posée en fonction de la nécessité d’en faire un instrument au service de la satisfaction de ces besoins.

L’orientation fut alors conçue comme devant être avant tout ce que Jean-Marie Quiesse et Danielle Ferré, dans un article paru en mai 2008 dans la revue « Les Cahiers Pédagogiques », considèrent comme étant avant tout une « mécanique d’ajustement  de la carte scolaire», au service du développement économique et social du pays. Dans un tel contexte, il était hors de question que les familles disposent en la matière d’un pouvoir de décision, celui-ci étant principalement confié aux représentants de l’institution, notamment dans le cadre des conseils de classe.

Une quinzaine d’années après, le contexte économique, social et démographique ayant fortement changé (forte croissance du secteur des services, généralisation de la scolarité au niveau baccalauréat, croissance de la part d’une génération faisant des études supérieures …), on en vint progressivement à concevoir l’orientation comme devant être de plus en plus « active », donc susceptible d’aider les familles à mieux élaborer leurs projets d’orientation, et surtout, de leur permettre de devenir acteurs de leur orientation . Pour cela on reconnut la nécessité que, dans chaque établissement d’enseignement secondaire, divers moyens soient mis à leur disposition, et que l’établissement scolaire devienne un lieu d’ « éducation à l’orientation ».

Cette évolution des missions prioritaires que doit remplir le système d’orientation scolaire fut consacrée par la loi d’orientation N° 89-486 sur l’éducation du 10 juillet 1989 qui a créé un « un droit au conseil en orientation, et à l’information sur les enseignements (…) ainsi que sur les débouchés et les perspectives professionnelles » (…). Du fait de cette nouvelle conception de l’orientation, les élèves et leurs parents furent invités à élaborer leurs projets d’orientation « avec l’aide des enseignants, des personnels d’orientation et des autres professionnels compétents ». Concernant d’abord principalement une poignée de spécialistes (les conseillers d’orientation), cela devint progressivement l’ « affaire de tous ».

Près de vingt ans après, la loi N° 2007-1199 du 10 août 2007 (dite « loi relative aux libertés et responsabilités des universités »), a mis en place « l’orientation active » (article 20). Ce texte précise que, pour ce qui est du passage des lycéens dans l’enseignement supérieur, « l’orientation active est une démarche globale de quatre séquences : l’information, la préinscription, le conseil et l’admission ». On ajoute que « les professeurs, et en particulier les professeurs principaux, appuyés par des professionnels de l’orientation, ont un rôle essentiel à jouer dans la procédure d’orientation active ». En outre, la circulaire N° 2008-092 du 17 juillet 2008 a mis en évidence la nécessité  de se fonder sur le concept de « Parcours de découverte des métiers et des formations » (PDMF), donc dans une logique de continuité commençant en amont des classes de troisième et terminales. Ces textes règlementaires furent complétés par la circulaire N°2009-068 du 20 mai 2009, qui en appelle à « la généralisation du PDMF pour tous les élèves,  (…), de la classe de cinquième à la classe terminale ». 

Enfin, un arrêté daté du 1er juillet 2015 et venu remplacer le PDMF par le « parcours avenir », défini comme étant un« parcours individuel d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel ». Conçu comme devant se dérouler tout au long des années collège puis lycée, le « Parcours Avenir » vise principalement à permettre à chaque élève d’élaborer son projet d‘orientation scolaire et professionnelle de façon continue.

Au collège, cela doit permettre aux familles de bien préparer les choix qui se présentent en fin de classe de troisième : voie professionnelle ou voie générale et technologique ? Si c’est la voie professionnelle : en vue d’un baccalauréat  professionnel ou d’un CAP ? Quelle spécialité professionnelle ? Sous statut scolaire ou par contrat d’apprentissage ?... 

Au lycée, l’objectif est d’aider les élèves à construire, de l’entrée en seconde à la classe terminale,  un parcours de formation et d‘orientation adapté au profil de chacun et cohérent par rapport aux objectifs d’études supérieures et professionnels. Ainsi, par exemple,  dans la voie générale cela renvoie au choix des enseignements de spécialité.

Aux acteurs traditionnels qui intervenaient alors pour proposer du conseil en matière d’orientation (les personnels d’orientation et les professeurs principaux) s’ajoutent désormais d’autres personnes-ressources : l’ensemble des professeurs, qu’ils soient « principaux » ou pas,  les professeurs-documentalistes), les personnels d’éducation, l’équipe de direction … , ainsi que diverses ressources et personnes ressources disponibles « hors les murs de l’établissement scolaire » : conférenciers externes, salons de l’orientation, journées portes ouvertes, centres d’information et d’orientation divers …  Dans le même temps, le conseil en orientation devient un besoin tel que l’on assiste à la multiplication des créations de « cabinets » privés qui s‘installent sur ce qu’il faut bien désormais appeler « le marché de l’orientation  scolaire et professionnelle » (sur ce point, je conseille la lecture d’un livre d’Arnaud Parienty, publié dans la collection La Découverte : « School Business »).

C’est ainsi qu’on a progressivement tendu vers le concept d’accompagnement à l’orientation.

Petit à petit, les élèves et leurs parents ont pris la mesure de l’importance que l’orientation scolaire cesse de n’être qu’un instrument de répartition des élèves entre diverses filières d’études, et devienne un des rouages principaux leur permettant de véritablement « s’orienter » (et non plus « être orientés »).

Pour cela, il est devenu nécessaire que, tout au long des études secondaires, puis supérieures, ils puissent accéder aux diverses informations et personnes ou lieux ressources leur permettant de se faire une idée juste et complète de ce qui les attend. Le but est que, désormais, chaque famille et/ou élève puisse prendre ses décisions d’orientation en toute connaissance de cause, donc de façon plus éclairée et plus réaliste. Dans cette logique, l’établissement scolaire doit s’efforcer d’être bien plus qu’un simple lieu de « translation didactique », et pour cela, doit s’ouvrir à l’idée qu’il doit devenir un espace éducatif propice à permettre à chaque élève d’élaborer son projet d’orientation.

2. Ce qu’ « accompagner à l’orientation » veut dire 

Avant de s’adonner à leur tâche d’accompagnateur à l’orientation, les divers professionnels concernés gagneraient à s’interroger sur ce qu’accompagner à l’orientation veut dire, et ce au regard de leurs métiers respectifs (enseignants, professeurs-documentalistes, conseillers d’orientation,  personnels d’éducation, personnels de direction …). Ce n’est pas chose simple car l’accompagnement à l’orientation est une notion relativement floue.  En quoi se distingue-t-Il de l’acte d’enseigner, de diriger, de conseiller… qui est le cœur de métier de la plupart des intervenants dans l’accompagnement à l’orientation ?

Si on se réfère à la définition donnée par les dictionnaires du verbe accompagner, deux éléments principaux caractérisent cette activité :

  • L’idée de se joindre à un(e) autre sans qu’une relation hiérarchique ne s’installe entre les deux composantes du binôme
  • Le fait de cheminer ensemble vers un objectif que l’on va s’efforcer de mettre en lumière 

Entre les deux composantes d’un tel binôme, la relation est principalement coopérative et donc non hiérarchique. Le lien se construit dans un esprit de partage égalitaire de la parole, des questionnements, de l’état d’avancement du ou des projets vers le(s)quel(s) on tend. La mise en œuvre du processus d’accompagnement à l’orientation se construit donc en fonction d’un objectif partagé : résoudre le problème de la nécessaire élaboration d’un projet d’orientation. Pour y parvenir, on devra s’efforcer de construire un « dispositif », au sens que le philosophe Michel Foucault attribue à ce concept : un « dispositif » doit être entendu comme étant ce qu’un individu ou un groupe social décide d’élaborer pour faire face à la nécessité de trouver une réponse à un problème. Concernant l’accompagnement à l’orientation, le problème auquel  le binôme est confronté prend la forme de la difficulté à définir un projet d’orientation scolaire et professionnelle.

Dès lors, on peut se demander si « accompagner à l’orientation » correspond véritablement à un métier. Cette activité ne serait-elle pas plutôt de l’ordre de la mission, confiée à des professionnels exerçant principalement des métiers divers (professeurs, conseillers d’orientation, psychologues, documentalistes, personnels de direction …) et ajoutant une part minoritaire d’activité au service de l’accompagnement à l’orientation des élèves et de leurs parents. Pour l’accompagnant, il y a nécessité d’adapter sa posture à cette situation nouvelle, donc d’accepter d’être bousculé puisqu’on lui demande de reconsidérer sa manière d’exercer et d’être lorsqu’il prend la posture de l’accompagnateur.

Compte tenu de leur importance quantitative dans les dispositifs d’accompagnement à l’orientation mis en œuvre dans les établissements scolaires, nous pensons utile de mettre l’accent sur la posture que les personnels enseignants sont conduits à prendre lorsqu’ils sont appelés à prendre place dans le dispositif d’accompagnement à l’orientation de leurs propres élèves, au regard de la posture qui est la leur lorsqu’ils sont leurs professeurs.

Les ambiguïtés du positionnement d’un enseignant appelé à jouer un rôle

d’accompagnateur à l’orientation de ses élèves 

Posture Accompagnateur Professeur
Relation hiérarchique Non Oui
Qui est au centre du binome ? L'élève Le professeur
Evaluation sommative de l'élève Non Oui
Objectif principal visé Elaboration d'un projet d'orientation Aquisition des savoirs faire
 

3.  Ce que les autorités ministérielles demandent de faire en matière d’accompagnement à l’orientation :

Partant du constat que la classe de troisième est un premier grand pallier d’orientation, il convient que les familles soient, en amont de cette classe, aidées à préparer des choix tels que demander la voie générale et technologique, la voie professionnelle ou la voie spécifique ? Si voie professionnelle : sous statut scolaire ou d’apprenti ? Quelle spécialité ? Si voie générale et technologique : quelle(s) option (s) ? Si voie spécifique : baccalauréat TMD (techniques de la musique et de la danse) ou baccalauréat STHR (sciences et technologies de l’hôtellerie et de la restauration) ? Etc.

Il convient que ces choix soient préparés en amont, tout au long des années collège. Pour cela, il est nécessaire de mettre en place, au sein de chaque collège, un programme d’accompagnement à l’orientation qui permette à la fois de découvrir la diversité du monde professionnel et les itinéraires de formation qui permettent de s’y préparer. Et pour que les élèves et leurs parents soient véritablement « acteurs » de leur orientation, on s’efforcera de développer leurs capacités à accéder par eux-mêmes aux informations, à les analyser et les exploiter en vue de mieux se préparer à ces diverses prises de décisions, en gardant bien à l’esprit le fait que cette quête progressive conduira à des projets plus ou moins élaborés, ce qui est tout à fait normal pour des jeunes âgés de 10 à 15 ans.

 Le lecteur intéressé trouvera une présentation officielle de ce sujet dans un vadémécum qu’il est possible de se procurer gratuitement sur le site https://eduscol.education.fr/document/949/download?attachment Outre diverses considérations générales, on y trouve de nombreuses propositions d’actions pédagogiques pour chaque niveau d’étude, de la classe de sixième à celle de troisième. Pour les élèves des voies générale et technologiques des lycées, l’enjeu le plus important est de bien se préparer au passage dans l’enseignement supérieur puisque tel est le choix d’orientation de près de 95% de ces lycéens. Pour bien y parvenir, un volume annuel de 54 heures par an et par classe, est spécifiquement dédié à l’accompagnement à l’orientation.

On vise à approfondir la découverte du monde professionnel commencée au collège, à se familiariser avec les nombreux itinéraires envisageables d’études supérieures, à découvrir les établissements d’enseignement supérieurs eux-mêmes (journées portes ouvertes, conférences de présentation, stands sur les salons de l’orientation, visite virtuelles sur sites…), et à intégrer cette double quête d’informations dans le cadre de l’élaboration progressive d’un projet d’orientation scolaire et professionnel intégré dans le projet d’établissement. Pallier après pallier (fin de classes de seconde, première, et terminale), des choix se présentent aux familles, ayant un impact sur les possibilités d’orientation qui se présenteront en fin d’année de classe terminale, avec ou sans Parcoursup, en France ou à l’international. Un vadémécum officiel intitulé

« L’accompagnement à l’orientation au lycée général et technologique » est accessible gratuitement sur le site https://eduscol.education.fr/document/3166/download . Enfin, un troisième vadémécum présente l’accompagnement à l’orientation en voie professionnelle. On y accède sur le site https://eduscol.education.fr/document/  

Son objectif principal est d’aider les élèves à établir progressivement leur projet d’avenir. Pour ce faire, il convient de leur permettre de renforcer leur connaissance du monde économique et professionnel, ainsi que des voies d’études supérieures sur lesquelles ils sont susceptibles de s’engager à l’issue d’un CAP (certificat d’aptitude professionnelle) ou d’un baccalauréat professionnel. Pour ce faire, un temps spécifique est dédié à l’orientation : des « heures de consolidation, d’accompagnement personnalisé et de préparation à l’orientation ».

Ce temps est de 101 heures en première année de CAP, et 91 heures en deuxième année, et de 90 heures en seconde professionnelle, 84 heures en première pro et 91 heures en terminale pro. Par ailleurs, il est dit que les régions sont amenées à apporter leur contribution, dans le cadre des heures dédiées, en collaboration avec les équipes éducatives. Comme avec les deux autres vadémécums, celui-ci exprime un certain nombre de principes généraux, mais aussi un très grand nombre d’actions diverses susceptibles d’être organisées, année après année, tout au long du parcours qui conduit à un CAP ou un baccalauréat professionnel.

4. Il y a encore trop loin des déclarations d’intention ministérielles aux réalités de mise en œuvre au sein  les établissements :

En 2020, l’Inspection Générale de l’éducation, du sport et de la recherche publiait son rapport thématique annuel consacré à « L’orientation de la quatrième au master ». Accessible sur le site www.education.gouv.fr, ce rapport contient une analyse très critique de la façon dont les acteurs des établissements scolaires secondaires se sont saisis de l’appel d’offre ministériel, et ont mis en œuvre l’accompagnement à l’orientation scolaire et professionnelle. 

Plusieurs points ont retenu l’attention des rapporteurs :

- « Officiellement, l’accompagnement et l’aide à l’orientation doivent bénéficier d’un volume de 54 heures au cours de chacune des trois années de lycée général et technologique, et globalement 265 heures dans la voie professionnelle ». L’Inspection générale constate que si certains établissements utilisent véritablement ces moyens pour l’accompagnement à l’orientation, ce n’est pas le cas dans une majorité d’entre eux.  Les rapporteurs note la forte tendance des professeurs, « tout particulièrement dans la voie générale », à détourner tout ou partie de ces heures pour les consacrer à leurs enseignements disciplinaires, et ce sans que les équipes de direction n’agissent véritablement dans le but de recentrer ces moyens sur le domaine de l’orientation, ainsi que cela est demandé.

- Chaque établissement est censé définir, dans le volet orientation de son projet d’établissement, un « plan d’action pour la mise en œuvre des trois axes de l’accompagnement à l’orientation » (découvrir le monde professionnel, découvrir les itinéraires de formation, élaborer son projet d’orientation scolaire et professionnelle). Or, «  les priorités et les actions menées en matière d’information et d’accompagnement des élèves sont rarement formalisées et la politique d’orientation se résume le plus souvent aux grands axes de la politique nationale et/ou académique, ce qui pose la question de la prise en compte effective du public accueilli, et du rôle des différents acteurs concernés ». Les rapporteurs en appellent à une réflexion, au niveau de chaque établissement, sur le rôle joué par chaque catégorie d’acteurs concernés, et à leur affichage dans le volet orientation du projet d‘établissement.

-  Au niveau de l’établissement, « le plus souvent, la politique d’orientation se résume à un catalogue d’actions ponctuelles et de rendez-vous plus ou moins formels (…) ». Les rapporteurs estiment qu’ « elle repose largement, en l’absence de réflexion collective et de programme d’action clairement défini, sur l’initiative individuelle et l’engagement de certains ». Si l’existence d’une politique globale et cohérente d’orientation fait encore trop fréquemment défaut au niveau de l’établissement, on peut se féliciter du fait que ce défaut est partiellement compensé par l’implication de diverses personnes, les plus fréquemment citées (mais pas uniquement) étant des professeurs principaux.

- Enfin, ce rapport dénonce le fait que trop peu d’établissements tiennent compte du fait que depuis la loi N°2018-771 du 5 septembre 2018, dite « loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel », les régions ont acquis une importante compétence en matière d’accompagnement à l’orientation dans la mesure où elles peuvent apporter leur contribution aux personnels et « usagers » des établissements scolaires qui les solliciteraient pour organiser des actions (conférences, visites d’entreprises…) sur les métiers et certaines formations professionnelles. Trop d’établissements recourent fort peu à de telles ressources, voire ignorent  l’existence même de ces possibles partenaires.

Conclusion :

L’orientation, d’abord quasi exclusivement confiée à quelques-uns (les conseillers d’orientation et les professeurs principaux), est progressivement devenue l’ « affaire de tous », aussi bien dans les établissements scolaires fréquentés (élèves, parents d’élèves, personnels enseignants - notamment professeurs principaux - professeurs documentalistes, personnels d’orientation, éducatifs, de direction …) qu’« hors les murs de l’école » (multiplication des organes, publics ou privés proposant du conseil et/ou de l’accompagnement à l’orientation, collectivités territoriales, salons spécialisés, journée portes ouvertes…). Cette évolution est indéniablement de nature à favoriser, au sein de chaque famille, la prise de conscience qu’apprendre à s’orienter est devenue primordial.

Une telle démarche est d’autant plus souhaitable que de plus en plus nombreux sont les « consommateurs  d’écoles » qui comprennent que le passage de l’élève d’un palier de formation à un autre est régi par des contraintes qui obligent chacun à se responsabiliser en tenant compte des conditions d’accès, mais aussi des perspectives professionnelles sur lesquelles ils débouchent.

A cette diversification des ressources mises à la disposition des élèves et de leurs parents pour bien s’y préparer, s’ajoute la prise de conscience qu’en matière d’orientation scolaire et professionnelle, le plus tôt est le mieux ! De la première année du collège à la sortie du lycée, le parcours d’études secondaires est parsemé, à divers paliers et notamment ceux des classes de troisième de collège et terminale des lycées, de prises de décisions en matière d’orientation qui auront plus ou moins fortement un impact sur les possibilités de poursuite des études qui s’offriront ultérieurement, et les perspectives d’activités professionnelles qui en découleront.

A première vue, l’expression « accompagnement à l’orientation » peut paraître vague, polysémique, susceptible de recouvrir divers de champs d’intervention préexistants (ceux du conseil, du coaching, du tutorat…). Mais outre qu’elle permet de « faire synthèse » entre ces diverses formes d’action en matière d’orientation, et donc d’en accroître la compréhension et le sens, elle contraint à inciter les diverses catégories de professionnels qui y exercent à s’interroger sur ce qu’accompagner veut dire et bâtir autour de ce qui est plus une «posture » qu’un métier proprement dit, un corpus commun d’outils et d’analyses susceptible de permettre aux « consommateurs » que sont les élèves/étudiants et leurs parents,  d’élaborer, à chaque étape de leur parcours d’études, leur projet d’orientation scolaire et professionnelle.

Bruno MAGLIULO

 

Dernière modification le samedi, 11 mars 2023
Magliulo Bruno

Inspecteur d’académie honoraire -Agrégé de sciences économiques et sociales - Docteur en sociologie de l’éducation - Formateur/conférencier -

(brunomagliulo@gmail.com)

Auteur, dans la collection L’Etudiant (diffusion par les éditions de l’Opportun : www.editionsopportun.com ) :

  • SOS Parcoursup
  • Parcoursup : les 50 questions que vous devez absolument vous poser avant de choisir votre orientation post baccalauréat
  • Quelles études (supérieures) sont vraiment faites pour vous ?
  • SOS Le nouveau lycée (avec en particulier toute une partie consacrée aux liens entre les choix d’enseignements de spécialité et d’option facultative, et le règles de passage dans le supérieur)
  • Aux éditions Fabert : Les grandes écoles : une fabrique des meilleurs, mode d’emploi pour y accéder

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