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Pionnière en matière de soutien au développement des tiers-lieux dans son territoire, la Région Nouvelle-Aquitaine propose un maillage territorial dense de 250 tiers-lieux, dont 76% situés en milieu rural, et dont plus de la moitié ont été soutenus par la Région depuis l’ouverture de son dispositif d’aide (Appel à manifestation d’intérêt Tiers-lieux) en 2012.

L’objectif ? Que chaque citoyen dispose d’un tiers-lieu à moins de 20 minutes de son domicile, pour travailler autrement et vivre mieux.

Le partenariat entre la Région Nouvelle-Aquitaine et la Coopérative Tiers-lieux joue un rôle déterminant dans la structuration du paysage régional, l’accompagnement des porteurs de projets, la détection des « signaux faibles » des tiers-lieux, l’adaptation de la politique régionale pour répondre au mieux aux besoins des projets dans les territoires.

La stratégie consiste à finaliser le maillage territorial et consolider le secteur des tiers-lieux en tant qu’acteurs des transitions : renforcer l'ancrage territorial des tiers-lieux par la coopération avec les acteurs locaux et l'ouverture à de nouveaux publics (artisans, agriculteurs, professionnels de santé, jeunes, demandeurs d'emploi, personnes en situation de handicap…), professionnaliser et améliorer les conditions d'accueil, renforcer les systèmes de gouvernance collective et consolider les modèles socio-économiques.

Avec la Coopérative Tiers-lieux, après plusieurs années de conventions annuelles et en raison de la dynamique de coopération entre la Région et la Coopérative, il a aussi été acté une évolution de leur relation contractuelle, via un accord-cadre 2025-2028 qui permet d’expliciter une vision commune et des objectifs partagés en faveur des tiers-lieux en Nouvelle-Aquitaine.

« L’objectif est de soutenir environ 20 projets de tiers-lieux par an mobilisant un budget régional proche de 700 000 euros par an, ainsi que la tête de réseau Coopérative Tiers-lieux. Les projets localisés en agglomération doivent s'inscrire explicitement dans un partenariat avec l’agglomération concernée. Les collectivités locales jouent un rôle déterminant de facilitation des projets : mise à disposition de locaux aux normes, aménagements techniques, ingénierie, soutien financier, communication… » précise Mathieu Hazouard, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine délégué aux enjeux numériques et aux tiers-lieux.

Les tiers-lieux en Nouvelle-Aquitaine :

Un territoire propice aux initiatives respectueuses de l’environnement et des personnes, dans le domaine agricole et de la santé

L’ampleur du mouvement des tiers-lieux en Nouvelle-Aquitaine met en lumière la capacité de la société civile à s’organiser pour répondre aux besoins des territoires. Il se compose d’une grande diversité de réalités, chaque tiers-lieu étant le fruit d’un collectif et de son contexte local.

En 2024, on observe que les initiatives solidaires et écologiques se multiplient dans les tiers-lieux, afin de rompre l’isolement, favoriser la mixité et expérimenter de nouvelles formes de travail, de production et de consommation, plus respectueuses de l’environnement et des personnes. De plus en plus de tiers-lieux de production relocalisent la fabrication, revalorisent les savoir-faire locaux et développent le réemploi. Modèles complémentaires aux grands pôles industriels, les ateliers partagés réunissent des professionnels (artisans, designers, entrepreneurs, TPE/PME) locaux, au sein de lieux dédiés gérés par des structures souvent associatives ou coopératives (SCIC), pour produire autrement.

L'essor de la vocation agricole et/ou alimentaire des tiers-lieux est également à noter. Les tiers-lieux nourriciers permettant d’expérimenter de nouvelles pratiques agroécologiques, ils contribuent à renforcer l’autonomie et la justice alimentaire des territoires.

Les actions menées par les tiers-lieux sont nombreuses, avec un intérêt grandissant pour le prisme « santé ». A la fois espaces complémentaires aux cabinets médicaux, lieux de réconfort pour les proches aidants et lieux d’innovation sociale, les tiers-lieux ouvrent un nouveau regard sur la santé mentale et physique, et sur la relation soignant/soigné.

Enfin, les tiers-lieux offrent des espaces où des personnes de tous âges peuvent se rencontrer, échanger et collaborer, consolidant ainsi les liens sociaux et favorisant la transmission des savoirs entre générations. De nombreux tiers-lieux se constituent comme des espaces ressources pour des populations plus jeunes, en coopération avec des acteurs locaux comme les missions locales qui les accompagnent dans leur insertion sociale et professionnelle.

2ème région française en nombre de tiers-lieux après l'Ile-de-France (l’essentiel étant à Paris), la Nouvelle-Aquitaine reste la 1ère en termes de maillage territorial

Le maillage territorial, composé de près de 250 tiers-lieux néo-aquitains, est le fruit de dynamiques territoriales accompagnées par la Coopérative Tiers-lieux, tête de réseau régional avec qui la Région Nouvelle-Aquitaine cultive un partenariat ambitieux depuis 2011. Tiers de confiance des pouvoirs publics et des acteurs locaux, la Coopérative Tiers-lieux est également organisme de formation et certificateur national de la formation « Piloter un tiers-lieu », et assure enfin une fonction de laboratoire d’innovation sociale via l’accompagnement de démarches d’expérimentations et d’innovation.

Une dynamique qui nourrit aussi l’action régionale

Les tiers-lieux incarnent la logique de décentralisation : ils partent des besoins territoriaux et des compétences des citoyens. Ce sont des laboratoires des transitions, qui permettent d’envisager d’autres modèles socio-économiques, d’autres rapports sociaux, d’autres modèles de gouvernance, plus partagés, d’autres rapports à l’environnement (respect des environnements sociaux et naturels).

Les tiers-lieux permettent de réinventer un rapport au territoire, de réinventer l’action publique, d’expérimenter. Ils s’inscrivent pleinement dans les engagements pris par la Région dans le cadre de Néo Terra, sa feuille de route pour accélérer la transition écologique et énergétique : ancrer les solidarités au cœur des transitions, innover pour une économie responsable et durable, accélérer les transitions agroécologiques et alimentaires.

A ce titre, la dynamique tiers-lieu, par son approche transversale, contribue à la mise en œuvre de nombreuses stratégies régionales :

  • Economie et emploi : relocaliser des activités et des savoir-faire, source d’innovations et levier-clé de réponse aux transitions, notamment dans les fablabs, diffuser les modèles de l’ESS dans l’économie, lieux démonstrateurs de coopérations territoriales. Modèles complémentaires aux grands pôles industriels, les tiers-lieux réunissent des professionnels (artisans, designers, entrepreneurs, TPE/PME) locaux, au sein de lieux dédiés gérés par des structures souvent associatives ou coopératives (SCIC), pour produire autrement ;
  • Aménagement du territoire : renforcer l’attractivité des territoires, lutter contre la dévitalisation des bourgs et centre-ville ;
  • Formation professionnelle et emploi : favoriser l'accès des publics en diversifiant les lieux de formation, faire émerger des solutions et des approches pédagogiques innovantes. La capacité des tiers-lieux à mobiliser la jeunesse étant particulièrement intéressante ;
  • Agriculture : relocaliser la production et développer des pratiques agroécologiques dans les tiers-lieux nourriciers, accompagner des changements de modes de consommation vers une alimentation locale et de saison, diffuser des modèles de l'ESS dans le monde agricole ;
  • Santé : à la fois espaces complémentaires aux cabinets médicaux, lieux de réconfort pour les proches aidants et lieux d’innovation sociale, les tiers-lieux ouvrent un nouveau regard sur la santé mentale et physique, et sur la relation soignant/soigné ;
  • Jeunesse / Education : expérimenter « Faire tiers-lieu dans les lycées » ;
  • Europe : la Région est présélectionnée pour bénéficier de financements européens dans le cadre du projet ATLAS « Accompagnement des Tiers-lieux Nourriciers de l’espace Sudoe » avec des partenaires d’Occitanie, de l’Espagne et du Portugal.

Les tiers-lieux offrent des espaces où des personnes de tous âges peuvent se rencontrer, échanger et collaborer, consolidant ainsi les liens sociaux et favorisant la transmission des savoirs entre générations. De nombreux tiers-lieux se constituent comme des espaces ressources pour des populations jeunes, en coopération avec des acteurs locaux comme les missions locales qui les accompagnent dans leur insertion sociale et professionnelle.

Quelle stratégie pour 2025-2028 ?

A la suite de l’évaluation de l’AMI 2022-2024 réalisée en juin 2024 avec 15 tiers-lieux, la Coopérative Tiers-lieux, des partenaires externes, plusieurs directions internes et des élus régionaux, il a été acté la stratégie régionale 2025-2028 suivante.

Il s’agit de finaliser le soutien à la création de tiers-lieux pour parfaire le maillage sur le flanc Est régional, avec notamment la Vallée de la Dordogne Corrézienne, la Haute Corrèze, l’Est Creuse, etc., mais aussi le Lot-et-Garonne, le Mellois-Ruffécois, le Sud Vienne et le Val de Saintonge.

2025-2028 doit aussi permettre de poursuivre la consolidation des tiers-lieux existants en professionnalisant les conditions d'accueil et le développement d’activités permettant de renforcer l’ancrage territorial et les modèles économiques dans 5 domaines :

  • Apprendre et se former autrement - #orientation #remobilisation #formation
  • Fabriquer et produire autrement - #artisanat #fablabs #réemploi
  • Nourrir autrement - #agroécologie #circuits courts #alimentation
  • Soigner autrement - #santé #prévention #onehealth
  • Expérimenter - #recherche #ingénierie de la coopération

Bilan de l’AMI Tiers-lieux 2022-2024 ? C’est 40 projets soutenus !

L’AMI Tiers-lieux 2022-2024 a permis de soutenir 40 projets :

  • 30 % d’aide à la création de nouveaux tiers-lieux dans les zones blanches : Meux (17), Ségur-le-Château (19), Pontarion (23), Thiviers (24), Saint-Martial-d’Artenset (24), Paleyrac (24), Abjat-sur-Bandiat (24), Blanquefort (33), Le Porge (33), Audenge (33), Mimbaste (40), Aire-sur-l’Adour (40), Cancon (47), Casteljaloux (47), Lestelle-Bétharram (64), Vausseroux (79), Lusignan (86) et Saint-Sulpice-les-Feuilles (87) ;
  • 70 % d’aide au développement de tiers-lieux déjà existants pour lancer de nouvelles offres de services dans les thématiques ciblées : orientation-formation, ateliers artisanaux partagés-fablabs, terres agricoles partagés, expérimentations ;
  • Pour un budget de 1,6 millions d'euros du pôle Développement économique et environnemental de la Région, direction de l’ESS qui pilote l’AMI Tiers-lieux, soit une aide moyenne de 46 000 euros par projet et un taux moyen d’aide de 42% ;
  • Mobilisant aussi un budget de 2,7 millions d‘euros au titre du pôle DATAR (Délégation à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale) de la Région et du dispositif Lieux innovants de services aux publics, pour l’aide aux travaux de construction / réhabilitation de bâtiments publics en centre-bourgs ;

  • Mobilisant également 3,8 millions d‘euros de l’Union européenne dont 3,3 millions d’euros dans le cadre du plan de relance - programme DEFFINOV, pour l’aide au développement de tiers-lieux sur la thématique formation, et 0,5 millions d’euros de FSE (Fonds social européen) via le programmeAMPLI (Aide au Micro-Projet Local Innovant).
Dernière modification le mercredi, 19 mars 2025
An@é

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