Encore plus réconfortant, les sciences dites dures (Mathématiques, Physique et Chimie) ont retrouvé leur attrait pour les nouveaux bacheliers. Mieux que cela, le choix de ces derniers ne se fait pas par défaut et les sciences attirent à nouveau les meilleurs d’entre eux (mentions bien et très bien) qui ont inscrit l’université en premier vœux sur le portail « admission post bac ».
Les chiffres globaux pour 2014 ne sont pas connus à l’heure actuelle mais dans certaines universitésl’afflux des étudiants en sciences est spectaculaire (cf « le Monde » du 9 octobre en pages campus). C’est le cas à Paul Sabatier Toulouse III où les sciences accueillent 36% d’étudiants supplémentaires par rapport à 2012 et où la rentrée a, de ce fait, du être reportée de quelques jours.
Quelles explications à ce phénomène ?
La réforme des lycées, mise en place en 2010 commence à porter ses fruits. Elle a modifié l’enseignement des sciences en accentuant leur aspect expérimental, ce qui les rend moins austères et plus abordables même si cela se fait au détriment de l’acquisition de notions de mathématiques et physique qu’il faudra consolider dans l’enseignement supérieur. Cette même réforme a permis aux élèves de seconde qui envisagent des études scientifiques de suivre un enseignement optionnel dit d’exploration, MPS ( méthodes et pratiques scientifiques ) dans lequel les enseignants concernés ont beaucoup investi pour montrer l’actualité et l’intérêt des modèles offerts par les sciences fondamentales. Dégagés, dans ce cadre, des soucis habituels de l’évaluation des acquis individuels, ils ont pu rendre plus ludique l’approche de certains concepts.
De leur côté les universités ont fait un gros effort d’ouverture et sont allées à la rencontre de leurs futurs étudiants en multipliant les rencontres avec les lycéens et les journées portes ouvertes, appuyant ainsi de façon efficace le travail des conseillers d’orientation et des professeurs principaux des classes de terminale. Elles ont ouvert leurs laboratoires aux lycéens et favorisé des partenariats avec des classes de seconde et première S (stages hippocampes, opération Math en jeans, faites de la science, et tant d’autres actions locales où le contact est établi entre un chercheur et des lycéens). Elles ont mis en place divers dispositifs d’aide et d’accompagnement pour réduire les taux d’échec en première année. Elles communiquent de mieux en mieux sur le fort taux d’insertion professionnelle de leurs diplômés en sciences et, en particulier, en sciences exactes.
Les sciences ont investi les média où elles bénéficient du charisme de vulgarisateurs de renom et de talent : hier, Georges Charpak (prix Nobel de physique) aujourd’hui Cédric Villani (mathématicien, médaille Fields 2010). Ces professeurs et bien d’autres contribuent à casser les stéréotypes du chercheur et à rendre les sciences accessibles, vivantes, humaines (sans jeu de mots).