Le programme de ce temps fort, qui a été élaboré conjointement avec plusieurs acteurs, certains présents, d’autres ne pouvant être parmi nous aujourd’hui, en particulier Pascal BOUZIN, Adjoint au délégué de région académique au numérique éducatif, est riche en témoignages, en interventions et il correspond à la première étape d’un projet multi-partenarial que l’An@é souhaite porter durant les trois prochaines années, avec pour thème central « Les intelligences artificielles et l’esprit critique » autour de trois dimensions : éthique, pragmatique et prospective.
L’ Association Nationale des @cteurs de l’Ecole, fondée en 1996, partage ses réflexions avec tous les acteurs du monde éducatif et accompagne les évolutions de l'École, l’impact des médias et du numérique sur les cultures, sur notre société et l’éducation. Depuis de nombreuses années Michelle LAURISSERGUES, directrice éditoriale de notre média, Educavox, fondatrice de l’An@é, œuvre dans notre communauté qui contribue au partage d’expériences, d’expertises et de projets. Aujourd’hui elle poursuit pleinement son action à mes côtés et celui des membres de notre association. Je la remercie vivement pour son engagement et ses contributions essentielles pour notre collectif.
Esprit critique es-tu toujours là ?
Question centrale que nous posons en introduction de ce séminaire : en quoi et comment les évolutions du numérique et plus particulièrement des intelligences artificielles modifient-elles le rapport à cette compétence, si importante pour le devenir de nos jeunes, dans le cadre d’une émancipation éclairée, vecteur d’une citoyenneté responsable, en phase avec notre société actuelle ? L’esprit critique est une priorité pour l’ensemble des acteurs éducatifs et l’évolution des modes de communication et des modes d’accès aux informations et savoirs, nous interroge sur les modalités d’éducation, de formation et d’accompagnement à mettre en œuvre.
Nous sommes tous concernés par ces enjeux et les réponses qui commencent à être apportées dans les différents lieux de médiation, scolaires ou extra-scolaires, familiaux, associatifs… méritent d’être regardées et travaillées.
Dans cette perspective, le rapport « Enfants et écrans : à la recherche du temps perdu » remis au Président de la République, en avril 2024 et rédigé par une commission d’experts dans de nombreux domaines, émet 29 propositions structurées en six axes déclinés en mesures opérationnelles.
Je souhaite vous en citer quelques-unes, au regard du consensus scientifique sur l’impact négatif des écrans sur le sommeil et les troubles du développement, pointant également une forte addiction des jeunes, devenant ainsi vulnérables par des usages non régulés : accompagner les parents en leur donnant des points de repère et les outiller, protéger plutôt que contrôler ; former les enseignants à travers une cohérence et une progressivité dans la stratégie numérique à l’école, tout en développant un continuum avec les partenaires éducatifs ; définir une stratégie globale d’éducation au numérique, intégrant la protection des jeunes avec une coordination des différents acteurs sur les territoires…
Par ailleurs, toujours en lien avec notre séminaire et notre projet global, la conférence de consensus du CNESCO, Centre National d’Etudes des Systèmes Scolaires, qui s’est déroulée à Paris les 5 et 6 novembre 2024, avait pour thème « Les nouveaux savoirs et nouvelles compétences des jeunes : quelle construction dans et hors de l’école ».
Anne CORDIER, Professeure des Universités en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Lorraine, co-présidente de la conférence, a très bien mis en évidence les principaux axes de réflexion partagée lors de ces deux journées :
Remobiliser des actions autour de l’éducation aux médias et à l’information (EMI) afin de construire un esprit critique permettant d’évaluer la qualité des sources et la fiabilité des informations;
Mesurer les enjeux sociétaux des IA génératives et développer la pensée critique (avoir conscience de son écosystème informationnel), avec la place de l’école à côté des autres acteurs éducatifs (faire le lien pour une meilleure continuité…);
Saisir la complexité des situations et ne pas exclure les pensées divergentes, promouvoir les compétences numériques et psycho-sociales des différents personnels en complémentarité avec celles dites non-académiques (persévérance, engagement, coopération, capacité à gérer le stress…).
La première partie de notre après-midi sera consacrée aux témoignages et retours d’expériences, avec une animation assurée par Véronique CARAYON, IA-IPR Etablissements et Vie scolaire à Bordeaux, qui sera aussi garante du temps. Elle sera suivie d’une table ronde avec plusieurs personnalités issues d’univers professionnels et éducatifs différents.
Je tiens à conclure mon intervention en inscrivant également notre démarche dans le cadre de la future « Année européenne de l’éducation à la citoyenneté numérique », sachant que 2025 sera l’occasion de nombreuses manifestations centrées sur l’objectif principal : responsabiliser les citoyens et les doter des compétences nécessaires pour exploiter les avantages des technologies numériques, prendre conscience de leur impact et apprendre à naviguer de manière responsable et éthique dans les environnements numériques.
Dans la continuité de ce séminaire nous allons diffuser dans notre média Educavox plusieurs articles qui pourront reprendre certains points évoqués au cours de nos échanges et ainsi, nous constiturons un dossier ainsi accessible à tous.
Dernière modification le mardi, 10 décembre 2024