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Quel est le rapport de nos concitoyens à la science, aux médias et au débat d’idées ? Gardent-il un bon souvenir des maths à l’école, font-ils plus confiance aux scientifiques ou aux Youtubeurs, pensent-ils que l’homéopathie est une science ? Pour s’informer, préfèrent-ils se fier à la radio ou aux réseaux sociaux ? Sont-ils aptes à changer d’avis en débattant avec des personnes qui ne pensent pas comme eux ?

Pour la 3ème année consécutive, Universcience, l’établissement public qui regroupe le Palais de la découverte et la Cité des sciences et de l'industrie, sonde les Françaises et les Français sur toutes ces questions, et bien d’autres, pour mieux cerner leur rapport à l’esprit critique. Pour cette édition 2024, le Baromètre questionne en ouverture leur perception et leur compréhension de l'intelligence artificielle. Quels secteurs va-t-elle changer, est-elle fiable et neutre, et pourrait-elle un jour recevoir un prix Nobel ?

Voici ci-dessous les grands enseignements de cette étude :

1. Les Français et l'intelligence artificielle : intéressés, ils ne sont pas prêts à la laisser piloter un avion ou prescrire un médicament

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  • Comment les Français et les Françaises perçoivent-ils le sujet de l'IA ? Si 61% des sondés y voient une révolution technologique majeure du niveau de celle de l’imprimerie, 85% pensent nécessaire sa réglementation.
  • Sur les tâches qu'ils pourraient leur confier : 75% lui font confiance pour détecter des erreurs, 73% analyser des données, 70% trouver des informations. En revanche, piloter un avion ? Seulement 28%. Prescrire un médicament ou rendre des décisions de justice, seulement 33% et 25%.
  • Concernant les IA génératives : 65% du panel en ont déjà entendu parler, mais seulement 23% en ont déjà utilisé, 34% ne sachent pas de quoi il s'agit.
  • Délivrer le prix Nobel à une IA ? 74% des sondés répondent par la négative.

2. Les Français et la science : un intérêt confirmé pour la science, mais des interrogations éthiques et des disparités de genre, économiques et territoriales

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  • Les sujets scienfiques, comme ceux relatifs aux nouvelles technologies, intéressent 69% des sondés - c’est plus que le sport (48%) ou même la politique (61%).
  • 8 à 9 enquêtés sur 10 jugent très positivement la science et ses apports.
  • Quelles disciplines sont-elles vraiment scientifiques ? Si, sans surprise, la chimie, la médecine et la biologie se détachent, les sciences humaines (archéologie, sociologie) reçoivent des réponses moins tranchées. L’économie se retrouve quant à elle en bas de classement, 26 % seulement des répondants la considérant comme une science, ce qui la situe derrière l’homéopathie.

3. Les Français et l'esprit critique : un rapport différencié

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  • Si la majorité des répondants se définit comme ayant l’esprit critique (75%), un quart répond par la négative ou ne se prononce pas.
  • Lorsqu'on leur demande de définir l'esprit critique, ils le définissent en premier lieu par le raisonnement logique et rationnel (44%), la capacité à se méfier de ses propres intuitions (14%) Sur la manière de débattre, les réseaux sociaux sont plus utilisés chez les jeunes que par l'ensemble du panel (34% vs 22%).
  • Lorsqu'on interroge les sondés sur les enseignements qui leur ont permis de développer leur esprit critique, ils pointent le français et la littérature, deux fois plus que les mathématiques.

4. Les Français et les moyens d'information : des différences générationnelles et de genre

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  • Internet (hors réseaux sociaux, 71 %) et la télévision (67 %) sont toujours leurs deux principales sources d’information, avec de fortes différences générationnelles. Chez les jeunes, Internet domine, avec une hausse de 5 points par rapport à 2023.
  • Même si l’écoute de la radio est en léger recul, elle demeure le média qui suscite le plus la confiance (55 %)mailing presse 4

5. Les 18-24 ans : plus intéressés par les sciences, plus connectés et ouverts à l'IA que la moyenne du panel

  • Concernant l'IA, 46% des jeunes ont déjà utilisé une IA générative, soit deux fois plus que la moyenne du panel.
  • Ils ressortent comme ayant des pratiques scientifiques plus élevées que la moyenne : la prise d'informations par exemple, 79% contre 62% pour le reste du panel.
  • Pour ce qui est du débat, les jeunes préfèrent échanger avec des personnes qui partagent leur opinion (64% contre 46%).
  • Pour s'informer, Internet reste leur principale source, en hausse de 5 points par rapport à 2023.

> L'intégralité des résultats de cette édition sont à retrouver dans le dossier de presse en téléchargement et sur universcience.fr

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Le Baromètre de l’esprit critique a été conçu avec l’appui d’un comité scientifique réunissant :

  • Michel Dubois, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), directeur du GEMASS (Groupe d’Étude des Méthodes de l’Analyse Sociologique de la Sorbonne)
  • Emiliano Grossman, professeur associé à Sciences Po, rattaché au Centre d'études européennes et de politique comparée et directeur du Centre de données socio-politiques (CDSP)
  • Elena Pasquinelli, responsable Recherche et évaluation, Fondation La main à la pâte, associée à l’Institut Jean-Nicod, membre du Conseil scientifique de l’Éducation nationale
  • Magda Tomasini, directrice de l’évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse
  • Michel Wieviorka, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS)

La partie IA a été conçue avec la relecture de :

  • Jean-Gabriel Ganascia, professeur Sorbonne Université, chercheur au LIP6.
  • Lionel Obadia, professeur en Anthropologie, université Lyon 2 / LARHRA (UMR5190) actuellement engagé dans des travaux sur l’IA et la robotique.

Du 21 mars au 3 avril 2024 Le Printemps de l'esprit critique

Initié à la Cité des sciences et de l’industrie et aux Étincelles du Palais de la découverte en 2022, le Printemps de l’esprit critique propose deux semaines d’événements, d’ateliers, de conférences et de formations pour sensibiliser à l’importance de l’esprit critique et permettre à chacun de le cultiver, du 21 mars au 3 avril 2024.

Pour sa troisième édition, le Printemps devient national en s’ouvrant à de nombreux acteurs de la culture scientifique et de l’éducation aux médias (centres de culture scientifique, bibliothèques, institutions d’enseignement supérieur et de recherche, acteurs associatifs...).

Une cinquantaine de participants, répartis sur tout le territoire (dont quatre à l’étranger), présente une riche programmation à destination de tous les publics. La plupart d’entre eux ont intégré des focus sur l’intelligence artificielle, thématique de l’édition 2024 du Baromètre de l’esprit critique. À la Cité des sciences et de l'industrie, le public aura accès à un parcours spécifique avec cinq médiations inédites autour de l'intelligence artificielle.

> Découvrez toute la programmation du Printemps de l'esprit critique dans le dossier de presse en téléchargement.

1-_Dossier_Presse_PEC20242.pdf

1-Baromètre_DP_BEC20241.pdf

Dernière modification le vendredi, 22 mars 2024
Universcience

Universcience, qui regroupe le Palais de la découverte et la Cité des sciences et de l'industrie, a pour ambition de faire connaître et aimer les sciences d'aujourd'hui ainsi que de promouvoir la culture scientifique et technique. http://www.universcience.fr/fr/accueil/