Souvent perçue comme le prix Nobel des mathématiciens, cette récompense distingue l’œuvre d’un mathématicien dans son ensemble et Yves Meyer mérite amplement cette distinction tant ses travaux sont à la fois fondamentaux et variés :
On y trouve des accomplissements théoriques d’une grande profondeur, en particulier dans le domaine de l’analyse harmonique, ainsi que des contributions décisives en direction des autres disciplines scientifiques, notamment par le développement d’outils innovants dans le domaine du calcul numérique qui ont eu un impact majeur dans le monde des applications.
Chose rare, son œuvre démontre qu’il n’existe pas de ligne de séparation entre « mathématiques pures » et « mathématiques appliquées »… et elle peut servir de réponse à la question souvent entendue : à quoi servent les mathématiques ?
C’est sans doute pour ses travaux sur les ondelettes et leurs applications au calcul numérique qu’Yves Meyer est le plus connu et cette théorie des ondelettes est devenue un outil incontournable dans toutes les opérations liées au traitement du signal, de l'image et de la vidéo (codage, transmission, débruitage, reconstruction d'images floues,...) ; si bien que le standard JPEG, utilisé comme norme en compression d'image depuis l'an 2000, est basé sur les décompositions en ondelettes. Sans elles, la taille numérique des images et des sons serait telle que l’on ne pourrait pas les échanger comme on le fait tous les jours avec nos ordinateurs et nos téléphones.
Comme si cela ne suffisait pas à ses mérites, il a été un professeur très apprécié de ses étudiants et ses premiers mots du discours à l’académie des sciences le soulignent avec modestie : « ce que j’ai le plus aimé dans ma carrière, ce sont mes élèves. Ce sont eux qui ont fait ce prix ».
Dernière modification le mercredi, 29 mars 2017Le comité Abel honore ainsi un excellent ambassadeur des mathématiques tourné vers les autres sciences et plus simplement vers les autres.