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L'erreur est humaine, autrement dit universelle. Le droit à l'erreur, lui, ne s'applique pas de façon uniforme à la surface du globe. En la matière, la France a sans doute beaucoup à apprendre des autres pays. En particulier pour tout ce qui touche à l'éducation. Ainsi, l'étude PISA  met en évidence une forme d'inhibition très française. Beaucoup de nos élèves, en effet, préfèrent s'abstenir de répondre ou de s'engager dans certaines épreuves plutôt que de prendre le risque de se tromper.

Par ailleurs, le vocabulaire utilisé dans les classes pour désigner les tentatives infructueuses en dit long sur notre rapport complexe pour ne pas dire compliqué à l'erreur. Nous parlons de faute même si ce mot est moralement connoté et lourd de culpabilité.

Or, quel mal y-a-t-il à donner une fausse réponse, un résultat erroné? Ne gagnerait-on pas à voir avant tout dans l'erreur un essai imparfait? Se tromper, comprendre son erreur constitue l'un des quatre piliers de l'apprentissage au côté de l'engagement, de l'attention, et de la consolidation du savoir et des compétences. Mieux, l'erreur est la condition même de l'apprentissage.

Réhabiliter l'erreur, c'est opérer une petite révolution scolaire.

C'est repenser la notation, en donnant plus de place à l'évaluation "formative" qui permet à l'élève de cerner ses forces, ses insuffisances, ses marges de progression. A défaut, les notes sont trop souvent la source d'un stress qui, à forte dose, exerce des effets néfastes sur l'attention, la concentration, la mémorisation. Une erreur dont nous avons beaucoup à apprendre. Et, peut-être aussi, par la même occasion repenser notre rapport au savoir et à l'éducation.

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Dernière modification le lundi, 31 mai 2021
Figeac Patrick

Proviseur honoraire, bénévole à https://radiobastides.fr/ en Lot-et-Garonne, président d’une association intermédiaire par l’activité économique, auteur. Pour retrouver les chroniques et autres actualités : https://radiobastides.fr/