L’Ecole du monde d’après est décrite, à travers ces résultats, comme une institution qui donnerait aux enseignants les moyens d’une plus grande adaptation aux élèves pour garantir la promesse républicaine d’une égalité pour tous.
Le lien, le groupe, le présentiel, ce qui fonde la relation enseignant enfant sont fortement mis en avant comme les fondamentaux à conserver.
Les enseignants rappellent aussi leur attachement aux valeurs humaines et républicaines portées par l’école qui fondent leur engagement pour le service public. Ainsi la bienveillance, le partage et le vivre ensemble sont largement plébiscités comme des éléments socles. Et ceci au service d’une pédagogie qui s’adapte et se fait au plus près des particularités des enfants.
Il y a une demande claire d’accentuer la personnalisation et les possibilités d’inclusion au sein de l’école.
Les moyens pour arriver à cette évolution souhaitée de l’Ecole se retrouvent en creux dans ce qu’il faut « jeter ». Pour plus de personnalisation au service des élèves ayant de fait des niveaux d’apprentissage différents, les enseignants ont en effet mis en avant ce qui les empêche, les contraint. On retrouve notamment la description d’une organisation trop lourde qui freine l’enseignant en le contraignant dans une organisation scolaire, trop rigide, trop administrative. Les enseignants aspirent par ailleurs à des dispositifs de formation plus pratiques, plus concrets et plus proches du terrain.
Une rentrée hors norme : des difficultés de grande ampleur pour les enfants de l’éducation prioritaire
Plus de 27% des élèves scolarisés dans l’éducation prioritaire sont en grande difficulté, voire en très grande difficulté contre15% hors éducation prioritaire, selon le ministère de l’éducation nationale.
Selon la précédente étude SynLab 'Confinement et décrochage' menée auprès de plus de 1000 enseignants publiée en mai 2020,
- La fermeture des classes liée à l’épidémie Covid-19 a encore accentué les difficultés : plus de 30% des élèves de collèges REP et lycées professionnels se sont désengagés de leur scolarité (20% des élèves en général) ;
- 60% de ces élèves décrocheurs étaient déjà identifiés comme étant à risque de décrochage avant le confinement.
- Les enseignants de collèges en REP et lycées professionnels ne sont pas parvenus à garder contact avec près de 25% de leurs élèves.
Selon les termes de la tribune « On ne refondera pas l’école sans les enseignants » publiée dans le JDD le 23 août 2020 signée par François Dubet, Cynthia Fleury, Florence Rizzo, François Taddei « Les enseignants veulent à la fois un cadre national fort et une liberté accrue sur le terrain ».
Ces quatre experts ont analysé les réponses de 860 enseignants aux 3 questions posées par le philosophe Bruno Latour pour imaginer le monde d’après : « Qu’est-ce qu’on garde ? Qu’est-ce qu’on jette ? Qu’est-ce qu’on change ? » . Ies enseignants marquent leur attachement au relationnel et au présentiel qu’aucun outil numérique ne pourra remplacer.
Ils expriment aussi leur désir de mieux travailler en équipe et d’être plus autonomes par rapport aux programmes jugés trop chargés, aux rythmes scolaires inadaptés selon eux et à une charge administrative qui leur semble trop importante. Face à une nécessaire cohérence au niveau national, ils souhaitent une déconcentration des moyens de formation au niveau de l’établissement scolaire pour réhumaniser les métiers de l’éducation.
Dont acte ! Ces analyse seront, n’en doutons pas, d’un grand intérêt dans le cadre du grand débat ouvert par « Les États Généraux du numérique pour l’Éducation ». http://etats-generaux-du-numerique.education.gouv.fr
A vos claviers !
Communiqué de presse : Communiqué de presse_Ecole d’après_SynLab
Dossier de presse : Dossier de presse_SynLab_août 2020
Dernière modification le mercredi, 02 septembre 2020