Un exercice de prospective par Pascal Mallet - Université Paris Nanterre
En mars 2020 le confinement à domicile des élèves français et de leurs enseignants, du fait de la pandémie de COVID-19, les a amenés à passer au télétravail.
On examine de façon prospective certaines conséquences plausibles, pour les élèves, de ces conditions de vie et d’enseignement inédites. La privation d’échanges directs avec les enseignants et le recours massif aux médias numériques devraient avoir altéré la qualité des apprentissages scolaires et accentué celles des différences individuelles qui sont liées aux moyens de supervision parentale. L’absence d’interactions sociales directes entre élèves pendant la journée pourrait avoir induit des tensions intrafamiliales, stimulé la consommation de produits numériques de divertissement et accru leurs effets délétères sur le développement psychosocial. L’étayage éducatif par les parents et les enseignants est d’autant plus important que les enfants, mais aussi les adolescents, sont amenés à passer du temps connecté. L’expérience de la pandémie, vécue par les jeunes à travers le monde, pourrait avoir stimulé leur réflexion sur les moyens de ne pas perpétuer certaines conduites écocides.