1. Pourquoi changer ?
Pourquoi est-ce si important, cette fois ? Pourquoi tant d’engouement, de débats parfois émotifs et de propositions audacieuses ? Des changements et des réformes en éducation, on en a vus passer au fil des ans. Plusieurs. Pas toujours concluant. À mon avis, cette fois-ci, c’est tout sauf banal et technocratique. Permettez-moi ce zoom-out afin de mieux situer et de saisir l’ampleur des transformations que nous vivons et de leurs impacts. C’est Klaus Schwab, du Forum économique mondial qui dit :
« L’élan de la troisième révolution industrielle enclenchée en 1969 et plongeant l’économie mondiale dans l’ère du numérique est suffisamment puissant pour engendrer une quatrième révolution. Loin de n’être qu’une prolongation de la numérisation de l’économie, la prochaine vague aura sa propre individualité par sa vélocité, sa portée et son impact systémique. L’effet sera exponentiel, et non linéaire. La transformation qu’elle induira n’aura aucun précédent historique. (…) (Il importe donc de) cogiter sur les ratés de la révolution qui s’achève, notamment en matière d’emplois, d’inégalités et d’exclusions. »
Le monde change grandement; l’école n’aura plus le choix de suivre. Concrètement, pour ses acteurs, les implications sont énormes : des finalités de formation à actualiser, en termes de compétences, de connaissances (et de leur accès et traitement) et de savoir-faire/être/publier. In extenso, des environnements d’apprentissage à repenser, des jeunes à mieux comprendre (et continuer d’aimer) et des rôles à revoir.
Dans une telle perspective d’un monde en mutations profondes, le besoin d’innover en éducation n’aura rarement été aussi important que maintenant. Pas demain, maintenant ! Certes, il faut du courage (beaucoup de courage) pour innover mais aussi, et surtout, une rigueur intellectuelle combinée à une passion de « faire mieux ce qu’on fait déjà bien ». À cet effet, les conseils de Sheila Giesbrecht, dans cet article paru dans la revue Éducation Canada, et ingénieusement intitulé « Tendances : l’innovation pédagogique n’est pas une question de mode », vont dans ce sens. La mise en garde reste utile et pertinente :
« Selon l’auteure, la poursuite de chaque innovation en éducation peut surcharger et frustrer le personnel et fragmenter les efforts investis. »
Bien vu. D’ailleurs, quelques pratiques sont proposées pour déterminer si les innovations seraient « aidantes » ou pas pour des apprentissages de qualité :
- Bien comprendre la différence entre des tendances à long terme et des innovations « amusantes »;
- Bien connaître sa communauté éducative;
- Bien connaître les théories de l’apprentissage (incluant les émergentes);
- Développer ses cadres de développement (projet éducatif, projet de l’école…);
- Appliquer le principe K.I.S. (Keep it simple — Garder cela simple);
- S’inspirer de ce qui se passe dans d’autres secteurs d’activité de la société.
Dans une perspective de l’année 2020 (et c’est dans 4 ans, cela, mesdames et messieurs !) certains observateurs identifient 5 changements incontournables en éducation :
- Les élèves vont interagir régulièrement avec diverses personnes de partout;
- L’intégration judicieuse du numérique dépendra toujours d’enseignants innovants, du point de vue pédagogique;
- Le diplôme d’études sera perçu autrement;
- Les élèves auront une voix (pour la prise de décision sur des questions qui les touchent);
- Les écoles et les enseignants n’auront plus le choix de s’adapter.
Eh oui, les écoles et les enseignants n’ont plus le choix de s’adapter.
Dans la deuxième partie de ce billet, j’expliquerai en quoi le CADRE21 pourra accompagner et valoriser les agents de changement en éducation.
Article initialement publié sur mon blog :http://zecool.com/2016/01/18/le-cadre21-un-etat-desprit-avant-toute-chose-partie-1-de-2/
Dernière modification le vendredi, 08 décembre 2017