Huitième volet de notre série : la question taboue des finalités du système éducatif. L’école française forme chaque année 12 millions d’élèves. Pour en faire quoi ? Des citoyens de quelle société ? Préparés à quel monde ? Dotés de quels savoirs pour quelle existence ? Ces questions, pourtant fondamentales, restent systématiquement dans l’ombre du débat éducatif. On débat ardemment des méthodes pédagogiques, de la formation des enseignants, des inégalités scolaires. Mais on n’interroge jamais l’horizon vers lequel tout le système converge. Cette invisibilisation n’est pas un oubli : c’est peut-être l’occultation la plus stratégique de toutes, celle qui protège l’ordre existant en empêchant de penser son obsolescence.

Sixième volet de notre série : la triple ségrégation institutionnelle qui organise la séparation des publics scolaires. Parmi les dimensions les plus invisibilisées du débat éducatif figure celle de la différenciation institutionnelle. Pourtant, celle-ci structure puissamment la séparation des publics scolaires à travers au moins trois mécanismes : l’éducation prioritaire au sein du système public, la dualité public-privé, et les stratégies d’évitement qu’elle suscite. Une bonne occasion d’examiner comment ces dispositifs organisent la ségrégation tout en restant dans l’angle mort du discours.

Quatrième volet de notre série sur les éléphants du discours éducatif : l’occultation de la segmentation institutionnelle qui structure pourtant le tri social

École primaire, collège, lycée professionnel, lycée technologique, lycée général. Cette organisation du système éducatif français semble tellement évidente qu’elle n’apparaît jamais comme objet d’analyse dans le corpus étudié. Pourtant, cette segmentation structure fondamentalement l’expérience scolaire et organise le tri social. Son invisibilisation constitue peut-être l’angle mort le plus révélateur du discours sur l’école.

Après avoir identifié les mécanismes d’invisibilisation dans le discours éducatif, ce deuxième article examine l’autre versant : les obsessions explicites. L’analyse de dix textes récents révèle une architecture remarquablement cohérente[1]. Quatre thématiques dominent massivement : les comparaisons internationales (PISA), la formation des enseignants, le diagnostic des inégalités, et l’évaluation. Que révèle cette convergence ?

Première partie d’une série sur ce que le débat scolaire montre avec insistance et ce qu’il garde soigneusement dans l’ombre. Que dit-on vraiment quand on parle d’école ? Le débat éducatif français est saturé de prises de position. Chaque semaine apporte son lot de tribunes, rapports, essais sur « la crise de l’école », « l’échec du système », « les inégalités scolaires ».