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Sommes- nous captés, éblouis, trompés, déçus ou addicts au numérique ? Quel est son impact sur nos cultures ? Quelles sont les formes nouvelles de citoyenneté qui émergent ? Peut-on en faire un levier positif pour l'humanité ? Comment des nécessités de changements se heurtent-elles aux approches culturelles et stéréotypes ? De nombreuses questions se posent et en voici quelques unes en filigrane.

Paradoxes et inégalités

Valeurs et sens doivent être au cœur de nos actions. Cependant, les valeurs ne sont pas les mêmes selon les cultures et les pratiques au niveau national et international. Les citoyens ne voient pas tous le sens et les efforts à accomplir pour entrer dans ce monde connecté. Le doute, vertu essentielle cependant, se faufile partout, se renforce de fausses nouvelles, d'informations anxiogènes, de pertes de repères clairs, politiques, économiques, culturels et humanistes.

"4 milliards d’humains sont connectés (55% de la population mondiale) et de nombreuses fractures existent : Fracture géographique, économique, sociale et générationnelle : 11 millions d’illettrés numériques en France. Alors que le gouvernement mise sur 100 % de services publics dématérialisés à horizon 2022, 11 millions de Français ne sont pas à l'aise avec les outils en ligne, voire ne les utilisent jamais.

19 % des français ont déjà renoncé à effectuer certaines démarches parce qu’il leur fallait utiliser Internet. Il faut aussi compter, parmi les illettrés du numérique, les 2.5 millions d'illettrés en France : « À ce jour, 90 % du numérique, c'est du texte. Evidemment les personnes en situation d'illettrisme sont automatiquement en situation d'illectronisme », (Hervé Fernandez, directeur de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme). De fait, les personnes situées dans les « zones grises » ou « blanches », où l'accès à internet est insuffisant voire inexistant, sont aussi les plus vulnérables à illettrisme numérique. Sans oublier les chômeurs qui cumulent les précarités, à l’heure où le Pôle Emploi est dématérialisé.

Cependant,  60% des 11-12 ans ont un compte sur un réseau social sans aucune conscience des dangers encourus sur le Web : hackers, mauvaises rencontres, captation d’identité, droit à l’image, protection des données personnelles, protection de son image, de celle de ses correspondants, de sa e-réputation. Les 16-17 ans passent sur la toile entre 4 h et 15 h par semaine. Il y a un besoin urgent de formation à la protection des données personnelles."

https://www.educavox.fr/accueil/reportages/mission-ecoter

Nombreux sont ceux qui critiquent une société de surveillance ou de captation de données personnelles et publient leurs vies sur les réseaux sociaux sans conscience des enjeux.

Citoyenneté numérique, éthique et politique éducative

" La  citoyenneté numérique est une notion encore trop vague mais un citoyen numérique doit à minima savoir quels risques il prend. Cela commence donc par des informations qu’il est impératif de donner tout en veillant à ce que celles-ci ne paralysent pas les usages. C’est là tout un équilibre à trouver.

En effet si l’on reprend l’exemple des téléphones portables, il y a des outils intéressants à utiliser mais, parmi eux, certains sont plus ou moins "dangereux" et il faut le faire savoir très clairement car le RGPD n’est pas toujours d’une utilisation facile, on l’a déjà dit. Il faut impérativement connaître les règles et les partager.

Se posent alors les questions : Comment mettre en œuvre une politique éducative d’un point de vue éthique dans une société connectée pour inclure culture numérique et éducation pour tous ? Et comment éduquer la nouvelle génération dans une perspective citoyenne et humaniste au-delà des enjeux consuméristes évidents ?"

https://www.educavox.fr/alaune/comment-mettre-en-oeuvre-une-politique-educative-d-un-point-de-vue-ethique-dans-une-societe-connectee-pour-inclure-culture-numerique-et-education-pour-tous

L’intelligence artificielle fait une entrée remarquée dans le numérique éducatif

" L'IA a fait l’objet de quatre tables rondes au Salon Educatice : Susceptible demain d’adapter les apprentissages au plus près des aptitudes réelles des élèves, l’intelligence artificielle suscite fantasmes, enthousiasmes et inquiétudes. Que peut l’IA pour l’éducation ?  Quels bénéfices peuvent en attendre les enseignants et les élèves ?  A quelles conditions scientifiques et éthiques imaginer son développement dans nos écoles ? Quel cadre de confiance faut-il établir pour garantir la sécurité des données agrégées sur les individus ?

Il faut envisager l’IA comme un outil visant à développer les capacités et potentialités de tous les élèves et en particulier des élèves à besoins spécifiques. En outre, les solutions apportées par l’IA doivent être plus que compatibles avec la liberté pédagogique des enseignants. Enfin,  plus que jamais,  toutes les précautions doivent être prises avec une grande rigueur, technique, scientifique, pédagogique, éthique et sociale pour éviter toute perte de contrôle dans la démarche."

https://www.educavox.fr/accueil/reportages/intelligence-artificielle-et-education

Société de consommation et frugalité

La prise de conscience de l'impact des activités humaines sur notre environnement nous montre tous les paradoxes de notre société entre l'incitation à consommer, produire, croitre encore et les injonctions à la frugalité, la décroissance, la réduction des consommations.

La voiture en est un excellent exemple. Publicités à outrance, économie toujours en expansion et particulièrement dans les pays à l'économie émergente et injonctions à baisser les émissions de carbone.

Le nucléaire vanté longtemps comme énergie propre ne sait plus comment réduire ou enfouir ses déchets.

Nous percevons bien toute la complexité de notre société, le citoyen se plaçant aujourd'hui comme un acteur majeur puisque connecté, la nécessité d'une politique publique capable de proposer en connaissance de tous les enjeux du local à l'international !

L'éducation est donc bien au centre des dispositifs.

Développer compétences informationnelles et esprit critique

Compétences informationnelles, développement de l'esprit critique, utilisation d'objets connectés, des stratégies de jeux, projets divers et leur accompagnement en académies, site de ressources conçus en partenariat, l'éducation fournit aujourd'hui les outils nécessaires à la communauté éducative.

Se posent toujours, même si l'évolution est notable, la question des infra structures et des équipements, celle du doute sur la plus-value pédagogique, la connaissance de toutes les possibilités offertes en terme d'outils, de ressources et d'accompagnement, celle de la formation, celle de la structure même de l'école qui ne favorise pas assez  la mise en place des projets, la co-construction des stratégies : une culture de la verticalité qui a du mal à s'estomper.

Un exemple avec le jeu vidéo

"Une table ronde a été organisée au Salon Educatice en partenariat avec Game for change, Ubisoft, le ministère de l’éducation nationale : Le jeu vidéo a parfois mauvaise presse auprès des enseignants et, à tout le moins, semble-t-il encore souvent farfelu de l’utiliser comme outil éducatif. Pourtant chaque jour, et avec le soutien de l’institution et l’appui de plusieurs réseaux éducatifs, des enseignants et des éducateurs se lancent et font la démonstration de l’intérêt du jeu vidéo comme objet culturel, pédagogique et éducatif.

Ils démontrent ainsi l’intérêt du jeu vidéo pour développer les compétences, la citoyenneté et porter un autre regard sur le monde. La rencontre entre un créateur de jeu vidéo et un enseignant qui l’exploite en classe permet de mettre en lumière et d’interroger ces pratiques."

Le jeu vidéo comme outil pour l’éducation critique des élèves (Conférence Educatice)

https://www.educavox.fr/accueil/reportages/le-jeu-video-comme-outil-pour-l-education-critique-des-eleves

Accordons le numérique au féminin

La femme doit pouvoir trouver une place égale et équitable dans ces nouvelles formes de société, pouvoir choisir des métiers d’avenir, peser dans la société numérique de demain, l’économie numérique manque de talents ! C’est bien un enjeu démocratique, le monde ne pouvant être esquissé uniquement par des hommes, les applications étant pour la plupart réalisées par des hommes ! Les algorithmes sont donc écrits avec une pensée, une perception d’homme.

L’économie mais aussi les institutions ont besoin de compétences numériques. Toute l’organisation de la société requiert aujourd’hui ces compétences.

Dans d’autres pays européens, la situation est identique. Les filles s’orientent davantage vers des choix qui privilégie le verbal, le littéraire, les sciences humaines.

On note des femmes en plus grand nombre en Arabie saoudite ou en Iran. En fait ces métiers représentent pour elles, l’émancipation mais aussi la possibilité d’exercer ces métiers chez soi, dans un univers sécurisé.

Les choix de métiers ne sont pas toujours des choix mais sont en conformité avec des stéréotypes.

https://www.educavox.fr/accueil/debats/accordons-le-numerique-au-feminin

Le numérique est à la fois du social, de l’humanité et nous sommes à l’âge d’une humanité numérique.

" Du volontarisme, des symboles, des actions ciblées, des efforts, des logiques partenariales à développer…Mille chantiers …Tout un écosystème à construire ensemble  ! "

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Innover c'est co-construire ! Au Carrefour de l'innovation à Educatice, de nombreux témoignages, des ateliers de co-construction, des idées ont fusé pendant trois jours. Les compte-rendus sont diffusés. ICI !

Michelle Laurissergues

Dernière modification le dimanche, 03 mai 2020
Laurissergues Michelle

Présidente et fondatrice de l’An@é, co-fondatrice d'Educavox et responsable éditoriale.