Najat Vallaud-Belkacem, le 13 janvier 2015, lors de la réunion des Recteurs s’exprime ainsi : « Il nous appartient maintenant de prolonger cette réaction, de transformer l’émotion en force d’action, car ce défi appelle des réponses de fond, durables et à la hauteur des enjeux. Il nous revient d’opposer nos valeurs à la violence, au moyen en particulier de "l’arme la plus puissante pour changer le monde", selon la belle formule de Nelson Mandela : l’éducation. »
Comme l’écrit dans l’article : « l’école du 11 janvier 2015 », Jacques Puyou, « l’école n’est pas directement responsable des attentats des 7 et 8 janvier : c’est une évidence… mais de l’émotion à la culpabilité il n’y a qu’un pas qui ne doit pas être franchi. » Et encore : « l’école doit s’emparer de la nécessité de la parole pour que la liberté d’expression vive dans ses murs et ne soit plus visée à l’extérieur par des fusils d’assaut. Des temps sont prévus pour cela. Il convient de les investir pleinement voire d’en dégager de nouveaux. L’école doit former à l’utilisation critique, raisonnée, enrichissante du web et des réseaux sociaux pour que ces outils à la frontière entre la vie publique et la sphère privée ne deviennent pas les vecteurs incontrôlés des haines et des extrémismes. Alors sera vivante l’école du 11 janvier 2015.
Suite à ces événements, nous entendons souvent des oppositions à « Internet ». Cependant, le net est le reflet de notre société.
Lors du forum des auteurs d’Educavox, en avril dernier, nous avions esquissé « les enjeux sociétaux et démocratiques d’une société mobile et connectée » , précisant que « l’actualité de ces derniers mois, sécurité, protection des données, contrôle, multiplication des initiatives nous incite à nous poser quelques instants sur la question des valeurs car la république se doit d’exercer son droit incontestable à préserver en chaque enfant l’universelle dignité de sa personne, à préserver la liberté fondamentale des croyances, à éveiller à la tolérance, à protéger des communautarismes ségrégationnistes. Elle se doit aussi de garantir un développement égalitaire pour chacun, de permettre un espace d’expression et de développement dans un monde social et fraternel ».
Ces derniers propos sont donc bien dans cette actualité : « A nous citoyens, à vous de vous exprimer, de dire vos craintes, vos constats et vos propositions pour que ce monde numérique en marche intègre du mieux possible, savoirs scientifiques et technologiques, certes, mais une culture numérique - "une littératie" disons nous aujourd’hui- à la hauteur de nos ambitions démocratiques, à la hauteur des valeurs de la République ».
Michelle Laurissergues