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Les questions d’aujourd’hui reposent sur les différences et rapports entre les territoires, également sur l’approche idéologique et culturelle au sein de nos sociétés. Face aux enjeux de plus en plus pressants, des décisions s’imposent, qui relèvent également d’une philosophie de gouvernance et de mise en œuvre.

Il s’agit de répondre aux grands défis de civilisation d’aujourd’hui, culturel, climatique, migratoire, numérique. L’école est donc au cœur des ces questions et doit fournir des réponses. Saura-t-elle, pourra-t-elle évoluer au rythme des changements rapides et brutaux du monde ?

L'impact du numérique sur la forme scolaire.

" L'utilisation massive des équipements numériques, la disponibilité permanente des pratiques avec les outils transforment le rapport que l’on a à notre milieu dans cinq dimensions : le rapport à l'information et à la connaissance (on peut l'avoir l'information en permanence), le rapport au temps et à l'espace, le rapport à autrui avec un impact sur la représentation que nous avons de nous mêmes, le rapport à l'activité elle-même ".

Je reprends ces termes dans un reportage effectué par Michel Perez président de l’An@é sur l’intervention de Jean-François Cerisier à Ludovia.

Et encore :  

En lisant l’enquête de Michel Lallement, " Le numérique, l'Âge du faire " (Hacking, travail, anarchie - 2015) on comprend que les transformations produites dans le monde du « faire » numérique bouleversent les formes d’activité, de travail, de production. Il en sera de même dans la forme scolaire qui doit inéluctablement évoluer, tout comme la créativité des acteurs.

Accès à l’article : http://www.educavox.fr/accueil/reportages/quand-le-numerique-fait-culture

Nous voyons dans chaque approche nouvelle,  des réticences, des dangers évoqués, des attitudes normales et légitimes en fait, de ceux qui sont bien dans leurs vies et dans leurs professions.  Ils ont travaillé pour atteindre une forme de sérénité, une sécurité d'action qui les ancrent dans des certuitudes. Une remise en cause dans une perspective totalement différente est donc difficile.

Par exemple, les données aujourd'hui sont plutôt considérées dans leur côté sombre, récupération à des fins marchandes ou cybercriminelles... 

La collecte des traces de l'activité des élèves peut pourtant désormais servir à orienter l’apprentissage individualisé. Ce type de démarche  encore embryonnaire va se développer. La question est alors posée de déterminer quelles données sont collectées et comment elles sont mises à disposition.

Utilisation les données pour un suivi personnalisé : Analyse de l'apprentissage (VTÉ)

C’est au Québec (Vitrine Technologique Education) que cette analyse a été effectuée, elle amorce des possibilités qui permettent déjà :

  •  D’évaluer le potentiel de l’analyse de l’apprentissage comme outil de diagnostic et d’accompagnement personnalisé des apprenants.
  • D’amorcer une réflexion sur l’équilibre entre l’utilisation de données liées à la vie privée et leur utilisation pour améliorer l’apprentissage.
  • D’appliquer, de façon modulaire, l’utilisation de données personnelles à des fins d’apprentissage

Accès à l’article : http://www.educavox.fr/accueil/debats/analyse-de-l-apprentissage

L’égalité et le rapport entre territoires

Les fractures sont visibles.

Comment se manifestent les rapports entre les territoires urbains et ruraux ? Existe-il une possible complémentarité ? Comment pourraient s'organiser les rapports humains,  culturels, administratifs et géographiques ?

Dans le cadre du développement durable, par exemple ces questions ont été posées lors de la rencontre : Lost in transition organisée par Acidd à Bordeaux fin août.

Yves Ardourel, dans ce reportage  http://www.educavox.fr/accueil/reportages/se-perdre-et-se-retrouver, montre bien " qu'il y a urgence à agir, et que le monde des possibles est immense..."

La prise de décision et la mise en œuvre du projet introduisent la notion de  gouvernance.

C’est ce que nous rapporte Alain Jeannel dans cet article : http://www.educavox.fr/accueil/debats/gouverner-c-est-gerer-la-complexite

" Les publics concernés par la gouvernance se divisent en trois catégories, les élus acteurs de la décision, les acteurs qui sont les forces de proposition et d’exécution, les publics concernés force de proposition et  expert de l’usage. Ces propositions mériteraient d’être approfondies "

Rural,  local,  global, de nouveaux rapports en construction

  • Territoires apprenants

« S’il y a un changement dont nous avons tous besoin pour que la campagne ne devienne pas “définitivement désertée” et qu’elle ne retourne pas “à des conditions archaïques” que prophétisait Lévi-Strauss, il est temps de voir notre territoire dans toute sa fluidité en supprimant les barrières artificielles des bassins d’emploi ou des limites régionales dans la logique des financements de la formation. Libérons l’individu, laissons le libre de choisir son lieu de vie et son lieu de formation et nous désenclaverons peut-être un peu les grandes villes et apporteront un nouveau souffle au monde rural. »

Rencontre avec Anna Stepanoff, Wild Code School : http://www.educavox.fr/accueil/interviews/wild-code-school-former-autrement-et-en-reseau

Nicolas Le Luherne a entrepris une série de rencontres étonnantes, enrichissantes qui démontrent la richesse des territoires et la nécessité de recréer des équilibres entre zones urbaines et rurales notamment les fortes concentrations n’étant pas toujours synonymes de qualité de vie.

 "Nous vivons dans un drôle de monde. Nous rêvons de la nature, de l’air pur de la campagne, des produits du terroir et de la beauté des paysages ruraux. En même temps nous nous entassons de plus en plus dans des métropoles et le monde ne cesse de s’urbaniser."

Voici les comptes-rendus des premières rencontres :

http://www.educavox.fr/accueil/interviews/tag/Ruralit%C3%A9%20apprenante

Nous savons bien que dans les zones à faible densité humaine,  l’économie est le premier paramètre appliqué. Le Haut débit par exemple est arrivé en premier lieu dans les agglomérations et les entreprises se rapprochent des pôles de communication et d‘échanges techniques et commerciaux.

Cependant, les enjeux démocratiques sont forts, le développement du monde rural numérique est stratégique, global, culturel ET éducatif. 

Marcel Desvergne le rappelle dans cet article: http://www.educavox.fr/accueil/reportages/le-tres-haut-debit-rural-tient-il-ses-promesses

  • Des stratégies  pour « construire un monde en partages »

C’est ainsi, par exemple,  que les 8 et 9 septembre, dans la cité médiévale de Saint-Bertrand-de-Comminges une curieuse édition «  The Village », a été organisée par La Tribune, le Comptoir de l’Innovation INCO et la région Occitanie. Cet  événement était  inédit. 100 personnalités étaient invitées à échanger sur l’économie sociale et solidaire avec une formule déconcertante,  dépaysante et originale.

Lire l'article : http://www.educavox.fr/accueil/reportages/global-local-glocal-une-formule-deconcertante-depaysante-et-originale-proposee-par-la-tribune

  • Les collectivités, acteurs majeurs des changements.

Pour Philippe Richert, président de l'ARF ( Association des Régions de France) le Lycée 4.0, ce n'est pas seulement la tablette, c'est repenser toute l'éducation.

Lire l'article: http://www.educavox.fr/accueil/reportages/l-education-et-la-formation-via-le-numerique-priorites-de-l-association-des-regions-de-france-arf

Un nouvel écosystème à conquérir :  passivité ou action ?

Ceux qui ne veulent pas comprendre que le monde n’est jamais tout à fait le même, que l’activité et les pratiques humaines l’impactent d’une manière irréversible continueront à ériger des murs imaginaires entre leurs territoires et les changements qui arriveront quoiqu’on fasse. Les impacts pourront être maitrisés, les orientations choisies si chacun co-construit ce nouveau monde. Il en est ainsi pour les grands défis d’aujourd’hui, climatique, migratoire et numérique.

Le numérique entraine un changement de paradigme : le numérique est un écosystème, un environnement dans lequel nous sommes.

  • Il implique une interdépendance entre les différents secteurs de la société, et en ce qui concerne l'éducation,  économie, politique, évolutions sociétales, recherche, éducation/culture.
  • La  mutation des savoirs en « savoirs augmentés », l’évolution des métiers, les  mobilités, l’évolution des temps et des espaces éducatifs, sont autant de facteurs qui modifient la donne.
  • Le continuum informationnel, l’accès continu aux savoirs souvent informels, l’effet communications et rivalités des médias, les fake news et la cybercriminalité imposent l’accompagnement de chacun vers des échanges en réseaux vertueux, un travail dans la transdisciplinarité, l’horizontalité,  l’intergénérationnel, la modification des gouvernances …une coéducation, et une formation tout au long de la vie.

Il est donc utile d’avoir une vision systémique, locale et globale, faire du rural ou de l’urbain des territoires apprenants en  faisant en sorte que les plus éloignés de ces questions soient accompagnés d'un point de vue administratif, privé, professionnel,  dans tous les actes de leur vie, dans tous les espaces.

Les diagnostics sont convergents, les objectifs partagés, la connaissance, l'élaboration des évolutions souhaitables et leur mise en œuvre en sont encore à leurs balbutiements…

Les politiques éducatives ne doivent-elles inclure toutes les communautés pour réinventer le monde et co-contruire aujourd’hui avec confiance, initiative, créativité, et intelligence collective ?

Michelle Laurissergues

Dernière modification le dimanche, 01 octobre 2017
Laurissergues Michelle

Fondatrice et présidente d'honneur de l’An@é, co-fondatrice d'Educavox et responsable éditoriale.