Le numérique est partout et il n’est plus tabou.
Par l’usage du smartphone, chacun peut avoir l’accès aux informations, aux applications de partage, aux réseaux sociaux …Vous vous posez une question ? Recherche immédiate via « le doudou numérique » pour s’orienter, trouver un lieu, une info, un conseil, un produit, un jeu, une application...Nous sommes dans une société de flux et ce qui en assure le développement rapide, c’est bien entendu, en premier lieu, l’approche économique…
Une société de flux : Transports, énergie, communications
Jeremy Rifkin* affirme que « Nous voyons émerger un nouveau complexe communications-énergie-transports, qui donne naissance à l’économie du partage. L’Internet de l’information, déjà largement répandue, commence à converger avec un très jeune Internet de l’énergie, et un début d’Internet des logistiques : trois Internets en un, dans un super « Internet des objets »
*Entretien accordé à Olivier Pascal-Moussellard sur Telérama : http ://www.educavox.fr/toutes-les-breves/jeremy-rifkin-ce-qui-a-permis-le-succes-inoui-du-capitalisme-va-se-retourner-contre-lui
Stratégies et connexions dans une société de flux éducative et culturelle
Données ouvertes, projets collaboratifs, espaces de médiation et de formation : de nouvelles formes de partage et de rencontres, de configurations, de projets de société se dessinent. Comment reconfigurer les espaces politiques, sociaux, éducatifs et culturels ?
Telle était la problématique posée lors d’une table ronde des Boussoles du numérique en octobre 2015. On y découvre des territoires très inégaux et des projets numériques qui peuvent se construire pour le bénéfice de tous. Encore faut-il que la culture numérique irrigue tous les territoires…quelques projets phares médiatisés peuvent masquer des efforts à fournir… Comment ne pas imposer mais mettre des outils à disposition, et accompagner les nouveaux usages et le changement des mentalités ?
L'évolution de la société
« La société de 2030, hybride et foisonnante générant des organisations agiles, collaboratives, responsables, humanistes et apprenantes ? »
A l’occasion de la sortie de son ouvrage « 72 regards sur le management en 2030″, la Maison du Management a convié managers, consultants, coachs, professeurs et entrepreneurs à échanger sur ce thème. Journal des Grandes Ecoles : http://www.educavox.fr/toutes-les-breves/g-science-2016-la-declaration-commune-de-14-academies-des-sciences-mondiales-pointe-trois-defis
4 points cardinaux révélateurs de l’esprit de ces regards sur le management en 2030.
- La révolution technologique d’abord, considérée comme une 3ème révolution industrielle d’où émergent innovation, omniprésence des réseaux sociaux, connexion permanente et phénomènes de robotisation.
- La rupture sociétale ensuite, dominée par une interculturalité réelle et une montée en puissance du leadership au féminin, par l’émergence d’un management d’entrepreneurs autonomes ainsi que par de nouveaux comportements chez de jeunes générations capables de s’engager et de désengager très rapidement.
- La métamorphose des organisations passe quant à elle par une agilité devenue norme, la disparition progressive du lien de subordination, un accroissement de la complexité, une ubérisation progressive de l’économie et des organisations plus horizontales où l’intelligence est collective.
- L’évolution des pratiques managériales enfin, caractérisée par l’attente d’un leadership humble, qui éclaire, plus dans la confiance que dans le contrôle, qui anime plus qu’il ne dirige, plus collaboratif et qui sait se remettre en question.
Société collaborative, écosystème numérique et révolution positive : pour un nouveau contrat social (adapté à notre siècle)
Ce sont les tendances annoncées par Joël de Rosnay scientifique, prospectiviste, conférencier et écrivain :
Parmi les changements les plus significatifs de l’immersion dans l’écosystème numérique, il faut noter la co-éducation, le partage intercréatif et la personnalisation. Désormais, c’est l’abondance de variété et de diversité que le politique va devoir gérer, lui qui s’était habitué à un univers régit par les statistiques, les probabilités et les sondages d’opinions.
Et en éducation ?
- L’école change avec le numérique
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, réunit près de 2 000 acteurs de l’éducation aux Journées de la refondation de l’École de la République qui se dérouleront les lundi 2 et mardi 3 mai au Palais Brongniart, à Paris. Ces deux journées de travail, ouvertes lundi 2 mai à 9H30 par Vincent Peillon, Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem et clôturées mardi 3 mai par le Premier ministre Manuel Valls « constituent un point d’étape et sont construites autour des 4 enjeux majeurs de la refondation, qui éclairent à la fois le sens des réformes engagées depuis 2012, mais aussi la cohérence de leur mise en œuvre dans les écoles et les établissements. » Programme
Lors du 2e séminaire national de formation au numérique lors de son discours de clôture, Najat Vallaud-Belkacem s’adresse aux participants en donnant du sens à l’école numérique :
2e séminaire national de formation au numérique... par EducationFrance
Et cependant, beaucoup de choses restent à faire.
Les mises en œuvre sont encore à déployer. Certains s’interrogent comme Alain Jaillet :
Alain Jaillet : http://www.educavox.fr/accueil/debats/le-numerique-a-l-ecole-tout-ou-presque-reste-a-faire
« Deux solutions radicalement opposées pourraient se cristalliser. Bien que le débat soit pour l’instant complètement tabou, la gestion de l’éducation au niveau national atteint un niveau a-démocratique. Deux propositions :
Aller au bout de la décentralisation, en confiant au niveau national les orientations et la cohésion, et la gestion de l’ensemble des moyens aux régions de l’école maternelle à l’enseignement supérieur, permettrait à la fois de responsabiliser les élus régionaux et leur administration qui devraient se battre pour assurer l’équité de tous, notamment en regard de l’inégalité des territoires de compétences municipales, et surtout seraient sous le contrôle direct des électeurs sur un sujet de poids.
L’autre solution, c’est de demander à l’échelon opérationnel de la gouvernance de l’éducation nationale d’assurer la disruption numérique. C’est à dire, demander aux corps d’inspection, de réellement se former à un changement total de pratiques de l’enseignement en intégrant le numérique en veillant à limiter les dérives inutiles et en se concentrant sur les potentiels créatifs et mesurables.
La réalité du système est telle, que si cet échelon de l’inspection n’est pas complètement impliqué et évalué sur la réussite de son action sur ce registre, il ne se passera pas grand-chose, mais suffisamment pour faire de la communication et chercher à dépenser encore quelques millions. »
La responsabilité des ESPE sera certainement à évoquer dans le déploiement ou non de pratiques, les « maquettes » de formation étant sensiblement différentes d’une académie à une autre, le disciplinaire étant encore bien omni présent pour pouvoir développer d’autres types de pédagogies.
- La transformation des métiers d'éducation est au coeur du système.
Extrêmement structuré, le système éducatif peine encore à se dégager de raideurs administratives, de structures architecturales, d'espaces et de temps conçus sur des séquences classes et des apprentissages linéaires proposés par groupe d'âges. Il peine à greffer sa réflexion sur d'autres modèles sociétaux et familiaux beaucoup plus disparates.
On voit bien comment la réforme des rythmes scolaires s'appuyant sur des études de chronobiologie et centrée surtout sur l'enfant a fait l'impasse sur la pédagogie et les moyens à allouer aux collectivités, la réelle intégration des mouvements culturels sportifs au sein de l'école, le mode de vie des familles ...Une approche globale permet la mise en relation des divers paramètres. Il y a encore là beaucoup de choses à faire.
En ce qui concerne le numérique l'immersion dans une société connectée a changé totalement l'approche. Peut-on reprocher une centralisation des démarches et des ressources? Certes. Mais il faut bien que chacun puisse trouver des informations.
Ensuite c'est au citoyen, à l'éducateur, au formateur, au parent, d'être actif, d'agréger les informations, de faire preuve d'esprit critique et d'initiatives...Le "militantisme"d'avant "l'Etat providence" reprend bien ses droits, aujourd'hui, dans un débat démocratique nouveau qui s'éveille, qui découvre le collaboratif, le partage et les rapports de force...donc redécouvre le Politique et c'est une bonne chose.
L’innovation, la confiance et la liberté, des ingrédients indispensables !
L’innovation est au cœur de très nombreuses réflexions il suffit de lire cette sélection d’articles :
Les enseignants innovent expérimentent créent des groupes d’échanges : en voici quelques exemples : de la créativité en voilà !
Et pour finir bien qu’ayant bien encore des débats à faire partager, je vous propose cette fable moderne qui pose bien la question de l’éducation avec le numérique…
Fable moderne par Jean-François CAUCHE : Informer, alerter et éduquer pour orienter vers des comportements responsables
Prenons un petit exemple sur la base d'une histoire bien connue. La Belle au Bois Dormant, ça vous dit quelque chose ?... Remettons dans le contexte actuel. La sorcière n'est pas invitée au baptême. Vexée, elle lâche un méchant virus sur le système en prévenant qu'un de ces quatre, la princesse va installer sans y faire attention un malware au travers par exemple d'un jeu vidéo en flash, d'une extension du navigateur ou d'une énième barre des tâches dans Internet Explorer. Le roi passe un coup de fil à la Corée du Nord et à la Chine, blinde son système, établit des procédures de surveillance et édicte des lois…
http://www.educavox.fr/accueil/debats/numerique-et-prevention-interdire-ou-eduquer
Cela peut aussi permettre d’éviter des situations dénoncées par Michel Guillou ici : http://www.educavox.fr/accueil/breves/internet-responsable-l-irresponsabilite-n-est-decidement-pas-la-ou-on-la-croit
Ces quelques éclairages démontrent encore une fois que les chemins qui mènent à une école connectée et inscrite dans son temps, passent par cet écosystème numérique où économie, usages sociétaux, choix politiques, citoyenneté, culture et éducation s’entremêlent. Dans un système en tension permanente, chacun se mobilise aujourd’hui à juste titre car il s’agit bien d’un choix de civilisation..."On the road again"…
Michelle Laurissergues
Encore une ou des infos pour la route ? Les rencontres les débats à venir
- EcriTech' : Le numérique : pratiques d’écritures nouvelles et plurielles
Pour sa 7e édition, le colloque écriTech’ rassemble chercheurs et enseignants autour de la problématique : « Le numérique : pratiques d’écritures nouvelles et plurielles ».
Qu’est-ce que le numérique et les écrans changent à l’écrit ? Sont-ils des freins ou des leviers d’apprentissage dans le domaine de l’écriture ? Plus largement, qu’est-ce qu’écrire le monde, s’y engager à l’ère du numérique et avec quelles compétences ?
http://www.educavox.fr/agenda-2/ecritech-7-les-18-et-19-mai-2016-a-nice
- Orme 2.16 : « Innover pour éduquer, éduquer dans un monde qui innove ? »
L’accélération des cycles d’innovation réinterroge notre rapport à la connaissance et aux valeurs fondamentales de la société. Industrialisation et ouverture des données, accès généralisé à l’information et aux savoirs, émergence de collectifs d’opinion à l’échelle mondiale…
http://www.educavox.fr/agenda-2/orme-2-16-la-thematique
- Quand le « big data » transforme l'éducation, la formation et les apprentissages
Avec l'accroissement du nombre d'équipements numériques, qu'il s'agisse d'ordinateurs individuels et de toutes leurs variantes (tablettes, smartphones...) ou d'autres objets connectés (montres, lunettes...), les champs d'application de ces techniques se sont ouverts à tous les domaines de l'activité humaine (santé, transport, commerce, culture, tourisme...). Comme dans d'autres domaines, on observe aujourd'hui les prémisses de changements qui s'annoncent durables et profonds. L'arrivée du big data dans l'éducation est en cours et appelle une réflexion de tous les acteurs : des responsables des politiques éducatives aux agents qui les mettent en œuvre sur le terrain, des entreprises qui développent ces nouveaux services aux élèves qui les utilisent et à leurs parents.
C'est à une réflexion collective et collaborative sur le learning analytics que les organisateurs de l'édition 2016 du C2E invitent tous les acteurs de l'éducation et leurs partenaires dans une perspective qui allie innovation et réflexion citoyenne.
- Rencontres internationales " La réciprocité et la coopération pour apprendre"
Le mouvement “Réseaux d’Echanges Réciproques de Savoirs” (RERS. FORESCO) organise, avec une dizaine de partenaires, des rencontre internationales sur le thème “La réciprocité et la coopération pour apprendre”, les 3, 4 et 5 juin, à Evry (Essonne).
Les travaux et expérimentations réalisées s’inscrivent dans une volonté de transformer réellement l’éducation globale et la société. Ils pourraient être très utiles à la mise en œuvre d’une véritable refondation de l’école, et bien au-delà, d’une conception neuve et démocratique de l’éducation globale sur les territoires ou les bassins de vie.
- Changer d’ère : Partager le pouvoir à l’ère des réseaux sociaux
A la Cité des Sciences et de l’Industrie : Jeudi 2 juin 2016
(9H – 18H) http://www.educavox.fr/agenda-2/partager-le-pouvoir-a-l-ere-des-reseaux-sociaux
Educavox est partenaire de cet événement. Voici les reportages effectués par l'An@é en 2015 http://www.educavox.fr/reportage-de-l-an-e/content/256-forum-changer-d-ere-3/
en 2014 : http://www.educavox.fr/reportage-de-l-an-e/content/193-forum-changer-d-ere-2014/
Michelle Laurissergues
Dernière modification le mardi, 10 janvier 2017